Mettre les drapeaux en berne, c’est bien. Organisé un hommage national c’est mieux. Mais alors, accompagné le défunt dans sa dernière demeure, c’est juste LE MUST. Voir Faure Gnassingbé, la mine grave, marchant derrière le cercueil contenant la dépouille de Mgr Casimir Dosseh-Anryron était tout simplement pathétique. Sur près de 2 kilomètres, de l’église St Augustin d’Amoutivé à la grande cathédrale de Lomé, sous le chaud soleil, le président de la République a fait son devoir, celui d’accompagner un grand et digne fils du Togo à sa dernière demeure. Noble et élégant geste de la part du Président de la République qui montre une fois de plus le degré de considération qu’il accorde à ses compatriotes.
”Que celui qui n’a pas péché jette la première pierre” disent les saintes écritures chrétiennes. Mgr Dosseh-Anyron bien que religieux, a d’abord été un homme avec ses défauts et ses qualités. Mais de tous les actes posés pendant notre passage sur terre, les humains ne doivent retenir que le positifs et laisser à Dieu de se charger de juger celui qui se présentera devant lui. Le Premier, Arthème Ahoomey-Zunu l’exprimait autrement en ces termes :” Sous quel angle faut-il l’appréhender pour donner la juste mesure des mille reflets qui ont illuminé une vie aussi riche que féconde ?” Le gouvernement togolais a choisi de faire ainsi car l’illustre disparu a planté au moins un arbre avant de disparaître.
L’hommage officiel
Cette cérémonie du Jeudi 08 Mai était le minimum que la République devait à Mgr Dosseh-Anyron, celui qui restera dans la pensée et sur les lèvres de tous les togolais quand ils chanteront l’hymne national, la terre de nos aïeux, cette terre qui l’a accueilli ce vendredi 09 Mai de l’an de grâce 2014.
Au complet, le gouvernement togolais a su mesurer la grandeur du prélat par ses œuvres aussi bien pour les chrétiens catholiques que pour l’ensemble des togolais, surtout dans le domaine de l’éducation. ” Dans le domaine de l’éducation de la jeunesse, Mgr Dosseh s’est illustré par un engagement qui a profondément marqué plusieurs générations d’écoliers, d’élèves et d’étudiants togolais. L’Archevêque émérite de Lomé était d’ailleurs un érudit au sens noble du terme. Il aimait les livres et affectionnait par-dessus tout la transmission du savoir, en particulier aux jeunes.” Disait le Premier Ministre Arthème Ahoomey-Zunu dans son hommage.
L’éloge de ce pionnier en bien de choses devrait se poursuivre avec certaines de ses initiatives. Il multiplia les écoles, entreprit des essais de développement dans le domaine agro-pastoral pour y introduire de nombreux jeunes désœuvrés. On se souvient du domaine avicole St Isidore créé à Lomé Tokoin. Son vif intérêt pour la jeunesse ne s’est d’ailleurs jamais démenti.
Il fit en effet admettre dans les établissements catholiques, en France, près de 700 jeunes pour une formation dans le secondaire, dans les universités et dans les centres de formation technique.
Le peuple togolais, par le biais de son gouvernement a rendu l’hommage mérité l’homme qui fut grand par la taille, grand par la culture et l’érudition, grand par le cœur, grand par son amour pour la patrie, grand par son amour pour le Christ et son Eglise. Il a été fait grand commandeur de la grande croix du mérite, la plus grande distinction honorifique du pays.
Le peuple reconnaissant, la nation reconnaissante
L’acte posé ces derniers jours par le Président de la république devrait rentrer dans les habitudes Républicaines du Togo. Honorer ceux qui ont apporté quelque chose de bien particulier de par leur sueur, leur sang ou leur intelligence, ceux qui ont élevé le nom du pays dans n’importe quel domaine. Et ils sont légions, ces fils du Togo à qui le peuple doit faire honneur et ceci dans tous les domaines. Enseignants, fonctionnaires, agriculteurs, sportifs, artistes etc…
”La nation reconnaissante” devrait être un thème de motivation pour tous les citoyens togolais. A n’importe quel niveau que ce soit, un togolais doit se dire qu’il faut qu’il donne le meilleur de lui pour mon pays.
Quand un pays reconnait le mérite de ces enfants, ces derniers se sentent fiers et très encouragés à faire plus d’effort pour la nation. C’est comme les récompenses de fin d’années dans les établissements scolaires. Les élèves méritants en sont fiers de même que leur famille, leurs éducateurs et l’établissement tout entier. Il serait alors judicieux que les cérémonies de décoration ou de reconnaissance soient plus solennelles que ce qui se fait actuellement. On a l’impression qu’elle se déroule en catimini et d’une façon banale.
Certes, elles ont lieu pendant les fêtes de l’indépendance ou en d’autres occasions officielles. Mais, il va falloir aller plus loin. Il faut donner un caractère spécial à ces cérémonies qui devraient être attendues comme Noel ou le Nouvel An pour que les togolais qui portent une médaille soient fiers de la porter et que ces concitoyens le lui reconnaissent à sa juste valeur. Ça peut être aussi un chantier qui peut nous amener à la réconciliation.