L’Assemblée nationale togolaise a adopté le 4 juin 2013 un nouveau code de la route exigeant entre autres le port du casque pour les motocyclistes. Et depuis le mois d’avril 2014, les Togolais respectent strictement cette loi. Il suffit de faire un tour à Lomé la capitale pour s’en convaincre
A bien des égards les habitudes des habitants de Lomé, la capitale togolaise, ressemblent à celles des Ouagalais, au Burkina Faso. Ils se déplacent beaucoup à motos. Mais il y a une chose qui est remarquable en arpentant les artères de la ville de Lomé. Les conducteurs des motocyclistes portent tous des casques.
Il est difficile pour ne pas dire impossible de rouler à moto sans porter ce masque de protection. Ce comportement à entendre les habitants fait suite à une disposition parlementaire prise en 2013 par les autorités afin de limiter les décès provoqués par les accidents de la circulation.
De l’avis de Sodja Koffi, un jeune motocycliste de 25 ans, au départ les populations étaient réticentes quant au respect de cette norme. Mais depuis que les autorités ont décidé de sanctionner les contrevenants à la loi en leur faisant payer 5 000 FCFA, tout le monde s’en est accommodé. « Au début, je ne voulais pas porter le casque. Mais depuis que je me suis rendu compte que cette décision a été prise pour épargner nos vies en cas d’accident je ne sors jamais sans mon casque. Et je suis très content de la décision du gouvernement », a-t-il précisé.
Florence Oulouhou, une jeune promotrice de micro-finance n’a pas attendu que les agents de sécurité commencent à sévir pour porter son casque. Cela fait plus d’un an qu’elle le porte à chaque fois qu’elle est sur son engin. « Le corps de la femme est un peu spécifique. Avec nos longs cheveux et les mèches que nous portons, porter un casque, en plus, donne trop de chaleur et un poids supplémentaire pour nos têtes. Mais je porte mon casque parce qu’il s’agit de la protection de ma vie », a-t-elle souligné tout sourire.
Pour les conducteurs de taxi moto il est déjà difficile de se remplir les poches, le marché de la clientèle étant rude et si en plus de cela ils doivent payer des contraventions de 5 000 FCFA, ils ne s’en sortiront jamais. Par conséquent, ils préfèrent s’acheter un casque à 6 000 FCFA pour d’abord se protéger et faire des économies en plus.
A entendre les uns et les autres, cette acceptation de la loi est consécutive aux multiples sensibilisations faites par les autorités, avant de passer à la phase répressive et de celles de certaines organisations de la société civile telles que Seed Togo, Action pour les victimes de la route, le Réseau des communicateurs sur le handicap au Togo, etc. Ce nouveau code la route adopté le 4 juillet 2013 inclus également le port de la ceinture de sécurité, interdit l’utilisation du téléphone portable dans la circulation.
Petit à petit mais sûrement les Togolais les intègrent dans leurs habitudes quotidiennes. On se rappelle qu’en septembre 2006 une mesure concernant le port obligatoire du casque au Burkina Faso avait provoqué de sérieuses manifestations de la population de Ouagadougou. Et depuis lors personne ne semble s’intéresser au respect de cette loi ; pourtant les accidents font partie du quotidien des Burkinabè.
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