Le 27 avril 2014, a été célébré sur toute l’étendue du territoire nationale, le 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo. Toujours
collé à sa base bien que n’étant plus député au parlement togolais,
l’honorable Nicodème Habia et ses compagnons de lutte étaient ce
dimanche à Anyron son village natal pour honorer la mémoire des
combattants de la lutte pour la souveraineté du Togo. Culte d’action de
grâce à l’Eglise Catholique Mère de la Miséricorde d’Anyron, procession
et réjouissance populaire à travers la localité avant de chuter à la
place publique de ce village de l’Avé, rien n’a été laissé au hasard.
Comme on ne saurait parler de l’indépendance du Togo sans parler de
politique, l’ancien député UFC (Union des Forces de Changement), dont il
n’est plus membre depuis plusieurs mois déjà, mais siégeant toujours au
parlement de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest), Nicodème Habia, a fait passer un message poignant aux siens.
« Le message est clair. Notre indépendance que nous avons eue n’a pas
été une indépendance totale depuis l’assassinat de Sylvanus Olympio.
Nous avons eu une indépendance à moitié. Donc nous devons nous battre
pour une indépendance entière. Avant qu’on ait une indépendance entière,
il faut qu’il y ait un changement. Il faut qu’il y ait une alternance
politique. Sans l’alternance politique, on ne peut jamais parler de
développement. C’est mon message au peuple togolais et aux populations
de l’Avé ce jour », a-t-il laissé entendre aux populations de l’Avé qui
ont rallié Anyron pour l’occasion. Il a expliqué sa démarche par un
rattachement à cette base mais également par le souhait « d’inculquer à
la population que le nationalisme est une bonne chose, il faut se battre
par tous les moyens nécessaires pour qu’on ait l’indépendance totale ».
Et comme pour faire d’un de ses aînés, un exemple à suivre, il a déposé
une gerbe de fleurs sur la tombe de feu Rudolf Agbobli, un nationaliste
patenté, natif d’Anyron et qui a également participé à sa manière à
cette lutte pour l’avènement de l’indépendance au Togo.
Il est à noter que parlant de l’indépendance du Togo et du bilan que
l’on pouvait faire des 54 ans de gestion des affaires du Togo par ses
« propres fils », Nicodème Habia a indiqué quelques jours plus tôt à
travers une interview accordée au Bi-mensuel « Le Télégramme du Togo »
dans son numéro 003 du jeudi 24 avril dernier que « le bilan est plus
que négatif et pas grande chose de manière significative ces dernières
années. Tout ce qui se fait en ce moment-ci est fait d’une manière à ce
que les générations futures aient plus de difficultés à faire face aux
besoins fondamentaux immédiats ; ceci est dû aux endettements
pharaoniques ». « D’où la nécessité pour notre génération de continuer
la lutte pour relever le défi vis-à-vis de nos détracteurs en internes
afin de permettre à chaque Togolais de jouir des fruits réels de cette
indépendance », avait-il souligné.
Tout porte à croire que bien que n’étant plus à l’hémicycle, la
confiance de Nicodème Habia, à l’aboutissement de la lutte pour le
changement reste sans équivoque.