Prévu pour être un carrefour de retrouvailles, de communion, de réflexion et d’échanges et la vitrine du Togo culturel, le rendez-vous du 26 avril 2014 à Brême pour célébrer le 54e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale aura tenu toutes ses promesses. Tant sur le plan de la qualité des participants, que celui du traitement des volets politiques et culturels. Une réelle convivialité a également caractérisé cette rencontre.
Un programme fait de musique, de danses, d’exposés sur divers thèmes, le tout parfumé d’une ambiance festive. L’ambiance d’une joie partagée entre les Togolais et leurs hôtes allemands. Mais le rendez-vous de Brême n’a pas seulement été un rendez-vous festif. Il a été également un jour de souvenir. Le souvenir de ceux qui sont morts pour que naisse le Togo de même que ceux qui sont morts pour que vive la patrie et que s’ouvre le sinueux mais prometteur chemin vers la démocratie.
C’était aussi l’occasion d’un bilan, celui des 54 années d’indépendance. Et ce bilan a été présenté de diverses manières. Sous divers angles. Lorsque certains estiment que l’espoir de vivre dans un Togo démocratique est né depuis 2005, d’autres fustigent l’immobilisme caractérisé par 50 années de règne sans partage. C’est dire que sur le plan politique, la lecture de la marche du pays a été diversement faite.
L’un des points fort de cette journée aura incontestablement été les prises de paroles des invités. Cet exercice a prouvé que tout était présent pour illustrer que le 27 avril appartient à tous les Togolais quelle que soit leur opinion. Et des diversités d’opinions, il y en a eu.
Il y a eu pouvons-nous affirmer deux visions. L’une incarnée par cette impressionnante délégation de l’ANC venue de Paris et d’Allemagne et l’autre incarnée par Mme Ilse Fliege, Consule honoraire du Togo auprès des États de Hambourg, Schleswig-Holstein et Brême, Marraine du Festékpé. Si le porte-parole de la Fédération Internationale de l’ANC M. Augustin Mensah, a lui dressé un sombre tableau du paysage socio-politique du Togo, Mme la Consule elle, a été plus optimiste, notant certaines avancées et dressant des lueurs d’espoir.
Comme quoi chacun était dans son rôle. Et puisque la contradiction se faisait dans l’écoute et le respect de l’opinion de l’autre, ces visions se sont révélées enrichissantes pour le public.
Présenté comme membre du parti Unir, M. Kossi Amoua Gassmann a préféré prendre la parole au nom de son association Endat e.V. (Eine Neue Deutsche Architektur in Togo). Il a présenté son organisation qui lutte pour venir en aide aux populations démunies du pays, avant d’inviter pour finir, les Togolais à travailler ensemble pour le bien du Togo.
Pour sa part, le Dr Martin Amouzou, Coordinateur Général du Congrès Mondial de la Diaspora Togolaise (CMDT), lui s’est exprimé sur la philosophie et le rôle du CMDT, la plus représentative des organisations des Togolais de l’extérieur avant d’inviter les uns et les autres à la rejoindre afin de réfléchir ensemble sur notre présence ici et sur notre contribution au développement de notre pays.
Avec un retard sur l’heure prévue pour lancer ces festivités, M. Robert Akpabli fut le premier à prendre la parole pour saluer les invités et le public et inviter tous les Togolais de la Diaspora à la fraternité et à la solidarité.
Tout avait commencé peu après 12 heures à la gare centrale de Brême. Là, le groupe culturel Volka Afrika de Hambourg a entretenu le public, et a créé l’évènement en s’y produisant pour une heure. Ainsi, les rythmes d’Agbadja et d’Akpesse ont arraché des pas de danses à certains usagers de la grande place de la gare de Brême. Cette prestation a donné le ton à l’apothéose de la journée. Apothéose qui s’est déroulée à l’Institut Français de la ville.
Et c’est dans la salle de cinéma de cet espace multidimensionnelle, que la commémoration a été lancée sous la modération d’Ali Tchassanti et d’Alfa Traoré venus respectivement de Wuppertal et d’Osnabrück. Tout a commencé par une minute de silence suivi de l’hymne national togolais.
Puis vint la déclamation de poèmes par Ali Akondoh soutenu par Hartmut Horn pour la version allemande et Bassirou Ayéva aidé de sa fille Rissala Ayéva (16ans). Cette déclamation de poèmes a été inaugurée par un écrit de la jeune Farida Ali (16 ans), fille d’Ali Akondoh. Tous les poèmes présentés dégagent et illustrent la douleur de la vie en exil, les souffrances du peuple togolais et les espoirs de jours meilleurs.
Cet espoir de jours meilleurs pour le Togo, pour l’Afrique, pour les Africains en Allemagne a également constitué la principale trame de l’exposé du Député au Parlement de Brême, M. Elombo Bolayela, d’origine congolaise. Il a exhorté les Africains de la Diaspora à dépasser l’appartenance à un micro État pour se sentir africain. Pour l’élu Brêmois, les Africains en Allemagne devraient s’impliquer dans la vie politique sociale et économique de leur pays d’accueil.
Pour sa part, Bassirou Ayéva, Coordinateur Général de Togo Culture Plus a dégagé de manières succinctes certaines pistes qui permettent d’utiliser la culture pour combattre la pauvreté et promouvoir le mieux vivre dans nos pays d’accueil. Il a surtout insisté sur l’esprit du concept du FESTÉKPÉ.qui se déroule chaque année dans le mois de décembre à Sokode.
Tout comme Mlle Nilay membre de l’association Sportgarten de Brême, qui été à Sokodé lors du Festékpé 2013 et qui dit avoir « appris pendant les trois semaines de son séjour, plus qu’elle n’ en a appris pendant ses treize années descolarité », M. Rudiger Heid de Munich, président Fondateur de Buntkicktgut, a éclairé le public sur le sens du partenariat entre Togo Culture Plus et Bunkicktgut avant de passer en revue toutes les activités que mènent les deux associations sur le terrain pour le brassage des peuples et le progrès des populations à travers la Culture et le Sport.
En initiant cette manifestation, l’un des objectifs de Togo Culture Plus était aussi de permettre au public de découvrir sous divers aspects, les valeurs positives et attractives, de la riche culture togolaise. Pour réussir le pari de ce volet rien n’a été négligé. Au programme une liste d’artistes musiciens à faire pâlir d’envie, une pléiade d’artistes musiciens de la DIASPORA à savoir : Inouss Landoz (Düsseldorf), Jad Fozis (Essen), Michel Atio (Hambourg), Vikina Love (Wülfrath) et Jacqueline Diane (Hambourg) étaient venus rehausser l’éclat de la journée. Et bien sûr ce groupe Volk Afrika qui marie musique traditionnelle du Togo avec des instruments modernes.
Était également de la partie avec plusieurs de ses œuvres, un grand artiste plasticien togolais de la Diaspora : Maurice Kokou Tongnevi artiste plasticien réputé et graphiste de renom, vivant à Brême. Tout comme ce même public a admiré l’exposition de Wax hollandais et des pagnes tissés en pays Téms, expositions réalisées par la boutique « Élégance africaine » sise elle aussi à Brême.
Pour adoucir les mœurs et faire bouger les corps afin de conclure en beauté, chaque artiste musicien s’est produit pendant 30 minutes, au plus grand plaisir du public qui en redemandait. Après quoi il y eut une pause, qui a permis au public de déguster des mets spécialement concoctés pour la circonstance. Tout cela, en prélude à une soirée dansante animée par les Dj Fays et Dj Kofi, une soirée endiablée, colorée, qui a pris fin aux premières lueurs du jour. Peu après 2 heures du matin du 27 avril jour anniversaire. Toute cette journée aura tout simplement été : révélatrice, inoubliable.
Pour www.togonews.info Yaya LAMBONI, et Issifou YOUCHAOU en collaboration avec le Service Presse & communication de Togo Culture Plus