Démarrés mardi peu après 9H GMT à la Primature, les "échanges" entre le Premier ministre Séléagodji Ahoomey-Zunu et les responsables des partis politiques siégeant au Parlement en vue des prochaines réformes constitutionnelles et institutionnelles, ont pris fin à 12H45, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Tous les cinq partis politiques et regroupements de partis (ANC, UNIR, ADDI, Arc-en-ciel et UFC), ainsi que l’indépendant +Sursaut National+ ont défilé tour à tour dans le bureau du Premier ministre, assisté pour la circonstance de son directeur de cabinet et de deux membres du gouvernement : Gilbert Bawara (ministre de l’administration territoriale) et Christian Trimua (secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice et des relations avec les Institutions de la République).
Le chef du gouvernement a passé une trentaine de minutes avec chaque délégation.
"Les sujets n’ont pas changé : les élections locales et les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Les réponses que nous avons reçues, semblent nous satisfaire pour le moment d’autant plus que nous avons été écoutés.
Nous devrions en principe nous retrouver - l’ensemble des partis politiques parlementaires - jeudi prochain pour qu’on puisse définir clairement le cadre dans lequel nous allons discuter (…)", a déclaré à la presse Patrick Lawson, à la sortie des discussions.
"Pour notre part, nous mettons tout en œuvre pour que ce dialogue soit une réussite et que les différents sujets soient abordés et trouvent une solution définitive. Car nous avons besoin d’institutions fortes pour que l’apaisement revienne dans le pays et qu’on puisse organiser des élections libres, transparentes et équitables", a souligné le chef de la délégation de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti politique de l’opposition).
Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson - à la tête de la Coalition +Arc-en-ciel+ (regroupement de six partis politiques de l’opposition) - a de son côté, pris acte du nouveau rendez-vous annoncé pour jeudi.
"Nous avons pris acte de la rencontre qui aura lieu jeudi. Nous attendons et nous sommes sereins. Nous aborderons cette phase de discussion dans un esprit très positif avec détermination pour trouver de solutions aux problèmes du Togo, afin de redonner espoir à ce peuple", a-t-elle souligné.
"Le gouvernement nous a fait part de sa feuille de route. Il n’y a pas encore de jugement. C’est à partir de jeudi que nous verrons les points retenus par le gouvernement et nous allons engager de véritables discussions. Nous nous sommes entendus avec nos collègues de la Coalition +Arc-en-ciel+ sur les problèmes à aborder", a pour sa part précisé Aimé Gogué, chef de la délégation de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral+ (ADDI, opposition).
Georges Aïdam, porte-parole de la délégation de l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir), se réjouit pour sa part, du fait que les partis de l’opposition soient prêts pour aller à des discussions de « façon constructive".
"Dans tous les cas, nous ferons ce qui est de notre devoir pour aboutir à des résultats attendus par le peuple", a promis le vice-président du parti UNIR.
"Nous avons dit au gouvernement qu’il a tous les leviers nécessaires pour opérer les reformes. Nous pensons qu’il doit le faire, car c’est une question d’intérêt national", a ajouté Mme Issolemo Koupokpa, porte-parole de +Sursaut National+.
La délégation de l’Union des Forces de Changement (UFC) conduite par Me Jean-Claude Homawoo n’a fait aucune déclaration à la presse.
Rappelons que pouvoir et l’opposition n’arrivent pas à accorder leur violon sur le cadre des discussions devant conduire à ces réformes politiques.
Pour l’Union pour la République (UNIR, le parti au pouvoir), seule l’Assemblée nationale est le "cadre le plus indiqué pour débattre utilement des réformes envisagées, conformément à l’esprit de l’Accord Politique Global (APG)", signé en août 2006 par les différents acteurs politiques togolais. Proposition catégoriquement rejetée par les principaux partis politiques de l’opposition, minoritaires au Parlement.
Ces réformes constitutionnelles et institutionnelles doivent porter notamment sur la limitation du nombre de mandat présidentiel, le mode de scrutin et la recomposition de la cour constitutionnelle et de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), structure chargée de l’organisation des élections. FIN
En Photo : La délégation de la Coalition Arc-en-ciel
De retour de la Primature, Sosthène HOUMEY-HAKEH (Stagiaire) / Junior AUREL