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TOGO: Plusieurs blessés dont un nourrisson et un journaliste
Publié le mardi 29 avril 2014  |  Liberté hebdo


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Des blessés de la manifestation du CST


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Les tirs de grenades lacrymogènes ont encore résonné dans la partie
sud-ouest de Lomé le samedi 26 avril 2014. Et pour cause, une
manifestation du Collectif « Sauvons le Togo » annoncée depuis le
16 avril dernier, s’est vu opposer le refus des autorités municipales.
Le matin, déjà à 6 heures, des véhicules de la Gendarmerie ont pris
position autour du lieu de rassemblement, la façade de l’hôtel Ahodikpè
sur le boulevard du 13 janvier, à Kodjoviakopé.
Autour de 8 heures, les passants étaient
obligés de rebrousser chemin au niveau des barrages dressés par la
Gendarmerie. Sous le coup de 10 heures, l’attroupement des manifestants
autour du domicile de Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance
nationale pour le changement (Anc) membre du Cst battait son plein. Les
militants venus nombreux – plus d’un millier – attendaient l’arrivée de
leurs leaders.
A 11 heures, les leaders du Cst sous la
conduite du Coordonnateur Me Atta Messan Zeus Ajavon s’approchent des
gendarmes et entament des négociations pour que la marche se déroule
selon l’itinéraire prévu. Ils étaient en train de se parler quand le
premier coup est parti. Un gendarme vient de tirer une grenade
lacrymogène dans la foule, annonçant ainsi le début des hostilités. Aux
tirs de gaz lacrymogènes, les manifestants répondaient par les jets de
pierres. Des barrages s’érigent sur l’avenue de Duisbourg où les
manifestants s’étaient retranchés. Une rue plus loin vers le sud, le
spectacle est le même : barricades, tirs de grenades lacrymogènes, jets
de cailloux et courses poursuites. Les tirs de gaz se succèdent tels des
rafales d’une mitrailleuse. Les populations terrées chez elles ne
respirent plus que de l’air rendu toxique par les grenades tirées dans
leurs maisons.
Ça tire depuis déjà une heure et les
riverains les moins résistants suffoquent. Un homme appelé à la
rescousse depuis son service vient négocier le passage auprès des
gendarmes pour évacuer sa femme et son enfant de moins d’un an qui
étouffaient. Quelques minutes plus tard, ils sortent de leur domicile
pris entre les tirs de gaz lacrymogènes et les jets de pierres. L’homme
reviendra, environs deux heures après pour évacuer toute la famille,
grands parents y compris car ils éprouvaient aussi des difficultés à
respirer.
Les échanges entre forces de l’ordre et
manifestants aura duré jusqu’à la nuit tombée. On dénombre plus d’une
dizaine d’arrestations avec autant de motos emportées, plusieurs blessés
dont un par une balle en caoutchouc dans les rangs des manifestants. Un
journaliste du site internet Togo Visions a reçu sur l’omoplate gauche
une grenade à fragmentation qui lui déchira la peau.
Dans l’après-midi, le Cst a organisé une conférence de presse pour « dénoncer la répression de la manifestation et relater »
le film des négociations préalables à la manifestation. En effet,
l’interdiction n’a été faite qu’à 24 heures de la manifestation alors
qu’elle devait être notifiée 72 heures avant. « Le Contre-amiral,
Fogan Adégnon, m’a signifié à notre dernière rencontre que les autres
membres du Cst doivent regarder la TVT pour connaître sa décision », a révélé Me Zeus Ajavon. Les responsables du Cst ont aussi dénoncé l’usage des grenades à fragmentations. « De nos jours, seules les dictatures comme la Russie, la Syrie utilisent encore ces grenades à fragmentation »,
a déclaré M. Abass Kaboua. Revenant sur la manifestation, Me Zeus
Ajavon a expliqué que c’est la conscientisation de la population sur
ses droits qui a motivé l’organisation de la manifestation. « Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté. Telle est notre devise au Cst », a-t-il conclu.
Par ailleurs, le Cst annonce une nouvelle manifestation pacifique pour le 10 mai prochain.
G.A.
LIBERTE HEBDO

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