Dogad Dogoui, promoteur de « Africa SMB Forum » : « Cette plateforme est ouverte à tout le monde et il n’y a pas de raison que les entreprises togolaises n’y soient pas »
Ivoirien de nationalité, Dogad Dogoui est le premier responsable de « Africa SMB Forum » et du cabinet en charge de ce forum qui a vu en mars dernier, dans le cadre de sa première édition, les entreprises membres s’échanger à Casablanca au Maroc. Plateforme d’interconnexion des entreprises en vue de se trouver des financements pour leur projet, Dogad Dogoui, qui était de passage à Lomé, la semaine dernière pour une mission de six jours, définit le « Africa SMB Forum » comme cette plateforme dédiée aux PME Africains à la recherche des moyens financiers, des fournisseurs pour le développement de leurs activités. Loin de vouloir verser dans une auto-proclamation comme plateforme par excellence d’interconnexion des PME et des financiers et investisseurs, ce responsable et ses collaborateurs se veulent modeste. « Nous, on veut apporter un élément supplémentaire. On vient pour chacun des pays, et à chaque espace, avec des méthodes différentes et à chaque fois le même message. Nous ne sommes pas l’élément qui manque au développement des PME. Nous venons apporter un élément supplémentaire qui permet d’interconnecter », souligne M. Dogoui. En attendant la prochaine édition de ce forum qui devrait se tenir selon les dires de ce dernier en Mai 2015, les entreprises togolaises sont conviées à intégrer la plateforme pour échanger directement avec les fournisseurs, partenaires et investisseurs potentiels. Voici un extrait des échanges qu’il a eus à un des nos reporters le 1er mai dernier à Lomé.
C’est quoi, la plateforme Africa SMB ?
Africa SMB est une plateforme consacrée aux PME africaines, qu’elles soient du continent ou d’ailleurs. Plateforme veut dire espace en ligne sur le web où les entreprises inscrites se rencontrent, trouvent des partenaires, trouvent des financements, trouvent des fournisseurs. C’est une plateforme pour que l’entreprise ait des éléments pour son développement. Aujourd’hui, on sait que la PME est l’instance pourvoyeuse d’emploi. C’est par les PME qu’on a une croissance durable et inclusive, c’est-à-dire qui donne des résultats sur la vie des populations. Parce que, cet emploi là, il n’est pas délocalisable, parce qu’il crée dans la proximité, de la valeur ajoutée.
Mais ces PME, particulièrement en Afrique ont du mal à accéder au financement. Donc cette plateforme va leur permettre avec le fonds de garantie des PME, basé à Naïrobie, avec Afreximbank, basée au Caire, avec la Banque Africaine de Développement, avec des banquiers privés comme BMCE Banque, investisseurs et partenaires aujourd’hui pour notre première édition d’avoir des accès à des financements de toute taille pour des entreprises qui ont besoin d’assurer leur développement. Donc nous, nous mettons à la disposition de nos abonnés, un espace, une plateforme de solution à leurs problèmes. Et c’est pour cela qu’on a créé Africa SMB et c’est pour cela que se tient chaque année Africa SMB Forum.
La condition pour les entreprises ?
Elles payent un ticket d’entrée qui correspond à 720 euros (environ 473.000 F cfa), pour 12 mois consécutifs. Cet argent permet d’abord à la plateforme de financer et à faire muter et à la faire évoluer. Mais c’est aussi un accès au forum. Dans cette contribution, elles payent en même temps l’accès au forum annuel. L’idée, c’est que, au forum annuel d’Africa SMB, sur un compte des membres de la plateforme qui auront le temps avant le forum, de faire connaissance, de regarder les états financiers des uns et des autres, de savoir quel était pour le partenaire, le marché qu’il visait, le pays dans lequel il est constitué, qu’est-ce qu’il peut lui apporter. Donc on fait une sorte de présélection automatique de la part de ceux qui louent la plateforme qui leur donne une visibilité de leur futur partenaire. Et au forum, s’ils ne se sont pas rencontrés avant, c’est l’occasion pour eux d’avoir la rencontre physique one to one, face-à-face, pour pouvoir parler de leur affaire. Avec interprète si besoin il y a parce que c’est une plateforme où on parle du français, l’anglais, l’espagnol, portugais et que tous ceux qui ont envie de travailler en Afrique et qui sont en Afrique, et d’autres qui viennent sont acceptés.
Un message à l’endroit des PME au Togo…
S’il vous plait, PME togolaises, rejoignez-nous. Le Togo est petit. Ce n’est pas une insulte. Il a la chance d’avoir une situation géographique excellente. Ça peut être aussi une plateforme, notamment moi j’ai toujours pensé que le Togo reste la Suisse d’Afrique, devait devenir l’espace de services financiers de la banque. Quant on a BIDC, BOAD, Ecobank, et les autres banques, quant on a un sens du commerce, quant on a un port en eau profonde, mais on peut devenir une plateforme qui permet à ces PME de profiter de tous ces talents là. Ça veut dire que, quant une grande entreprise occidentale, arrive au Togo, bien, elle peut, elle doit pouvoir drainer avec elle, … des entreprises togolaises, à condition que ces entreprises togolaises se mettent à disposition et à niveau. Ça veut dire en terme de capacité, fournir dans les délais, proposer des services et produits, donc se mettre à niveau et la meilleure manière de le faire, c’est de se frotter à des structures internationales qui ont un niveau d’exigence tel que la mondialisation donne une même chance quant on veut aller loin. Et puis cette plateforme est ouverte à tout le monde et il n’y a pas de raison que les entreprises togolaises n’y soient pas. Et puis nous avons fait en sorte qu’en venant ici, nous apportons le message selon lequel, si vous ne savez pas comment aller à l’international, l’international commence par les voisins, le Bénin et le Ghana, ou le Nigeria, si vous avez l’appréhension que vous participez à un forum parce que vous cherchez des fournisseurs qui préoccupent votre industrie, pour trouver de la matière, augmentez vos chances en rejoignant l’espace où il y a des entreprises qui s’interconnectent. C’est la manière de trouver chaussure à votre pied et de vous faire connaitre du plus grand nombre.
Doit-on conclure que les PME du Togo exploitent moins ces opportunités ?
Ce serait très prétentieux de ma part de le dire. En tout cas ils ne passent pas par nous pour l’instant. Ils passent par d’autres canaux sûrement par des instances patronales. Nous, on veut apporter un élément supplémentaire. On vient pour chacun des pays, et à chaque espace, avec des méthodes différentes et à chaque fois le même message. Nous ne sommes pas l’élément qui manque au développement des PME. Nous venons apporter un élément supplémentaire qui permet d’interconnecter. C’est une ambition. Elle est africaine et panafricaine mais non fermée aux autres. Nous ouvrons un canal supplémentaire et nous les invitons à utiliser ce canal là parce que c’est un canal où on rencontre clairement ses partenaires, ses fournisseurs, à travers des rencontres directes.
Vous repartez du Togo avec quelle appréhension ?
Je n’ai pas assez dormi. Quant je pars d’un pays épuisé, c’est bon signe. Pour une première, je suis satisfait.
