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Robert Doussey trahit l’embarras de Faure Gnassingbé à faire des réformes
Publié le mardi 13 mai 2014  |  togo infos


© Autre presse par DR
Le Commissaire au Développement de l’UE, Andris Piebalgs et le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey


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Comme nous l’avons souvent écrit, nos dirigeants sont désormais passés maîtres dans l’art de la duperie, du camouflage et du mensonge.

C’est ainsi que le vendredi dernier, lors de la cérémonie de réception organisée en sa résidence de la cité OUA par l’ambassadeur de l’UE au Togo, le ministre des Affaires étrangères, Robert Doussey a trouvé opportun de faire une annonce de taille : le dialogue sur les réformes devra s’ouvrir mardi à Lomé.

Sur le principe, une telle annonce ne peut que réjouir à la fois, les leaders politiques togolais, les diplomates, la société civile et naturellement l’ensemble du peuple togolais. Tant la question des réformes est aujourd’hui au cœur de tous les débats au Togo.

Mais là où notre cher ministre des affaires étrangères s’est montré particulièrement maladroit, c’est lorsqu’il a cru devoir ajouter un complément pour le moins incongru à sa déclaration : Le gouvernement n’ouvre pas ce dialogue sur les réformes pour faire plaisir aux européens.

La phrase est toute simple, mais elle dit beaucoup de choses et trahit littéralement tout l’embarras de Faure face à la pression intense et incessante qu’il subit de toute part sur l’impérieuse nécessité d’ouvrir un dialogue sur ces réformes.


D’abord une question simple à Monsieur Doussey : Qui a dit que le dialogue sur les réformes allait faire plaisir aux européens pour qu’il sente le besoin d’apporter un démenti à travers sa déclaration ?

Quel intérêt les européens devraient-ils tirer des réformes institutionnelles et constitutionnelles que le Togo se doit d’initier pour le compte et l’intérêt exclusif du Togo et des togolais ?

Robert Doussey peut vraiment jurer que de son propre gré, Faure Gnassingbé dont on connait bien l’avidité à s’accrocher au pouvoir, serait en mesure d’initier un dialogue sur les réformes ?

Si par extraordinaire c’était le cas, qu’a-t-il attendu depuis 2006 pour n’engager ce dialoguer qu’au dernier virage de 2014, soit à quelques mois de la fin de son deuxième mandat pour mettre le sujet sur la table ?

Pourquoi a-t-il choisi, lors de son discours du 26 avril 2014, d’être aussi lapidaire et laconique sur cette question de réformes si tant est qu’il avait la volonté de les initier ?

On le voit donc, en cherchant camoufler la vérité, Robert Doussey a tout mis à la place publique : Faure Gnassingbé est réellement coincé, il l’est tellement aussi bien par les européens qui le tiennent par la gorge que par les pressions internes auxquelles il a vraiment du mal à s’échapper.


Ce n’est en réalité qu’un secret de polichinelle. De façon ouverte ou en sourdine, le fils héritier d’Eyadema subit au quotidien une pression sans retenue qui l’oblige à engager le dialogue sur ces réformes.

Il ne saurait le nier. D’autant plus que la pression a été tellement intense et soutenue qu’il s’est vu obligé de décliner certaines invitations à des sommets aussi bien en Europe qu’au sein de la CEDEAO de peur de se voir contraint de s’expliquer sur le retard qu’il prend pour engager ces réformes.

C’est sans doute face à tout cela que le fils héritier du feu général a choisi de mener une vie de troglodyte ou d’Hermite totalement terré dans la tour de Lomé II ou voltigeant en catimini d’avion en avion.

Et tout le monde le sait, Faure Gnassingbé ne veut pas du tout faire des réformes, il ne veut prendre aucun risque qui pourrait l’amener à perdre le fauteuil il s’agrippe tant !

Voilà pourquoi, il d’abord choisi de donner une réponse confuse à la lettre de Jean-Pierre Fabre tablant tantôt sur l’Assemblée Nationale pour faire les réformes, tantôt sur l’esprit de l’APG etc.

Ensuite il a tenté de jouer longuement sur le temps en vue d’endormir la classe politique sur l’impératif d’engager ces réformes. Il a fallu que les ambassadeurs européens en poste au Togo commencent à se prononcer clairement sur la nécessité d’ouvrir un dialogue hors du parlement sur ces réformes. Il a fallu que la presse s’en saisisse. Il a aussi fallu que des pressions viennent de toute part en Europe comme au sein des organisations communautaires africaines. Il a surtout fallu que le fils héritier se rende compte de combien il est dos au mur pour qu’enfin il se résolve à initier le dialogue sur ces réformes.


Mais que personne ne reste dupe. Dès lors que Faure Gnassingbé confond sa vie au pouvoir, dès lors qu’il ne croit pas qu’il lui sera possible de mener une autre vie en dehors du fauteuil présidentiel, il n’arrêtera jamais de jouer au dilatoire, de tendre les peaux de bananes à l’opposition, de traîner sur le temps pour enfin se justifier du manque de consensus sur ces réformes pour ensuite opérer un passage en force.

Il appartient alors aux acteurs politiques, notamment à tous ceux qui prendront part à ce dialogue, de se montrer vigilants et surtout organisés. Ils doivent avoir à l’esprit que toutes les failles qu’ils se risqueront à laisser au cours de ce dialogue seront exploitées à fond par le camp Faure.

L’on n’aura en réalité pas besoin de trop discutailler sur les points à inscrire à l’ordre du jour de ce énième dialogue. Heureusement que pour l’essentiel, le CPDC rénové a fait un travail de fond sur ces réformes. Heureusement aussi que lors des dernières consultations faites par le PM dans le cadre de ce dialogue, UNIR a manifesté, à travers la personne de Georges Aïdam, sa volonté de considérer les recommandations du CPDC rénové.

A partir de ce moment, il ne reste plus grand-chose à faire. Il reste juste que le mode de scrutin à deux tours soit formellement adopté, que la limitation de mandat à deux le soit aussi. Les autres points concernant les institutions telles la HAAC, la Cour Suprême et consort ne devraient pas créer trop de polémiques si tant est qu’enfin, les gens ont bien compris qu’il faut vraiment avancer pour sauver ce pays et son peuple de l’impasse.

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