Démarrés en 2010, les ouvrages de protection du littoral d’Aného viennent d'être réceptionnés, ce 25 avril 2014 par le Président de la République Faure GNASSINGBE. D’un coût global de 3 milliards de F CFA environ, le projet qui a pris fin en février dernier, a permis la réfection des berges de l’embouchure du Lac-Togo ainsi que la stabilisation du littoral entre Aného et Goumou Kopé à 47km de Lomé .
Ouvert sur océan atlantique, Togo fait face depuis des années à une érosion côtière qui provoque un déséquilibre sociopolitique. Des familles entières qui constituent le soubassement des communautés, quittent leurs terroirs pour se réinstaller loin de leurs terres d’origine.
En effet, d'une vitesse de recul de 10 voire 12 mètres par an dans certains secteurs de la côte, l'érosion côtière se traduit par la perte de la superficie dans la zone côtière. Entraînant ainsi la démolition des habitations des communautés riveraines, la destruction par deux fois de la route Lomé-Aného, de même que la destruction des structures hôtelières compromettant ainsi les investissements touristiques.
Conscient de la gravité de la situation, le Gouvernement a élaboré, en 2010, le Programme National d’Investissements pour l’Environnement et les Ressources Naturelles (PNIERN). Ce programme a fait l'objet de la table ronde des partenaires du Togo en juin 2011. Et son sous-programme 3 a érigé le phénomène de l’érosion côtière au rang des priorités nationales. L'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a financé les ouvrages de protection de la côte à hauteur de 3 milliards.
Présent à la cérémonie de réception, le président de la commission de l’UEMOA, Hadjibou Soumare CHEIK s'est réjouit de l’importance que porte le gouvernement togolais aux populations à la base. Il a également réaffirmé la volonté de son organisation à accompagner notre pays «
notre organisation est et sera toujours au côté du Togo dans ses efforts vers le développement» a t-il déclaré.
Cependant, les travaux de la lutte contre ce phénomène ont permis la réfection des berges de l’embouchure du Lac-Togo ainsi que la stabilisation du littoral entre Aného et Goumou Kopé. Des conditions favorables à la pratique de la pêche sont ainsi installées. La réalisation de ce projet sécurise également 6 quartiers de la ville d’Aného contre l’érosion côtière. La réalisation du projet a permis la protection de 3500 mètre linéaires de côte contre l'érosion grce à la construction de neuf épis. Plus de 500 mètres de berge de l'embouchure du Lac Togo seront également stabilisés. Les rues de la mairie ont été réfectionné et pavé sur 350 m sans oublier l'aire de stationnement et de recréation. Les travaux ont duré 4ans et se sont achevés en février dernier sur une note globalement positive.
Dans son intervention, le ministre de l'environnement et des ressources forestières Andé Kwassi Johnson a rappelé l'importance de joyau très précieux «Lutter contre l’érosion côtière, c’est lutter contre la pauvreté. C’est aussi assurer la sécurité aux populations ; c’est également freiner la perte de milliers d’hectares de la superficie du littoral au profit de la mer» affirme -t-il . Avant de poursuivre que le déplacement personnel du chef de l’État à Aného, est non seulement la traduction de son soutien permanent au ministère dont il est en charge.
Mais s'inscrit également dans sa stratégie du programme de société, qui consiste à se rapprocher des communautés à la base pour se rendre compte personnellement de leurs conditions de vie.
Il faut rappeler que les derniers événements important survenu à Kossi Agbavi et à Doèvi Kopé le 17 août 2012, qui illustre parfaitement cette réalité est encore vivace dans les esprits. Certains citoyens, riverains, vivent chaque jour dans la peur d’abandonner leurs domiciles et dans la résignation, en voyant leur patrimoine légué par leurs ancêtres englouti à jamais dans la mer.
Après coupure du ruban d'inauguration, le chef de l’État a tour à tour visité les réalisations au niveau du pont d'Aného, à Messan-condji puis à Gounou-kopé avant son décollage pour Lomé.
