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La théorie "du crime contre l’Etat" selon Faure Gnassingbé, pour maintenir en prison les "prisonniers personnels de la République"
Publié le mercredi 7 mai 2014  |  Autre presse


© Autre presse par DR
M Koffi Esaw, ministre de la Justice, Garde des Sceaux


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Depuis le 30 avril dernier, le plus « Faure » des togolais a ordonné la libération de 484 détenus. C’est son cadeau dans le cadre de la commémoration du 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo. L’annonce a été faite par le «ministre pasteur »,

Koffi Essaw qui se sert souvent des paroles bibliques pour endormir les citoyens et leur demande de subir la dictature dans la politesse et le silence. Seul hic dans cette mesurette, Faure Gnassingbé a estimé entre autre que les auteurs de crime contre l’état ne sont pas concernés par ce cadeau de l’indépendance qui en réalité n’en est pas un puisqu’il ne concerne que 484 personnes sur les milliers de pensionnaires que comptent les prisons du pays et sont concernés surtout des détenus dont la peine à purger n’excède pas six mois.



Six mois dans une prison togolaises c’est la marge raisonnable d’une peine que les juges charlatans du pays peuvent imputer à un citoyen et souvent pour des infractions mineures. Des situations que des chefs de quartiers, de villages, de cantons peuvent régler dans un pays normal et décentralisé.

Combien de fois n’avions nous pas dénoncé l’aberration que cela constitue de mettre en prisons des personnes affamées ? Ces « prisonniers alimentaires » qui ont subtilisé quelques paquets de pates alimentaires, de savon, de sucre, de lait, bref des produits de premières nécessités tout simplement parce que la pauvreté que le clan au pouvoir depuis presque un demi siècle est sans appel. Faire la prison pour avoir subtilisé des pates alimentaire au-delà de l’infraction est une preuve sans équivoque de la misère indicible dans laquelle les populations végètent.

Nous rappelons pèle mêle les cas de ces jeunes togolais qui se retrouvent en prison pour un chapeau volé, un pagne subtilisé ou en encore un portable disparu.

Que chef de l’état dans le cadre de la fête de l’indépendance, dans un pays ou la politique carcérales ne tient pas compte de la valeur humaine prend une mesurette et ne libère que des détenus qui ont moins de six mois à purger est une fuite de responsabilité.

La question des conditions carcérales, de la liberté conditionnelle, des procès iniques et même des cas de non procès sont des problématiques qu’un président qui estime avoir le suffrage du peuple doit aborder et leur trouver des solutions idoines.

La politique de désengorgement de la prison doit aller au-delà des mesures trompe œil dont le numéro un togolais est friand pour tromper les esprits faibles.

Pour confirmer sa volonté voire son refus de ne voir en réalité les détenus en liberté, la communiqué précise, sont exclus les condamnés pour crimes de sang, crimes contre les mœurs, crimes relatifs aux stupéfiants et pour infractions contre l’Etat.

Parlant de crimes relatifs aux stupéfiants Faure Gnassingbé fait entre autre allusion, au journaliste Eugène Atigan, qui fait partie des prisonniers personnels de la république, inculpé lors d’un procès express et téléguidé à 15 ans de prison pour trafic de drogue. Un procès qui reste en travers de la gorge à tous ceux qui sont dotés du bon sens. Pour priver une personne de sa liberté il faut que le droit puisse démontrer et prouver dans toute sa plénitude la culpabilité de la personne. Dans le cas d’espèces, toute honte bue, les juges made in Togo ont été incapables de montrer le corps du délit dans ce procès pour prouver l’implication du confrère Eugène dans un quelconque trafic de drogue. Mieux ils ont eu le toupet de déclarer n’avoir pas trouvé de drogue et pourtant, un citoyen a été condamné à cette lourde peine pour cause de procès inique et surtout selon certaines indiscrétions pour des mobiles qui sont ailleurs. Ce qui suppose que sous Faure Gnassingbé tout togolais peut écoper en toute innocence de lourdes peines pour des délits imaginaires, pourvu que Gnassingbé 2 et sa clique en décident ainsi.

Le communiqué dans la même veine précise que ceux qui ont commis des infractions contre l’état ne sont pas concernés cette mesure de liberté conditionnelle qu’offre gracieusement Faure Gnassingbé pour souhaiter joyeux 27 avril à une catégorie de détenus.

Le vocable infraction contre l’état pour signifier pour Faure gnassingbé que Kpatcha et compagnie vont devoir croupir encore en prison en son nom propre.

En effet, l’infraction est une violation d’une loi de l’État, ce mot vise tout crime, délit ou contravention, dans un sens plus strict, l’infraction désigne précisément le fait pour une personne de transgresser une règle de droit pour laquelle il existe une sanction pénale.

Sauf que sous Faure Gnassingbé est appliquée une politique sélective en matière d’infraction contre l’état. Il n’est pas superfétatoire de rappeler les nombreux holdups électoraux les falsifications des documents d’institutions constitutionnelles, les toilettages de la loi fondamental sans oublier le triple coup d’état constitutionnel, institutionnel et électoral qui lui ont permis en toute indécence de capter le fauteuil présidentiel. Quand est ce que la loi va sévir contre les auteurs de crimes politiques et économiques, des crimes de sang, des crimes relatifs aux stupéfiants, des crimes contre les mœurs ? La plupart des auteurs de ces crimes étant dans l’entourage immédiat du plus Faure des Gnassingbé et surtout sont dans ses bonnes grâces mais jusqu’à quand ? Les cas des tout puissants rentrés en disgrâce commencent par faire légions dans le petit Togo de Faure.

D’un autre côté, au-delà de cette mesurette de libérer 484 détenus, dans le cas Kpatcha Gnassingbé, Faure Gnassingbé a beau faire semblant d’oublier l’arrêt de la cour de la CEDEAO qui ordonne à l’état de faire cesser les violations sur les prévenus pour faute de procès inéquitable il finira par exécuter cette décision qui s’impose à l’état togolais surtout que les décisions de la cour sont d’application immédiate pour les états en cause. Seul le Togo s’illustre en pays têtu et hors la loi.

L’état togolais qui a dédommagé les victimes de la torture dans ce dossier conformément à l’arrêt de la cour de justice de la CEDEAO confirme qu’il reconnait avoir « déconné » dans ce dossier et dans ce procès téléguidé dirigé par le très sulfureux Abalo Pétchélébia.

Tous les prisonniers personnels et anonymes de la république qui estiment n’avoir pas bénéficié d’une justice de droit mais d’une justice de deux poids deux mesures, sous coupe réglée de Faure Gnassingbé sont libres de se référer dorénavant à d’autres juridictions compétentes pour se voir rétablis dans leur droit.

« Bien des gens se demandent pourquoi la paix ne règne pas, pourquoi les peuples se battent entre eux ou se révoltent contre leurs dirigeants. La raison en est le manque de justice. Des gens qui vivent sous le règne de la justice ne se rebellent pas, car ils n’ont pas de raison de le faire. C’est l’absence de justice qui engendre les conflits ». Affirme à juste titre Christopher Vasey, naturopathe, conférencier et auteur d’ouvrages de référence.



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