La marche programmée par le CST (Collectif Sauvons le Togo) pour exiger les réformes consensuelles programmées par l’APG (Accord politique global du 20 août 2006) n’a jamais démarré ce 26 avril 2014.
C’est la première fois, plus d’un semestre après la tenue des législatives du 25 juillet 2013 qu’une marche pacifique et officielle du CST est à nouveau réprimée par les gendarmes togolais.
Après l’interdiction de cette manifestation par l’exécutif togolais à travers un communiqué laconique ce 25 avril (lu sur les médias officiels) au motif « du défaut de consensus trouvé entre organisateurs et autorités compétentes sur l’itinéraire », le lieu programmé pour accueillir le lancement de cette marche (la devanture de l’Hôtel Ahodikpè, à Lomé) a été bouclé par un important déploiement de gendarmes. Un dispositif soutenu par plusieurs autres agents de renseignements ou gendarmes habillés en civil. Même l’unité d’élite de la gendarmerie togolaise, l’USIG, a été très tôt mise à contribution ; alors même que cette Unité n’est généralement sollicitée que lorsque l’encadrement des manifestations échappe aux gendarmes classiques.
Cet impressionnant dispositif n’a pas empêché des sympathisants ou militants membres de partis formant le CST de se regrouper par petits groupes aux alentours du lieu où devait débuter cette marche, l’entrée de l’Hôtel Ahodikpè, situé à moins de dix minutes du domicile de Jean-Pierre Fabre (Chef de file de l’Opposition).
Un peu après 10h TU, au moment où des responsables du CST, en l’occurrence le Professeur Wolou, tentaient une ultime négociation avec les gendarmes sur le terrain, des tirs de gaz lacrymogène ont commencé à pleuvoir, contre toute attente, pour disperser les manifestants. En riposte, les jets de pierre de manifestants ont refait surface. C’est dans cette atmosphère que les habituelles course-poursuite entre gendarmes et protestataires se sont invités dans ce décor, sous les regards hagards ou inquiets des habitants des quartiers Nyékonakpoè et Kodjoviakopé, peu habitués à ces scènes.
Les tirs de gaz lacrymogène se poursuivent en ce début d’après-midi rendant difficilement accessible la partie du «Boulevard circulaire » traversant Kodjoviakopé.
Dans l’après-midi de ce 26 avril, non loin de l’Hôtel Ahodikpè, le président Faure Gnassingbé devra rallumer la flamme de l’indépendance, en prélude à la commémoration ce 27 avril du 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo.