Togo - Le principe de la pression de rue n’est plus la solution pour aider le pays à sortir de sa crise sociopolitique et aller vers l’alternance à quelques mois des élections présidentielles, estime le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) qui vient de fêter 23 ans d’existence.
Dans une interview exclusive accordée à l’Agence Afreepress, le président national de ce parti, Me Paul Dodji Apévon propose une autre voie pour parvenir aux réformes et favoriser « un climat propice à l’alternance politique ». Cette voie, selon lui est le « dialogue ».
« Sans le dialogue on ira nulle part. C’est de l’utopie que de croire qu’un pouvoir qui a dirigé ce pays pendant 50 ans et qui a des tentacules et des racines partout, dans l’armée, on peut le déraciner par un mouvement de rue. On a fait rêver les Togolais, on les a bernés pendant des années avant de se rendre compte que tout ça c’est du pipo, et aujourd’hui tout le monde est revenu au dialogue », a laissé entendre le président du CAR qui appelle à « l’union de toute la classe politique de l’opposition pour réussir à changer les choses dans le pays ».
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Afreepress : Après 23 ans d’existence, quel bilan le CAR fait aujourd’hui de sa lutte ?
Me Paul Dodji Apévon : Avant de répondre à votre question, je voudrais préciser l’ambiance dans laquelle le CAR est né. Notre pays a vécu pendant longtemps sous le joug du parti unique, avec une privation totale des libertés. Mais il est arrivé un moment où des hommes de bonne volonté comme Me Agboyibo et autres ont essayé de réduire cette pression exercée sur les populations pour créer à travers la CNDH, des espaces de liberté. C’était le soulagement, et c’est ça qui a induit le soulèvement que nous avons connu en 1990. Après ce soulèvement, avec le retour de la liberté d’expression, nous avons créé dans l’euphorie le CAR avec le vote de la chambre des partis politiques. Le CAR est donc né dans une grande euphorie avec ce qu’Agboyibo avait déjà fait, son nom était connu, alors ça veut dire que c’est dans l’allégresse que le CAR est né. Je me rappelle encore des grands meetings où on parcourait en 3 ou 4 jours toute l’étendue du territoire, où les populations nous attendaient jusqu’à 23 heures parfois avec des lampes à gaz, pour une rencontre prévue à 16h, c’était des moments de gloire, parce que les populations étaient en attente d’un changement. Cette période de grande euphorie s’est concrétisée aux législatives de 1994 où on a marqué durablement notre présence en tant que parti de l’opposition avec 36 élus.
Mais progressivement les choses ont commencé par se compliquer. Le courant que nous avons incarné qui consiste à dire que des gens nous ont mal gouverné, mais pour pouvoir leur arracher le pouvoir, nous devons utiliser notre intelligence et une stratégie raisonnable, a été dénigré. C’est pour cela que le CAR a prôné la pression populaire mais ensuite le dialogue. Parce que lorsque vous faites la pression populaire et que vous n’arrivez pas à cueillir les fruits de cette pression alors elle est totalement inutile. Continuer à faire une pression sur l’adversaire sans récolter petit à petit les dividendes de cette pression, elle ne sert absolument à rien. Nous avons été confrontés par des courants de l’opposition qui pensaient que le pouvoir peut se prendre dans la rue, qu’il suffit de faire la pression, l’adversaire va laisser le pouvoir et nous allons le prendre. Nous avons été confrontés à ce courant, qui était incarné par l’UFC et repris aujourd’hui par d’autres. Ils pensent qu’il suffit de faire la pression et refuser de dialoguer véritablement, et le pouvoir va tomber entre leurs mains. Dialoguer c’est de l’art, pour dialoguer il faut avoir la volonté de dialoguer. Ce n’est pas juste une déclaration, il faut y mettre de la volonté, et faire en sorte que l’adversaire ne soit pas humilié. Si vous allez à un dialogue en croyant que c’est en humiliant votre adversaire que vous allez avoir des résultats, vous vous trompez. L’adversaire humilié se raidit, et vous n’obtiendrez plus de résultats. Il y a eu des péripéties, des moments où le dialogue nous a montré ses vertus. Mais au moment où on prônait le dialogue, les gens ont tiré sur nous à boulet rouge. Les gens ont dit dans ce pays de ne jamais serrer la main à un adversaire parce que ce faisant vous êtes un traitre, et nous avons été traités de traitres pendant longtemps. Mais ces gens-là ont compris la vertu du dialogue, parce sans dialogue on ira nulle part. C’est de l’utopie que de croire qu’un pouvoir qui a dirigé ce pays pendant 50 ans et qui a des tentacules et des racines partout, dans l’armée, on peut le déraciner par un mouvement de rue. On a fait rêver les Togolais, on les a bernés pendant des années avant de se rendre compte que tout ça c’est du pipo, et aujourd’hui tout le monde est revenu au dialogue.
Comme bilan, c’est vrai que nous n’avons pas eu l’alternance, mais au moins nous sommes contents que le courant que nous avons implanté soit devenu le courant majoritaire dans le pays, c’est-à dire le courant de la pression et du dialogue. Parce qu’en dehors de ce courant nous n’avons plus rien. Lorsque vous fixez un objectif, c’est bien, et le nôtre c’est l’alternance. Mais pour y arriver, il faut avoir un chemin clair, et ce chemin est aussi important que l’objectif. Lorsque vous ne dessinez pas un chemin clair, une stratégie claire, vous allez errer pendant des années et c’est dans cette situation que nous nous retrouvons aujourd’hui. De ces 23 ans, nous avons d’une manière courageuse imprimé un courant dans ce pays qui commence par faire du chemin. Nous n’avons pas encore réalisé l’alternance c’est vrai. Si on nous avait dit que depuis 1990 on serait encore en train de faire du sur place au Togo, nous dirions non. Mais il faut avoir le courage de continuer, nous ne nous décourageons pas, nous devons encore nous atteler à la tâche, et faire en sorte que nous atteignons l’alternance.
Les réformes qui doivent constituer l’ossature et la base de notre vivre en commun, ces textes-là ne sont pas aujourd’hui au rendez-vous. Toutes les fois qu’on ne réussira pas à faire des textes consensuels en matière constitutionnel et institutionnel, le pays ne connaitra jamais de la stabilité. Nous avions en 1992 après les mouvements, adopté une constitution, mais elle a été chamboulée. Et toutes les réformes qui ont été réalisées à l’époque, nous voulons les remettre à l’endroit. Comment faire aujourd’hui pour que ces réformes soient faites pour que nous ayons le sentiment que nous sommes réellement en démocratie ? Là est la grande question. On ne peut pas être en démocratie et appliquer les lois de la dictature. Les lois qui sont imposées aujourd’hui à nous tous comme le mode de scrutin à un tour sont anti démocratiques. Tous les pays qui sont autour de nous ont compris que l’expression de la démocratie, c’est le pluralisme, c’est laisser la possibilité à chacun de s’exprimer, et ils le font. Tout le monde a compris que c’est par le jeu de la liberté des partis politiques de s’exprimer, qui constitue leur essence. Tant qu’on n’aura pas réalisé au Togo le retour à ce mode de scrutin, tant qu’on n’aura pas compris qu’un mandat présidentiel ne doit pas être ouvert à vie, on ne pourra pas parler de véritable démocratie. Parce que celui qui est au pouvoir, avec les moyens de l’Etat amassés sans contrôle, lorsque le mandat n’est pas limité, il n’y a aucune chance de le voir partir. C’est pour cela que le mandat doit être limité, et tant qu’on n’aura pas réalisé au moins ces deux réformes fondamentales que sont le mode de scrutin et la limitation de mandat, j’ai l’impression que nous allons continuer par connaître des difficultés. Ajoutons à cela, d’autres réformes institutionnelles comme celles de la cour constitutionnelle qui proclame les résultats, de la CENI qui organise les élections. Il faut réussir à équilibrer tout ça pour donner aux Togolais l’impression que nous sommes réellement en démocratie. Mais tant qu’on n’aura pas réalisé toutes ces réformes, nous serons toujours dans une démocratie de croisade.
Afreepress : Les élections présidentielles c’est pour bientôt. Est-ce que vous irez à ces élections sans les réformes ?
Me Paul Dodji Apévon : Ces choses-là on ne peut pas les annoncer comme ça. Ce sont des stratégies que les partis affinent au fur et à mesure. Ce qui est important aujourd’hui c’est la question des réformes. Tout le monde doit comprendre que ces réformes sont indispensables et nécessaires. Tout le monde en parle, même le chef de l’Etat. On a depuis des années, mis des structures en place, le CPDC, le CPDC rénové, mais tout cela n’a rien donné. Lorsqu’il y a quelque chose d’important et que tout le monde en parle, il faut arriver à le faire. Il ne faut pas laisser la chose de côté. La question ne devrait pas se poser. Si nous sommes en démocratie, il faut faire en sorte que ces programmes se fassent, parce que c’est la base de la démocratie. Le reste c’est une stratégie à notre parti que je ne peux pas commencer à dévoiler maintenant.
Afreepress : Vous êtes en discussions permanentes avec le CST sur la question des réformes. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Me Paul Dodji Apévon : On a eu des rencontres avec le CST au moment où on devait aller voir le Premier ministre, nous avons discuté des conditions dans lesquelles nous devons aller à ces rencontres. Nous avons également discuté des points de vue que nous devons aller défendre. Nous avons heureusement vu que nos points de vue se rejoignent sur la question des réformes. L’autre dimension de nos contacts avec le CST consiste à voir ce que nous ferons dans l’avenir proche et lointain. Tout cela reste pour le moment dans l’agenda que nous n’avons pas encore abordé.
Afreepress : En octobre ce ne sera plus possible de faire les réformes en fonction des directives de la sous région. Qu’allez-vous faire avant cette échéance ?
Me Paul Dodji Apévon : Je pense que le pouvoir ne sera pas inspiré en faisant semblant de retarder les réformes et tomber dans cette échéance de la CEDEAO. Parce que le pays connaît aujourd’hui un calme apparent. Si nous voulons faire des réformes c’est le moment de les faire. Mais si le temps passe et qu’on entre dans cette période fatidique et que les réformes ne sont pas faites, c’est évident que nous allons commencer à connaître des surchauffes. Parce que nous qui sommes dans l’opposition aujourd’hui, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et que le pouvoir nous pousse par son propre agenda vers cette extrémité et nous dise qu’on ne peut pas faire les réformes. Si cela se passe comme ça, les élections de l’année prochaine seront très heurtées. Si donc le pouvoir veut que les choses se passent bien, ils ne seront pas inspirés de nous pousser jusque-là pour que les réformes ne se tiennent pas. Nous sommes des gens intelligents et responsables et nous avons des devoirs. On ne peut pas laisser de telles choses se faire. Les militants qui attendent beaucoup de nous ne vont pas accepter que le pouvoir nous impose de manière permanente sa vision des choses.
Afreepress : Ne faut-il pas donner raison à ceux qui disent que l’opposition n’a pas su profiter de l’ouverture du CPDC pour avoir les réformes tant souhaitées ?
Me Paul Dodji Apévon : Nous n’allons pas continuer à ressasser toutes ces choses que nous avons déjà entendues. Nous avions expliqué pourquoi nous n’avons pas participé au CPDC. Nous avons dit que lorsqu’on veut créer un cadre, il faut que cela se fasse de manière à ce que ça donne de l’assurance à tout le monde. Ce n’est pas parce que je veux le dialogue que le pouvoir peut se lever impunément un matin pour créer le cadre. Lorsqu’on commence à discuter il dit qu’il n’est pas d’accord, il modifie, et remodifie à sa guise parce qu’il veut avoir la main mise sur cette structure. Le pouvoir ne met en place une structure que lorsqu’il a la certitude de contrôler cette structure. Ça se passe au niveau de la CENI, de la Cour Constitutionnelle, de toutes les institutions du pays. Nous avons refusé d’aller à ce CPDC parce que nous avons compris que le pouvoir est en train de jouer. La preuve est qu’il a mis ceux qu’ils veulent dans ce CPDC rénové. Le travail qu’ils ont fait, où est-ce qu’on en est aujourd’hui avec les résultats ? Les gens ont discuté du mode de scrutin, et de la limitation de mandat là-bas, lorsqu’on a remis les rapports au Chef de l’Etat il les a mis dans les tiroirs, cela veut dire que c’est une manière de se moquer de nous tous. Le problème n’est pas de savoir si on y était ou pas. Les travaux qui ont été faits, qu’on les remette sur la table et qu’on les améliore.
Afreepress : Quel commentaire faites-vous du discours du Chef de l’Etat à la veille de la fête de l’indépendance lorsqu’il demandait à la classe politique de dépasser les calculs électoraux et de se diriger vers les réformes ?
Me Paul Dodji Apévon : C’est un discours qui montre encore une fois qu’il se moque de nous tous. Rien n’a été dit dans ce discours. C’est un discours creux, totalement vide. Lorsque le chef de l’Etat qui a la première responsabilité de faire les réformes demande aux autres de se montrer disponibles comme si quelqu’un a la décision par rapport à ces réformes en dehors de lui, ce n’est pas normal. S’il demande aux gens d’avoir de l’ouverture c’est à lui de montrer la voie. S’il dit aujourd’hui qu’il veut en tant que chef de l’Etat les réformes sur le mode de scrutin et sur la limitation de mandat, ça va être fait rapidement. A qui parle-t-il? Ce n’est pas à moi en tout cas. La balle est dans son camp. Au lieu d’aller à l’essentiel, on va faire un discours pour nous tourner en rond et faire croire que les Togolais sont des imbéciles, ce qui n’est pas le cas.
Afreepress : Croyez-vous en l’organisation des élections locales avant le 30 juin alors que nous sommes déjà en mai et que rien n’est encore fait ?
Me Paul Dodji Apévon : Ce n’est pas nous qui organisons les élections locales. Nous avons dit que ces élections sont importantes et nécessaires pour notre pays parce qu’il faut donner aux localités la possibilité de se gérer par elles-mêmes. Continuer à faire en sorte que le pouvoir soit centralisé, vue d’en haut, c’est toujours de la tromperie. Le pouvoir veut toujours avoir la possibilité de contrôler ces unités de base afin de pouvoir les manipuler en période électorales. Donnons la possibilité à nos localités de se gérer par elles-mêmes, c’est une source de développement. Dans tous les pays, on sait que la vraie démocratie commence à la base, le vrai développement commence à la base, et notre pouvoir le sait très bien. Mais pour des raisons purement électoralistes et une envie morbide de s’éterniser au pouvoir, il continue par faire des gymnastiques et ne veut pas aller aux élections locales. Nous leurs avons dit que ces élections sont importantes, le pouvoir lui-même le reconnaît. Mais au moment où vous vous approchez des échéances, ils trouvent toujours des subterfuges pour repousser à plus tard.
Nous disons cependant que c’est nous-mêmes qui donnons le visage à la gifle du pouvoir. Si on avait compris que UNIR et FAURE, on doit les combattre efficacement, on serait allés aux législatives en rang serré avec des candidatures communes. Aujourd’hui on serait fort à l’Assemblée nationale pour imprimer notre vision à ce pouvoir-là. Mais si nous sommes allés aux législatives en rang dispersé avec une minorité représentée à l’Assemblée aujourd’hui, c’est normal que UNIR et son président nous giflent et se moquent de nous. C’est nous qui favorisons la situation que nous vivons. Si nous voulons imposer les élections locales, nous devrions imposer les réformes. Si nous voulons faire en sorte de gagner les élections en 2015, nous aurions compris que tout ceci doit se faire par étape : gagner d’abord les élections législatives en étant unis, gagner les locales en étant unis, et préparer la voie royale pour les élections présidentielles de 2015 en étant unis. Les gens n’ont pas compris, ils croient que c’est en se débrouillant pour paraître comme le premier de la classe que cela va se résoudre. Ils sont les premiers mais le problème est toujours là. C’est pour cela que je dis que la politique du Togo telle que nous l’avons menée jusqu’aujourd’hui n’est pas la meilleure. Il faut repenser la chose, avoir le courage de poser le problème et d’y réfléchir calmement et posément pour que l’avenir soit meilleur pour nous tous.
Afreepress : Qu’est-ce que le CAR regrette de n’avoir pas pu donner aux Togolais après 23 ans d’existence ?
Me Paul Dodji Apévon : Nous avions tous à cœur au début de ce combat de créer les conditions de l’alternance. Nous avions voulu faire en sorte que le système politique incarné par le RPT devenu UNIR, puisse être bannie pour recréer de nouvelles conditions dans le pays. Nous ne sommes pas arrivés à donner cette alternance à notre peuple. Ce n’est pas un regret mais nous constatons que nous n’avons pas encore réussi à le faire. Tant qu’on n’aura pas réussi ce que nous nous sommes donné comme objectifs, il nous faut encore et encore nous remettre au travail. Si on nous disait en ce moment-là que nous serons encore sur le chemin, nous ne le croirions pas mais c’est assez compliqué. La difficulté est là mais il ne faut jamais renoncer. Nous n’allons jamais renoncer au combat, nous avons notre objectif et nous sommes sûrs et convaincus que nous allons l’atteindre très prochainement.
C’est tous ensemble avec les Togolais qu’on doit le faire. Tous les Togolais doivent comprendre aujourd’hui que chacun par un comportement réfléchi doit participer à atteindre l’alternance. Atteindre l’alternance, ce n’est pas juste chanter des grossièretés, ce n’est pas juste crier, mais c’est réfléchir pour savoir que ce n’est pas seulement par l’émotion ou parce que les autres le font que nous devons le faire. Tous les Togolais doivent comprendre pourquoi poser tel ou tel acte.
C’est vrai qu’UNIR séduit aujourd’hui par l’argent. Si vous êtes un jeune diplômé, si vous ne faites pas semblant d’être de UNIR, vous n’avez pas d’emploi, si vous êtes entrepreneur et que vous ne faites pas semblant, vous n’allez pas avoir de parts de marché, mais tout ça ne doit pas nous amener au fatalisme. En le faisant, l’avenir sera totalement bouché pour nous même et pour nos enfants.
Afreepress : Qu’est-ce que la population togolaise peut attendre du CAR dans les prochaines années ?
Me Paul Dodji Apévon : Ça fait 23 ans que nous sommes sur le chemin. Nous sommes là malgré les difficultés que nous avons connues. Les gens nous ont dénigrés, insultés mais nous sommes encore là. Si nous sommes toujours là, c’est parce que nous attendons quelque choses, nous voulons imprimer quelque chose pour la lutte au Togo. Nous nous connaissons, nous pensons que notre détermination aujourd’hui nous permettra tôt ou tard d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé. C’est pour cela que nous sommes encore sur le terrain. En tenant compte de l’idéal que nous voulons pour le Togo, du rêve que nous faisons pour le Togo, nous n’allons jamais abdiquer, nous n’allons jamais arrêter ce combat, parce qu’il s’agit d’un combat noble. Nous voulons faire en sorte qu’aujourd’hui avec nos amis d’Arc-en-ciel, nous puissions changer les choses. C’est dans cet esprit que nous nous sommes regroupé. Nous pensons qu’avec notre bonne volonté, nous ferons en sorte que nos amis du CST, qui n’ont pas toujours la même approche que nous, comprennent que c’est dans l’unité de vision face au pouvoir que nous réussirons. Ce faisant, chacun taira son égoïsme, sa grande éloquence, chacun fera en sorte que le plus petit soit considéré, et que les mépris cessent pour que nous puissions rêver ensemble pour le Togo, parce qu’il s’agit réellement d’un rêve. Nous rêvons pour le Togo, nous rêvons d’un avenir radieux pour le Togo.