Togo - Du 8 au 13 septembre 1994, les 179 Etats réunis au Caire en Egypte à l’occasion de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), ont adopté le programme d’action qui est à son terme après 20 ans.
Pour le représentant assistant du Fonds des Nations Unies pour la Population au Togo (UNFPA-Togo), Koffi Afélété Vidzrakou interrogé par l’Agence Afreepress, « du chemin a été fait au Togo » comme ailleurs. Cependant, au regard des nombreux défis de développement auxquels il fait face, le Togo s’est engagé à continuer à agir ensemble avec ses partenaires sur les questions liées à la population et au développement.
« Ce qu’on demande maintenant, c’est que les Etats comprennent qu’il faut redoubler d’efforts, qu’il faut faire des choix judicieux en matière d’investissement », a-t-il déclaré.
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Afreepress.info : Le Togo est partie du programme d’action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement adopté au Caire en Egypte en septembre 1994. Aujourd’hui ce plan est à son terme, dites-nous, qu’est-ce qui a été fait au Togo durant ces 20 ans.
Koffi Vidzrakou: Quand on prend le Togo, de grandes avancées ont été faites en matière de la santé de la mère et de l’enfant. Pour ce qui concerne le taux de mortalité maternelle, il a chuté de 560 à près de 350 décès sur 100 000 naissances vivantes aujourd’hui. S’agissant de la scolarisation au niveau de l’école primaire, il y a eu un effort fulgurant au niveau de la scolarisation des filles par rapport aux garçons. Avec les questions de population, nous avons pu conduire le 3ème et le 4ème recensement de la population, dont le dernier remonte à 2010. Sur les questions d’équité, d’égalité et de genre, il y a eu du chemin qui a été fait avec notre appui en termes de lois ou de textes devant favoriser l’épanouissement de la femme au Togo. Nous avons fait des choses en relation avec le parlement, nous avons pris un code des personnes et de la famille qui a récemment été encore amélioré pour donner les chances égales aux femmes et aux hommes.
Beaucoup de choses ont été faites qu’il serait difficile de faire un bilan de 30 années de coopération. Mais, il doit être noté que du chemin a été fait. Le bilan est assez positif.
Afreepress.info : Pourquoi dit-on alors que ce programme d’action est encore d’actualité si autant de chemin a été fait ?
Koffi Vidzrakou : Quand on fait le bilan globalement, on se rend compte qu’il y a encore du chemin à faire, qu’il s’agisse de la santé de la reproduction, qu’il s’agisse de la prévention contre les maladies, de la scolarisation, de l’emploi des jeunes, de la protection de l’environnement, il y a encore beaucoup à faire.
Le programme d’action du Caire reste toujours d’actualité et il est demandé à chaque Etat de le reconnaître et de continuer à s’exercer. Ce qui signifie qu’il n’y a pas de nouvelles thématiques pour le développement. Ce sont plutôt les mêmes thématiques, notamment la lutte contre la pauvreté, la lutte pour une meilleure gouvernance, pour un emploi décent, pour un développement économique qui donne de l’emploi à tout le monde.
Afreepress.info : Qu’est-ce qui est concrètement demandé aux Etats et aux acteurs de développement aujourd’hui dans le cadre de l’agenda au-delà de 2014 ?
Koffi Vidzrakou : Ce qu’on demande maintenant, c’est que les Etats comprennent qu’il faut redoubler d’efforts, qu’il faut faire des choix judicieux en matière d’investissement. En matière de communication, on est arrivé à la conclusion qu’on n’a pas assez communiqué. Les populations pour lesquelles on travaille ne sont souvent au courant du bien-fondé des décisions qu’on est en train de prendre. Or, on a besoin du concours de tout le monde pour faire avancer les choses.
Il est demandé aux pouvoirs publics et aux acteurs de développement de faire chaque fois de la communication pour expliquer aux populations et les amener à obtenir leur adhésion dans tout ce qui est fait comme initiative en matière de santé, d’éducation ou de l’environnement.
Afreepress.info : Quelle est l’étape à suivre aujourd’hui après la formation des journalistes ?
Koffi Vidzrakou : La balle est dans leur camp parce que nous avions partagé avec eux un certain nombre d’informations actualisées en termes d’agenda de développement, il a été question du programme d’action de la CIPD pour dire qu’au-delà de 2014, le travail doit continuer. Il a été aussi question des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour dire que lorsqu’on a fait le bilan des 8 objectifs dans plusieurs pays, il y a encore beaucoup de chemin à faire. Non seulement les acteurs vont travailler en matière de ces objectifs-là mais on est arrivé aujourd’hui à la conviction que, si on ne communique pas suffisamment sur ce que nous faisons, cela ne marchera pas.
Avec les informations que les journalistes ont eues, on attend d’eux qu’ils puissent dans leurs différentes productions, baliser le chemin, faire comprendre aux populations le bien-fondé des choses que les autorités du pays et les différents acteurs de développement font dans les différents milieux.
Afreepress.info: L’UNFPA est présent au Togo depuis 1972. Pouvez-vous nous retracer les grands chantiers entrepris pour accompagner le gouvernement ?
Koffi Vidzrakou : Au depuis, c’est-à-dire en 1972, c’était des actions ça et là qu’on faisait. Mais à partir de 1984, l’UNFPA a commencé par avoir avec le gouvernement, un programme sur 5 ans, programme qui intervient toujours dans les trois domaines clés, à savoir la santé de la mère et de l’enfant, les questions de population, avec à la clé le dénombrement par exemple, tout ce qui a lien avec la lutte pour l’équité et l’égalité entre les sexes.
Au jour d’aujourd’hui, on en est au 6ème programme. Sur les 5 derniers programmes, beaucoup de choses ont été faites relativement aux domaines concernés.
