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Pour gagner en 2015, Jean-Pierre Fabre devra obligatoirement faire alliance avec l’UFC et Arc-en-ciel, soutient un rapport top secret du NET
Publié le dimanche 27 avril 2014  |  togoactualite


© AFP par PIUS UTOMI EKPEI
Elections législatives 2013 : Meeting du candidat du (CST), Jean-Pierre Fabre
Mardi 23 juillet 2013. Lomé. Photo : Jean-Pierre Fabre


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L’Agence Afreepress a mis la main sur un rapport du Nouvel Engagement Togolais (NET) de Gerry Taama, un rapport classé « Top secret » qui fait l’anatomie de l’opposition togolaise. Quel est le candidat idéal pour l’emporter en 2015 face au candidat du pouvoir ?

Quelles sont les stratégies à mettre en œuvre par les partis de l’opposition pour se donner toutes les chances de l’emporter ? Faure Gnassingbé pourrait-il se représenter en 2015 ? Voilà autant de questions que ce rapport d’un groupe de réflexion mis en place par le NET aborde avec un semblant de détachement.

Dans leur analyse, les auteurs de ce travail procèdent à des simulations dans l’optique de dégager la meilleure formule à proposer à l’opposition en 2015. En 2015 si le candidat unique était Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), celui-ci ne l’emporterait pas sans les voix des autres formations de l’opposition surtout de l’Union des Forces de Changement (UFC). En d’autres termes, il faut un ticket Arc-en-ciel-UFC-ANC et autre partis de l’opposition pour que le candidat Fabre l’emporte face au candidat de l’Union Pour la République (UNIR).

Ce rapport opte néanmoins pour un candidat autre que le leader de l’ANC pour plusieurs raisons énumérées dans le document de 28 pages. « Jean pierre Fabre s’est imposé comme leader de l’opposition, en rapport au nombre de députés de son parti à l’Assemblée nationale. Même s’il est difficile d’apprécier le poids réel de son parti, puisqu’il s’était présenté sous la bannière du CST, son parti a 17 députés à l’Assemblée, loin derrière UNIR (62) mais loin devant Arc-en-ciel (6). Il jouit d’une solide popularité à Lomé, mais il semble que celle-ci ne dépasse guère la capitale et est plutôt faible même dans la région Maritime, où le CST fait jeu égal avec UNIR. Lui et son regroupement n’ont malheureusement pas réussi à capter les déçus de l’UFC, qui sont manifestement partis à UNIR dans le sud du pays.

Orateur moyen, il a aussi des difficultés à être un rassembleur. Ses sautes d’humeur ne le prêtent pas au compromis, même s’il a montré un effacement exemplaire dans la direction du CST. Il a vis-à-vis du CAR un ressentiment que ce dernier lui rend bien. Il est même très peu probable que le CAR lui accorde son soutien, sauf en cas extrême d’un vrai accord politique. Par des propos malheureux sur les militaires et ses adversaires politiques, il a toujours donné l’impression de vouloir procéder à une chasse aux sorcières une fois au pouvoir. Ses adversaires politiques ne le considèrent pas comme un élément de cohésion, et il est même à craindre que l’Armée s’invite dans la sphère politique s’il vient au pouvoir dans son état d’esprit actuel », écrivent les auteurs de ce rapport.

Le rapport complet est à télécharger sur www.afreepress.info.

Résumé

Avertissement

Le NETask est un think-tank né aux lendemains des élections législatives de 2013. Il est composé de membres actifs et sympathisants du NET résidant dans plusieurs pays. Sur demande du bureau directeur, il produit des réflexions et/ou rapports sur des sujets particuliers. Ce document est le second rapport de ce genre à être produit depuis sa mise en place. Fidèle à sa charte, l’identité de ses membres reste confidentielle

Contenu : (extrait de la conclusion)

Dans la première partie de ce document, nous avons montré, sur la base des résultats des élections législatives de juillet 2013 fournis par la CENI, en quoi le découpage électoral avait profité au parti au pouvoir qui a su s’organiser pour disposer d’un siège au moins dans 29 circonscriptions sur 30.

Ce résultat n’était pas le fruit d’un hasard. Il a fait l’objet d’une organisation minutieuse du parti Unir, qui a mis à profit toute la période de contestation de l’opposition pour se préparer, puis a appuyé sur l’accélérateur une fois prêt, obligeant l’opposition à aller aux élections sans aucune contrepartie.

Nous avons aussi montré qu’une liste unique de l’opposition ne pouvait donner au maximum que quatre députés en plus à l’opposition ; ce qui ne modifie guère les équilibres présents à l’assemblée nationale. Pour finir, nous avons montré que si les élections présidentielles avaient lieu au lendemain des législatives, une coalition UFC+UNIR les remporterait avec la majorité absolue dès le premier tour (si tant est qu’on ait deux tours) alors que l’ensemble des partis de l’opposition réalisent à peine 39% en unissant leur forces.

Dans la seconde partie, nous avons parcouru les réformes qui peuvent faire l’objet du dialogue entre les acteurs politiques, et qui entrent en ligne de compte des élections à venir. Nous avons envisagé le cadre de discussion, puis nous avons fini en donnant des pistes de réflexion sur le profil du candidat potentiel, qui entrait dans ce profil, de mêmes que les conditions exogènes utiles à la victoire de l’opposition.

Il apparait donc au vu de tout ce développement que si l’opposition veut se donner des chances de gagner, il faut d’abord qu’elle se mette en ordre de bataille pour une démarche unitaire. Avec 28% de l’électorat pour le CST et 11% pour la coalition Arc-en-ciel (lors des législatives dernières) il n’y a aucun scénario possible où une formation politique gagne les futures élections présidentielles toute seule. Toute personne qui tient un discours contraire ne peut être que dans une stratégie de faire gagner le président Faure Gnassingbé en 2015.

La victoire ne tiendra même pas de l’union de l’opposition, mais à la motivation qu’elle suscitera au sein de la population. Une réserve de voix, environs 20% d’abstentionnistes depuis 2007, peut faire basculer le rapport de force, mais ces derniers n’iront voter pour l’opposition que s’ils croient qu’elle a une chance de l’emporter. Des candidatures multiples donneront sans aucun doute les mêmes résultats qu’en 2010, avec plus de 60% pour Faure Gnassingbé, et 35% pour l’opposition.

De même, nous avons expliqué pourquoi l’opposition devrait engager rapidement les discussions sur les réformes à l’assemblée nationale, pour tester la bonne foi du pouvoir, quitte à passer à un cadre ad ‘hoc, sous la férule d’un médiateur comme cela a été le cas lors des discussions à la veille des élections législatives, si le consensus était impossible à obtenir. Le parti au pouvoir n’a pas la majorité qualifiée de 4/5 (80%) pour modifier unilatéralement la constitution à l’hémicycle.

Par conséquent, parler de décisions prises à la majorité mécanique en cas de débat à l’assemblée nationale n’est pas très exact : l’opposition dispose à l’assemblée nationale d’une minorité de blocage à toute modification de la constitution (28%). Par contre, le statu quo profite à Faure Gnassingbé, qui peut avoir encore deux mandats présidentiels après 2020 si la limitation n’intervient pas avant les élections de 2015 et qu’il les gagne.

Quel que soit le nombre de tours retenus pour le mode de scrutin, l’opposition gagnerait à présenter un candidat unique dès le premier tour, pour espérer impulser dans la population une dynamique populaire nécessaire à la victoire.

Le nombre de bulletins nuls est encore trop élevé (6%) du suffrage exprimé. Il faudrait sans doute faire plus de pédagogie et de sensibilisation, et trouver d’autres moyens pour rendre le bulletin unique moins sensible aux erreurs.

Si les réformes constitutionnelles actaient le régime présidentiel avec un président et son vice-président, la formule d’une candidature bicéphale serait intéressante pour l’opposition, elle lui permettrait de présenter une paire complémentaire, qui pourra mieux rassurer toutes les couches de notre électorat.

Cependant, il ne suffira pas de présenter un front commun pour gagner. lI faudra être en mesure de constituer un budget de campagne d’au moins un milliard, de commencer à communiquer autour du/des candidats de l’opposition au moins une année avant le début de la campagne, et enfin de mettre en place autour de cette personne une équipe technique spécialisée : Un think-tank, des experts en communication et en élection, avec un excellent carnet d’adresse. Tels sont les ingrédients du succès.

Vive le Togo.
NETask

3. De la candidature unique de l’opposition
Dans la partie consacrée au mode de scrutin, nous avons démontré l’utilité de présenter un candidat unique pour remotiver les populations, et leur faire entrevoir la possibilité de victoire de l’opposition. Pour cela, l’opposition gagnerait à présenter un seul candidat, même dans l’optique d’une élection à deux tours. Comme nous l’avons déjà démontré, si Unir s’allie à l’UFC, tout se jouera en un tour.

3.1. Quel profil pour ce candidat?
Il est important que ce candidat soit bien entendu soutenu pour les grands partis de l’opposition : ANC et CAR, qu’il soit doté d’un réel charisme, un bon carnet d’adresse, qu’il ne soit pas une source de division, et qu’il ait une grande force morale. Nous allons étudier assez rapidement quelques profils type dans les rangs de l’opposition.

Nous avons arbitrairement désigné trois profils au CST et trois à la coalition arc-en-ciel. D’autres personnalités comme Agbéyomé et Yamgnane sont de potentiels candidats, mais étant en rupture avec au moins l’un des regroupements, on voit mal comment ils pourraient recevoir leur investiture.

3.1.1. Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC

Jean pierre Fabre s’est imposé comme leader de l’opposition, en rapport au nombre de députés de son parti à l’Assemblée nationale. Même s’il est difficile d’apprécier le poids réel de son parti, puisqu’il s’était présenté sous la bannière du CST, son parti a 17 députés à l’Assemblée, loin derrière UNIR (62) mais loin devant Arc-en-ciel (6).

Il jouit d’une solide popularité à Lomé, mais il semble que celle-ci ne dépasse guère la capitale et est plutôt faible même dans la région Maritime, où le CST fait jeu égal avec UNIR. Lui et son regroupement n’ont malheureusement pas réussi à capter les déçus de l’UFC, qui sont manifestement partis à UNIR dans le sud du pays.

Orateur moyen, il a aussi des difficultés à être un rassembleur. Ses sautes d’humeur ne le prêtent pas au compromis, même s’il a montré un effacement exemplaire dans la direction du CST. Il a vis-à-vis du CAR un ressentiment que ce dernier lui rend bien. Il est même très peu probable que le CAR lui accorde son soutien, sauf en cas extrême d’un vrai accord politique.

Par des propos malheureux sur les militaires et ses adversaires politiques, il a toujours donné l’impression de vouloir procéder une chasse aux sorcières une fois au pouvoir. Ses adversaires politiques ne le considèrent pas comme un élément de cohésion, et il est même à craindre que l’Armée s’invite dans la sphère politique s’il vient au pouvoir dans son état d’esprit actuel.

Il est par contre incontournable, et aucun candidat de l’opposition autre que lui n’a de chance de réussir sans son onction.

Il est fort probable qu’il se présente aux élections présidentielles, mais s’il ne développe pas le côté rassembleur, négocie avec les autres partis de l’opposition surtout avec la coalition AEC, (assortis d’offres claires en cas de victoire), il y a des chances qu’il fasse un score moins bon que celui de 2010.

Il faudrait aussi que par la communication, il modifie son coté revanchard et rassure les militants de UNIR et l’armée, (qu’il aura tout de même du mal à séduire en si peu de temps). Mais des signes forts peuvent l’y aider. Il pourra commencer à participer au défilé du 27 avril, fête de l’indépendance, et à trouver un moyen pour rendre visite aux militaires dans les casernes.

Pour avoir de réelles chances de réussite, il faudrait qu’il soit adoubé à la tête de l’ensemble de l’opposition au moins avant le mois de juin, et qu’il s’entoure d’une équipe de campagne rodée.

3.1.2. Aimé Gogué

Président du parti ADDI, Aimé Gogué a réussi à faire entrer deux députés de l’extrême nord du pays, battant pavillon de l’ADDI, à l’Assemblée nationale. Erudit, pondéré et homme de consensus, le professeur et enseignant d’université peut être un choix stratégique, étant donné qu’il pourra aspirer un électorat du nord et du centre parfois méfiant des politiciens du littoral.

Ancien ministre, Aimé Gogué a, à l’opposé de Fabre, une expérience de gestion de pouvoir, et un carnet d’adresse international intéressant. Peu connu à Lomé, il jouit pourtant dans le septentrion d’une véritable notoriété.

Il pourra aussi rassurer les adversaires politiques, et l’armée, même si ses prises de positions extrêmes lui vaudront toujours un certain scepticisme.
M Gogué aussi n’est pas un grand orateur, et le charisme n’est pas sa meilleure qualité. Il n’a de chance de succès que s’il a le soutien de l’ANC et du CAR, qui ont la main. Il lui faudrait s’entourer d’une excellente équipe de campagne, qui se mette au travail dès le mois de juin.

3.1.3. Isabelle Ameganvi

Isabelle Amaganvi est une passionaria. Redoutable oratrice, elle est l’un des rares cadres de l’ANC à conserver de bons rapports (souvent familiaux ou amicaux) avec des patrons de l’Unir. Rassembleuse si elle y voit son intérêt, elle peut être une candidature du compromis.
Juriste de formation, elle fait d’un réel sens de la responsabilité, et dispose au sein des couches populaires de l’ANC, D4une popularité inégalée.

Elle peut être une candidate surprise, mais elle vit encore trop sous l’hypnose de Jean-Pierre Fabre pour oser lui faire ombrage et lui montrer ses chances.

Même si la candidature de Mme Adjamagbo en 2010 n’a pas donné des résultats probants, le genre peut tout de même faire recette.

Face à la coalition Arc-en-ciel, Isabelle peut créer la surprise en braquant moins le CAR qui a des contentieux vieux comme le monde avec Jean-Pierre Fabre. Elle pourrait d’ailleurs trouver une passerelle avec Mme Brigitte Adjamagbo.

Cependant, comme une bonne partie des leaders de l’ANC, elle traine derrière elle ce que certains nordistes appellent un complexe de supériorité sudiste, il lui faudrait dans ce cas avoir obligatoirement un colistier du nord, voila pourquoi nous pensons qu’un ticket double pour les présidentielles est la meilleure tactique.

3.1.4. Maitre Apevon

Le Président du CAR est ouvert, toujours de bonne humeur et facilement accessible. Il peut être l’homme de la situation si le CST accepte de le soutenir. Ce qui est peu probable.
Il souffre de l’éternelle présence du vieux Agboyibo, qui machine de son coté. Une opposition tacite avec Jean Kissi, qui semble recevoir ses ordres du vieux bâtonnier, mine son autorité au sein du parti.

Par son esprit d’ouverture et son sens du compromis, il est l’un de ceux dont le profil est le mieux adapté à une transition politique au Togo.

Orateur moyen, il peut être un rassembleur. Il reste une excellente alternative. Mais sans l’appui de l’ANC, il n’a guère de chance de succès.

3.1.5. Brigitte ADJAMAGBO

Cultivée et femme d’action, Mme Brigitte ADJAMAGBO dirige une ONG sous-régionale où ses qualités ne sont pas remises en cause. Femme de conviction, elle est, avec Isabelle Ameganvi l’une des rares femmes togolaises activement engagée en politique au Togo.

Cependant, ses résultats aux élections présidentielles ne plaident pas beaucoup pour elle. Avec 13 452 voix, soit 0.66% des suffrages exprimés, elle fait moins que le NET qui ne s’est pourtant présenté que dans 4 préfectures. Sur cette base, sans union complète de l’opposition sur sa candidature, il y a peu de raisons à ce qu’elle obtienne plus de résultats qu’en 2010.

Par contre, tout comme Isabelle Ameganvi, appuyée par l’ensemble de l’opposition, elle fait une bonne candidate surprise, qui pourra éventuellement troubler tous les plans de ses adversaires politiques.

3.1.6. Gerry Taama

Gerry Taama a un atout, c’est qu’il passe partout. Il a des discussions avec Fabre autant que Faure Gnassingbé (lors de la précédente cérémonie d’échanges de vœux, on l’a vu longuement échanger avec Faure Gnassingbé). Il va régulièrement discuter avec les représentations diplomatiques, il est revenu à la coalition Arc-en-ciel, dont il avait été un des membres fondateurs. Il n’hésite pas à aller voir des ministres quand il le faut, et les casernes n’ont pas de secrets pour lui.

Par contre, Gerry Taama a un défaut particulier, c’est que son parti le NET, ne représente rien sur l’échiquier national. Il est sans contexte à la tête du parti qui a réalisé, de part sa date de création et l’expérience politique de ses cadres, le score le moins inattendu. Plus de 8000 voix à Lomé, c’est l’addition des résultats d’Agbéyomé et de Brigitte Adjamagbo dans la même zone en 2010.

Contrairement à CLE qui en est à sa seconde participation, le NET fait réellement un excellent score à l’échelle nationale, avec 14 225 voix, dans 4 préfectures, il fait mieux que Brigitte ADJAMAGBO à l’échelle nationale en 2010 (13 452) et fais légèrement moins qu’AGBEYOME (17 393) toujours à l’échelle nationale. Mais ce résultat, bien qu’encourageant, est encore portion congrue face aux enjeux actuels.

Bon communicateur, fervent orateur, analyste accompli, il s’est révélé dans les medias d’abord comme leader d’opinion, avant d’entrer en politique. Il a su démontrer pendant la campagne législative qu’il avait un excellent sens de l’organisation, qu’il savait aspirer les cameras sur lui, et qu’au sud comme au nord, il était à l’aise. Le mettre dans cette liste parait prématuré, mais il est sans contexte un homme de transition, celui pour lequel les adversaires n’auront peur d’aucunes représailles.

Comme candidat, il n’a aucune chance si les deux regroupements de partis politiques ne le soutiennent pas, mais par contre, il posera un sérieux problème au pouvoir s’il était le candidat de l’opposition. Il a, à plusieurs reprises, déclaré qu’il n’est pas intéressé par le poste, mais comme tous les hommes politiques, c’est sans doute une façon à lui d’attirer l’attention sur lui.

3.1.7. La double candidature

Une astuce pourrait cependant permettre de concilier les incompatibilités et/ou insuffisances des candidats. En faisant la réforme du régime politique et en revenant au régime présidentiel, on pourrait présenter pour les élections un tandem composé d’un président et d’un vice-président. Dès cet instant, des combinaisons intéressantes peuvent se présenter.

Par exemple, un Ticket Fabre-Brigitte, un Ticket Apevon-AMEGANVI, ou un Ticket Fabre-Taama. La combinaison Fabre-Gerry Taama peut être séduisante. Les deux ont chacun une très forte personnalité, et chacun pourra séduire un segment de l’électorat, tout en rassurant l’armée et les militants de UNIR.

S’il fallait s’en tenir à une seule candidature, nous n’avons pas de champion à proposer, mais il est évident qu’il faudra commencer à éliminer le CAR et l’ANC, ou du moins, Fabre et APEVON/Kissi, car leur antagonisme actuel annihilera toute démarche unitaire dans l’éventualité d’une candidature unique.

Dans l’opinion, il est souvent établi que l’ANC a créé le CST pour faire un écran de fumée, et le CAR lui a répondu en créant l’AEC. Un candidat de transition est la solution. Reste encore que les leaders de ces deux grands partis aient la grandeur d’esprit nécessaire pour faire le sacrifice nécessaire. En 2003, la candidature de

PERE à la tête de toute l’opposition a été écartée in-extremis par le parti majoritaire à l’époque, l’UFC. PERE avait des chances de gagner s’il était soutenu par l’opposition, mais à l’époque, l’UFC ne comprenait pas comment un candidat autre que le sien pouvait affronter le RPT. Les résultats sont connus aujourd’hui.

4. Autres ingrédients du succès
Si les conditions déjà citées sont remplies (union de l’opposition, limitation de mandat, régime politique désignation d’un candidat unique (ou double)), il reste deux ingrédients pour réussir l’alternance en 2015. Les moyens financiers, et les moyens humains et techniques.

4.1. Les moyens financiers

Ne nous leurrons pas. Les élections législatives de 2013 ont été organisées et presque financées par le pouvoir. On s’est vite rendu compte que sur le terrain, en dehors de l’argent perçu dans le cadre de financement de la campagne, beaucoup de candidats n’avaient rien pour battre campagne.

Les fédérations dans les circonscriptions ont reçu entre 250 000 et 500 000f pour battre compagne, là où en face, il y a avait des millions pour abreuver la population. L’élection législative a été perdue parce que l’opposition a en partie fait une campagne de pauvre, alors que le moteur de l’union n’était pas lancé pour avoir un effet d’entrainement.

Pour les présidentielles, il faudra trouver des sources d’approvisionnement, alors que les bonnes femmes des marchés et la diaspora ont perdu espoir pour les uns, et sont frappés par la crise pour les autres.

Penser qu’il suffit de se présenter contre Faure Gnassingbé pour gagner est une berceuse. Les législatives ont montré que le Président est à la tête d’un parti qui est solidement enraciné, et il faudra mieux que des incantations pour en venir à bout. Il faut donc s’associer à toute personne morale et/ou physique capable d’activer une pompe à fric dès le mois de juin.


Un budget d’un milliard de Francs FCA pourra suffire à faire face, pour peu que la démarche unitaire soit amorcée dès le mois de juin. Le pouvoir continuera sans aucun doute à apporter un appui financier léger aux partis politiques. Mais restons raisonnable. Il ne va pas donner à l’opposition le bâton pour se faire battre.

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