Il n’est un secret pour personne que la communication au pays de Faure Gnassingbé reste un luxe. Il suffit de traverser, soit la frontière Togo-Bénin ou Togo-Ghana pour se rendre compte que c’est de l’arnaque institutionnalisée.
La communication coute cher. Selon les chiffres, en 2010 le nombre total des abonnés Moov et Togocel était de 2.452.549. Malgré ce faible taux d’abonnés contrairement aux autres pays de la sous région où le coût de la communication est abordable, les chiffres d’affaires des sociétés de téléphonie mobile restent très élevés en total paradoxe avec le nombre des abonnés. Seule explication, le Togo champion en tout, surtout dans les innovations nocives l’est aussi dans la cherté de la communication téléphonique. Mieux, cette cherté s’apparente à une arnaque organisée.
« J’ai plus de 100 000f de crédit dans mon téléphone et on m’a tout volé, quand je suis allé me plaindre à la direction j’ai été informé que c’est un réseau qui opère au sein même de la société, mais les membres sont intouchables parce que très proches du pouvoir en place. Pire, je me suis rendu compte que je ne suis pas la seule victime. Ils disent qu’ils vont me rétablir dans mes droits mais depuis plus de deux mois rien n’est fait. En plus j’ai dû réactiver mon numéro à 915F mais il ne fonctionne toujours pas. La direction générale soutien qu’il y a un virus sur le serveur». Une révélation d’un des abonnés de Togotélécom.
Une confidence bien révélatrice du niveau de l’arnaque organisée dans ce pays également dans le secteur de la téléphonie mobile pour se sucrer aux dos des pauvres citoyens qui tirent le diable par la queue.
Le gouvernement togolais qui a fermé intentionnellement ce secteur à la concurrence saine et loyale avec pour conséquence une meilleure prestation des sociétés et une baisse du cout de la communication continue de fonctionner en mode, programmé pour en faire voir de toutes les couleurs aux citoyens. Près de 80 milliards, c’est le chiffre d’affaire que la société Togocel avait fait entre 2008 et 2009.
Pour Togo télécom qui est championne en fourniture de service internet le plus médiocre qui soit, son chiffre d’affaire sur la même période a une croissance annuelle de plus de 8% un taux qui doit être revu à la hausse étant donné que nous sommes en 2014 et l’arnaque dans toutes ces sociétés bat son plein.
Malgré les confirmations des institutions communautaires et internationales sur cette excessivité dans les tarifications les compagnies de téléphonie mobile du Togo ne font aucun effort pour se conformer aux standards.
En 2011, le représentant- résident de la banque mondiale au Togo, monsieur Hervé Assah a évoqué le sujet. Il s’est basé sur les prix. En 2011 la minute au fixe coûte entre 50 et 100Fcfa, le mobile chez Togo Cellulaire est fixé à 115 francs, 90 francs et 85 francs, la minute, chez Moov, est facturé à 95 francs, 153 francs ou 190 francs. Il avait suggéré sans ambages que le Togo puisse réduire les coûts des télécommunications ; presque trois ans après silence radio. Malgré les pompeuses annonces de la ministre des postes et télécommunications le Togo reste ce pays atypique où la communication quoiqu’on dise est un luxe.
Le FMI fait le même constat et soutient que les coûts des services de télécommunications au Togo sont parmi les plus élevés du monde et l’accès est encore limité et souffre de fréquentes interruptions », révèle un document du FMI intitulé « Togo staff report 2013 Art IV ». Il s’agit du rapport des services du FMI sur les consultations au titre de l’article IV préparé par une équipe du FMI pour le Conseil d’Administration, à la suite des entretiens qui ont pris fin le 10 octobre 2013 avec les autorités togolaises sur les politiques et la situation économiques. « Il sera important d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie de télécommunications et de libéraliser le secteur en autorisant davantage de concurrence », indique le document.
Le gouvernement togolais comme à son habitude n’a que faire des injonctions de la communauté internationale et des partenaires en développement. En attendant qu’il ne daigne répondre aux cris des consommateurs et tenir compte des avis des institutions internationales la communication téléphonique continue de grimper et de coûter les yeux de la tête aux abonnés.