Sauf retournement de dernière minute, le Président de la République, Président du bureau provisoire de UNIR, devrait pouvoir rencontrer, à compter du 27 juin, les candidats de UNIR ainsi que les députés sortants de la majorité, laissés sur le carreau.
Les rencontres se feront par région et les députés sortants ainsi que les nouveaux candidats arbitrairement choisis par Faure Gnassingbé sont priés de regagner le bercail.
L’objectif de la démarche du président du bureau provisoire de UNIR est d’apaiser les cœurs des élus aigris et révoltés par l’arbitraire avec lequel ils ont été écartés de la course par le Chef de l’Etat.
En effet, sur 50 députés de la majorité présidentielle siégeant actuellement à l’Assemblée Nationale, seuls 11 ont été à nouveau reconduits pour porter le flambeau du parti du chef de l’Etat dans le cadre des élections législatives en perspective.
Beaucoup de ces laissés pour compte ne trouveraient pas à redire si la décision de les écarter venait de la base, de leurs militants.
Malheureusement, cette décision a été prise de façon cavalière et injuste par l’instance dirigeante du parti, notamment le président du bureau provisoire en personne.
Pire cette opération a été très mal appréciée à divers niveaux sur le terrain par la base.
Certains députés, comme l’actuel président du groupe de la majorité présidentielle, Damma Dramani avaient clairement manifesté leur désir de mettre fin à leur carrière et donc de ne plus se représenter pour la nouvelle législature, mais, sans les consulter, ils ont été reconduits sur des listes de UNIR.
D’autres candidats, telle Ibrahima Maïmounatou, retenue pour la circonscription électorale de Dankpen sont plus que vomis dans leurs localités par les populations à la base.
Tout ce mélimélo a créé une situation de confusion et de révolte dans le camp de UNIR. Beaucoup de ceux qui ont été grossièrement écartés ont juré de tout faire pour foutre la merde et donc saboter le vote des nouveaux candidats.
Que faire pour sauver les meubles et éviter d’autres grabuges qui vont davantage jeter l’opprobre sur le nouveau parti, déjà écorné par plusieurs tâtonnements et maladresses ?
C’est donc pour répondre à ce mal que Faure Gnassingbé s’est résolu à créer un contact direct entre lui et les députés sortants ainsi que les candidats retenus pour le compte de son parti, une initiative qui ressemble de près au jeu de la souris qui, après avoir mordu, souffle sur sa victime pour tenter d’apaiser sa douleur.
A l’occasion, le Chef de l’Etat et chef provisoire de UNIR essayera autant que possible d’apaiser les cœurs des uns et d’encourager les autres à se mouler résolument dans la vision du parti, qui reste malheureusement à définir.
Mais réussira-t-il ce pari dès lors que l’irréparable est déjà fait pour beaucoup d’entre ces aigris ? Rien n’est moins sûr, mais dans tous les cas, tous ceux qui sont concernés par cette démarche feront le déplacement ne serait-ce que pour écouter leur cher Président.
C’est certain qu’en dehors de ces échanges, des billets de banque vont aussi tomber pour les encourager à poursuivre le combat en vue de la victoire du parti aux prochaines élections législatives. Rien que pour ces billets beaucoup répondront présents.
Mais tout compte fait, c’est à la suite du vote, s’il est réellement organisé, que Faure Gnassingbé saura mesurer l’impact de sa démarche.