Le Mouvement Martin Luther King, La Voix des Sans Voix a présenté mardi un rapport sur les conditions de vie des populations du canton d’Atchinédji et d’autres localités affectées par les travaux du barrage de Nangbéto depuis 1987. Par la publication de ce rapport, l’organisation compte interpeller l’Etat togolais à prendre conscience des cris de détresse de cette population marginalisée dans ses droits.
Le rapport intitulé, « Populations du canton d’Atchinédji (P/ANIE) victimes des travaux du barrage de Nangbéto : CEB dans la posture d’un organisme international oppresseur des droits des peuples », révèle la précarité des habitants d’Atchinédji et ses 15 villages constitutifs dans la préfecture de l’Anié.
Le rapport pointe son doigt accusateur vers la Compagnie Electrique du Bénin(CEB), qui dans la consécration du projet d’exploitation a procédé depuis 1987 à l’expropriation des terres de ladite localité. Promesses d’indemnisation non tenues, violation abusive des droits des propriétaires terriens, sont entre autres ce que cette compagnie fait endurer à cette population. « Nous avions été chassés de nos terres comme des vulgaires bandits », témoigne un habitant d’Atchinédji présent à cette cérémonie de présentation.
Le Président MMLK, le Pasteur Komi EDOH et son équipe recommandent au gouvernement togolais et à la CEB, de procéder à la reprise immédiate de l’indemnisation des cultures pérennes selon le recensement de 1983-1987, à la location ou à l’achat des terres expropriés occupées par le projet et à la construction d’infrastructures nécessaires et dignes à la vie.
Le mouvement s’engage à passer à la vitesse supérieure, si des réactions ne se font pas entendre de la part des concernés.
« Si l’Etat et la CEB, restent toujours lettre morte comme ils l’ont fait jusqu’à là, à rétablir cette population du canton d’Atchinédji et de ses environs dans leur droit nous serons obligés de tenir un sit in le 7 mai prochain devant les locaux de la CEB, pour joindre notre voix à ce peuple méprisé », a souligné Pasteur Edoh.