Il a eu la vie sauve et a survécu à 9 coups de couteaux après des soins administrés à l’hôpital de Bè. L’expatrié français a été agressé dans la nuit du lundi 29 avril au mardi 30.
C’est autour de 1h du matin que Bruno Pietra, consultant français en restauration au Togo a été attaqué par trois individus armés de couteaux alors qu’il s’apprêtait à descendre du taxi pour monter dans sa chambre d’hôtel.
Les agresseurs, après avoir maîtrisé le taximan, lui ont demandé de leur remettre tout son argent ; devant son refus, ils ont sorti des couteaux et des lames et ont commencé à lui déchirer la peau. Agé de cinquantaine avec une corpulence robuste, Bruno s’est engagé dans un combat qu’il n’a pas gagné. Il s’en est sorti avec neufs coup de couteaux au visage, sur l’épaule, aux fesses, à la jambe, aux doigts et ailleurs sur le corps.
La police n’est pas intervenue
La scène s’est passée à Bè Kpéhénou, en face du collège privé Ora et Labora à près de 400 m du commissariat du 3ème arrondissement situé sur le boulevard.
Au moment de l’agression, les témoins ont appelé le numéro vert de la police qui n’est jamais arrivé. Un taxi moto est allé au commissariat en question pour demander l’intervention de la police sans succès. L’agent ne pouvait pas se déplacer
Le français couvert de sang s’est porté lui-même au poste de police et a été convié par l’agent de garde d’aller se faire soigner à l’hôpital.
Une heure de temps après, les braqueurs sont revenus à la charge au même lieu, agresser d’autres personnes et les spolier de leurs biens.
A l’hôpital de Bè, un autre calvaire attendait le français. Les infirmiers de garde ont exigé le versement de 5100 CFA pour frais de consultation et 16.000 pour frais de soins avant de commencer l’intervention. Déjà dépossédé de son portefeuille par les braqueurs il a dû, dans son état grave, couvert de sang, envoyer chercher la somme exigée à son hôtel avant que les soins ne lui soient administrés. Pas étonnant. C’est courant dans les hôpitaux du Togo.
Les témoins sur le site de l’agression soutiennent que c’est un phénomène récurrent qui a lieu les lundi et mardi. Agression sur personnes, braquages, vols, banditisme.
Les déclarations de la police
Notre équipe d’enquête a interrogé la police, notamment les responsables du commissariat du 3ème arrondissement. Visiblement les faits étaient présentés comme banals. La commissaire Mme AWILI a demandé le rapport de la nuit de l’agression. Le chef de poste a reconnu avoir été informé de l’agression mais n’avait aucun moyen d’intervenir. Ils n’étaient que deux au commissariat et il n’y avait pas d’engins pour se déplacer, donc rien à faire dans ce cas.
La commissaire a été plus explicite en déclarant que la zone d’attaque ( Bè Kpéhénou) est une zone hautement criminogène et les habitants ont l’habitude de prendre à partie les forces de sécurité lors des interventions. : « Il faut une équipe renforcée pour pouvoir intervenir sur place et à cette heure et ne pas se faire attaquer par ces populations …» a déclaré la commissaire de la trentaine dépassée.
Néanmoins ; la Commissaire a reproché à l’agent, la négligence dont il fait preuve dans le traitement du dossier « il aurait pu alerter les agents de patrouille pour intervenir et dissuader les agresseurs, mais il n’a pas joué son rôle. Il aurait pu également assister la victime, là également il on ne l’a pas senti. Je vous assure, cela ne se reproduira plus, » nous a-t-elle confié.
Avec plusieurs sutures sur le corps et visiblement très affecté, le français Bruno Pietra nous a confié qu’il se rétablit peu à peu. Il a porté plainte au même commissariat et a déclaré le vol d’une somme d’argent, de sa carte bleue, son permis de conduire contenus dans son portefeuille emporté par les braqueurs.
La zone d’agression, avenue Félix Houphouët Boigny est très dangereuse pendant la nuit. Des jeunes y consomment des stupéfiants et s’adonnent à plusieurs actes d’agression, de vol et de bagarres.