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CANTON D’AGOE NYIVE (P/G) : Les droits des personnes défuntes sont aussi violés
Publié le samedi 26 avril 2014  |  icilome


© Autre presse par DR
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Togo - Plusieurs cimetières dont Atsanvé, Houmbi, Nyivémé rails, devront être rasés pour permettre la construction d’une route reliant Adidogomé à Agoè-nyivé.


Un cimetiere de la ville d’Agoe-nyivé

La tradition Africaine voudrait que tout défunt peu importe son rang social ait droit à une sépulture selon les règles qui régissent sa coutume et sa tradition. Cette culture du respect de la chose traditionnelle définit en tout temps et en tout lieu notre identité culturelle, notre valeur culturelle. En pays Ewé ,les cérémonies du 5 ème et 40ème jour après l’inhumation revêtent un impératif catégorique et elles se font sur la sépulture du défunt ou de la défunte en présence des membres de sa famille. Nombreux sont les rituels qui ont pour site privilégié le cimetière afin de mieux communiquer avec le séjour des morts.Il est vrai que cet argumentaire n’a aucun fondement rationnel et peut être balayé du revers des mains par tout esprit rationaliste. Pourtant le vrai problème se situe ailleurs.

En effet le canton d’Agoe nyivé fondé par KOKOMBA ET YELOU MAKAZO compte parmi ses patrimoines le vieux cimetière où se reposent les patriarches dont nous voulons ici taire les noms pour respect à leur mémoire. Ce cimetière situé en face du stade de la JCA au bord de la nationale N1 constitue une véritable richesse historique pour qui voudrait connaitre l’histoire de ce canton longtemps ignoré par le pouvoir de Lomé.
Chose inattendue, en juin 2009, la délégation spéciale du Golfe annonçait la démolition de ce cimetière avec pour prétexte la construction d’une voie qui va relier ADIDOGOME à Agoe-nyivé avec une jonction en T, qui selon les autorités politiques toucherait en plein fouet un nombre considérable de sépulcres. Conséquence , le cimetière devait être de fond en comble rasé. Au même moment le prefet koffi MELEBOU interdisait aux populations d’Agoe nyivé de procéder à l’inhumation des morts dans les cimetières périphériques (Atsanvé, Houmbi, Nyivémé rails). Le canton se retrouve sans lieu d’inhumation à compter de ce jour. Or , Agoe-nyivé dispose de patrimoine foncier aujourd’hui occupé par des garnisons.


A l’extrême sud on peut compter le sous groupement blindé, la poudrière, la première R I A et le régiment d’infanterie.Dans la zone ouest sont implantés sur des centaines d’hectares le Camp FIR, le camp GP, l’école de la police nationale sans citer le champs de tir à l’extrême nord. Agoe nyivé est devenu alors une ville garnison. L’idée de la rétrocession d’un espace vital pouvant abriter un cimetière cantonal est rejetée.

En ce jour, celui de sogbossito où les autochtones sont condamnés à payer 50.000FCFA avant d’enterrer leurs morts est quasi plein. Les personnes défuntes depuis un certain temps n’ont plus de sépulcre à Agoe nyivé.Certains préfèrent les inhumer à la maison ce qui constitue un problème écologique. Chose paradoxale, après la finition de la route en 2012 , le vieux cimetière n’a pas été touché par les travaux et fut transformé en réserve administrative. En ce jour , nos populations peinent à trouver de lieu servant de sépulture aux défunts qui ont vu bafouer leurs droits de leur vivant et qui les perdent de nouveau après la mort. Nous voudrons passer sous silence le véritable commerce des ossements humains qui a fait jour lors de l’exhumation des cadavres dans lequel sont impliqués les ténors du régime dont les noms seront mis au grand jour. Aujourd’hui nous n’avons plus de maison, plus rien au monde ne nous appartient, nos ancêtres sont exhumés et jetés au loin.

Notre histoire chaque jour se perd. Les plus forts toujours triomphent de leurs raisons, moins que des chiens sommes nous considérés. Jusqu’à quand allons nous rester muets?se taire , lire et regarder sans voir c’est tout? Et pourtant sous nos pieds la terre se meut. Réclamons ce qui de droit nous revient.Au prix de notre vie, défendons cette cause noble et légitime.Les générations futures, en lettres d’or écriront nos noms.

Serge komlan DOUVON

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