« Internet sera à l’économie du 21è
siècle ce que l’essence fut au 20è siècle. La puissance des
ordinateurs, c’est l’essence d’internet » (Craig Barret)
La célébration de la Journée mondiale
des télécommunications, le 17 mai dernier a été une nouvelle occasion
pour les autorités togolaises de baratiner les populations en matière
d’internet, de tout décliner en termes de promesses, et de rester
fidèles à leur style magique qui leur permet d’éluder les problèmes
réels de l’heure: « Nous entendons démocratiser l’accès au haut débit
…, nous allons développer et pratiquer une politique tarifaire plus
attractive… », voilà en substance, les nouvelles promesses de la
ministre de l’Economie Numérique et du Directeur de l’Autorité de
réglementation des secteurs des Postes et des Télécommunications
(ART&P) à l’occasion de la journée des télécommunications 2014. Quelle
promesse n’a-t-on pas encore entendue au Togo? Toutes les dénominations
possibles ont été proposées quant aux prestations internet rivalisant
avec la qualité. Mais force est de constater que l’on a toujours eu
affaire à un vent de déception, allusion à un service internet connu,
suivez nos regards. Le renouveau promis nous a toujours ramené à
Mathusalem dirait-on, hélas ! Il nous souvient d’ailleurs que Faure
Gnassingbé est allé en personne inaugurer avec les tintamarres les plus
retentissants un centre dit d’ADSL à Aného en 2007. Le régime a alors
fait danser et chanter des fanatiques en faisant croire que les
problèmes d’internet étaient finis pour de bon.
Pourtant, les Togolais passent des
heures et des heures sans accéder à leur boite électronique jusqu’à ce
jour; quand ils se connectent pour des besoins d’urgence extrême, ils
conjurent tous les saints en espérant tout simplement que leur envoi
soit effectif et pour le reste – réseaux sociaux et autres recherches,
on verra…; et les difficultés relatives à Internet ne sont pas
limitatives. Les opérateurs les plus implantés sur le terrain – surtout
ceux dits sociétés d’Etat – mettent sur le marché des produits internet
qui n’ont guère favorisé la tâche…bref, une somme de promesses
fallacieuses qui sont loin d’être tenues.
Il est indéniable de souligner que le
secteur des TIC est en forte croissance au Togo et en Afrique en
général. Depuis plusieurs années, l’on ne peut plus passer une
demi-journée sans faire appel à cet outil qui régit les quotidiens, quel
que soit son secteur d’activité. Avec un tel boom de l’utilisation
d’Internet, il va sans dire que le développement des Technologies de
l’information et de la communication (TIC) engendre une croissance du
Produit Intérieur Brut (PIB) dans nos pays avec des répercussions à tous
les niveaux et c’est bien démontré.
C’est pourquoi la légèreté qui est celle
du gouvernement togolais dans le domaine d’Internet est surprenante,
exaspérante, révoltante…..Quand on sait que le même gouvernement larmoie
tout le temps au sujet du crucial souci d’emploi auquel fait face sa
jeunesse. Alors qu’il dispose à portée de main, d’un précieux outil pour
faire circonscrire en bonne partie son problème de chômage. « Le continent a déjà raté la révolution industrielle, va-t-il manquer celle du numérique ? »,
se désespérait récemment sous forme d’interrogation, l’entrepreneur
sénégalais des TIC Karim Sy. Osons croire que le Togo saura rectifier le
tir, sinon le tic.
Ivan Xavier Pereira