Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu a été reconduit au poste de Premier ministre, selon un décret présidentiel rendu public vendredi soir.
"(...) Ce jour, 6 septembre 2013, le président de la République a renouvelé sa confiance à Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu en le reconduisant au poste de Premier ministre, conformément à l’article 66 de la constitution", soulignait le communiqué lu sur les médias d’Etat.
Jean Pierre Fabre, le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition) interrogé sur la reconduction de M.Ahoomey-Zunu à son poste, n’a pas voulu faire de commentaire. "Cela nous est totalement indifférent. Je n’ai aucune appréciation. Ça ne me regarde pas", a déclaré à l’Agence Savoir News le président de l’ANC, interrogé lors de la marche hebdomadaire organisée par sa formation politique et le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC). Ce samedi, la mobilisation était toujours faible, quelque centaines de manifestants ont sillonné les rues de Lomé. Partis du Foyer Pie XII, ils ont parcouru certaines artères de la capitale, avant de chuter à la plage pour leur meeting traditionnel.
Interrogé sur une probable entrée de l’ANC au gouvernement, M.Fabre a affirmé : "nous n’accepterons même pas d’être consultés. Une fois qu’on a fait des élections et qu’une partie prétend avoir gagné, elle prend ses responsabilités. Elle son constitue son gouvernement et gouverne le pays".
"Il faudrait que les togolais comprennent le fonctionnement des Institutions, le fonctionnement du système que nous pratiquons. Le vainqueur des élections législatives constitue le gouvernement et gouverne. Il n’y aura pas l’ANC au gouvernement", a-t-il affirmé.
M.Fabre n’a pas manqué de réagir par rapport aux informations selon lesquelles le Collectif "Sauvons le Togo" serait secoué par un "malaise".
"Il n’y a pas de malaise au sein du CST. Je vous dis simplement que ce sont des rumeurs sans aucun fondement. Et il vaut mieux arrêter cela".
Réagissant par rapport au communiqué conjoint des ministres de la sécurité, de l’administration territoire et des travaux publics, relatif à la démolition des bâtiments du marché de Kara et du grand marché de Lomé, ravagés dans des incendies en janvier dernier, M.Fabre a répondu : "C’est très grave. Vous savez que je suis moi-même inculpé dans ce dossier. Et jusqu’à présent, je suis sous contrôle judiciaire".
"Je veux bien comprendre que la démolition des bâtiment signifie que les enquêtes sont terminées et que les auteurs sont finalement connus. S’il en est ainsi, je crois qu’il vaut mieux, lever les inculpations qui pèsent sur nous et surtout libérer tous ceux qui sont encore détenus dans le cadre de cette affaire", a-t-il indiqué.
Les travaux de démolition des bâtiments vont démarrer le 9 septembre prochain. Rappelons que le marché de Kara et le principal bâtiment du grand marché de Lomé ont été ravagés dans des incendies, qualifiés de "criminels" par le gouvernement. Pas de pertes en vies humaines, mais les dégâts sont énormes : près de 6 milliards de F.CFA de pertes à 3.106 commerçants (2.225 sinistrés pour Lomé et à 881 sinistrés pour Kara).
Le gouvernement a mis en place, une commission d’enquête, dirigée par le procureur de la République Blaise Essolissam Poyodi. Au total 35 personnes pour la plupart des responsables et militants de l’opposition sont, inculpées. Plusieurs d’entre eux ont bénéficié d’une liberté provisoire. Certains ont même été remis en liberté provisoire la veille des élections législatives (du 25 juillet dernier) suite à un dialogue entre le pouvoir et les principaux partis de l’opposition, afin qu’ils puissent prendre part au scrutin. FIN