Entre investissements promis et réalités du terrain, le forum a exploré quelques pistes d'initiatives pour sortir par le haut.
Aux yeux du professeur Olu Okotoni, de l'université Obafemi Awolowo, "les dirigeants africains doivent faire en sorte que l'environnement des investissements soit plus propice afin que les acquis tirés du forum puissent être respectés et faisables". "Je pense que certaines des promesses faites par les investisseurs étrangers et des partenaires au développement ne peuvent se concrétiser que dans un environnement de paix", a confié le professeur d'administration publique à l'agence PANA. Il y a lieu de rappeler que le Forum économique mondial pour l'Afrique a, selon ses organisateurs, des promesses d'investissements de l'ordre de plus de 68 milliards de dollars US. Ces financements sont sous la forme d'investissements directs étrangers (IDE), investisseurs publics et privés mélangés. La plupart des financements visent le secteur de l'agriculture, le renforcement des capacités, les infrastructures socio-économiques comme les routes, les chemins de fer, les hôpitaux, l'éducation et les technologies de l'information et de la communication (TIC).
Les Chinois ont montré un volontarisme impressionnant
En première ligne, la Chine. Elle a un plan d'investissement de 42 milliards de dollars américains. Dix milliards sont prévus pour le financement des investissements, trente milliards dans l'extension des lignes de crédit et deux milliards placés dans le fonds des investissements de la Chine pour l'Afrique. Pour le Pr Okotoni, l'intérêt renouvelé des investisseurs pour le continent est une indication de l'importance de plus en plus croissante de l'Afrique dans l'économie mondiale. Mais, ajoute-t-il, "les investissements doivent faire avec l'environnement, surtout les défis sécuritaires". "Ainsi, il est important que l'Afrique aille dans le sens de sociétés pacifiques et politiquement stables", souligne-t-il.
Derrière Aliko Dangoté, beaucoup misent sur l'Afrique
En plus des investissements chinois, l'homme le plus riche d'Afrique, Aliko Dangoté, a également un plan d'investissements de l'ordre de 16 milliards de dollars américains sur les quatre prochaines années. Cela devrait générer environ 180 000 emplois. À travers l'initiative digitale pour l'Afrique, un investissement de l'ordre d'un milliard de dollars est attendu à travers l'Afrique dans les dix prochaines années. À la clé : la création de 20 000 emplois. Dans le secteur de l'énergie, environ deux milliards de dollars ont été promis par les agences donatrices pour améliorer l'approvisionnement en électricité à travers le continent.
La mobilisation contre le terrorisme prend corps
Parmi les éléments susceptibles de perturber la paix des hommes et la tranquillité des investissements, il y a le terrorisme. Le forum a été le cadre d'un engagement fort à travers un partenariat public-privé de collaboration régionale et mondiale dans la lutte contre le terrorisme. Ce partenariat a été le résultat de"l'initiative pour une école sûre", une conséquence de l'enlèvement, le 14 avril, de plus de 200 collégiennes du lycée de Chibok, dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria. De fait, il a été créé le Fonds de l'initiative pour une école sûre. Doté de dix millions de dollars et annoncé par l'envoyé spécial des Nations unies, M. Gordon Brown, il vise l'éducation globale. Concrètement, le fonds doit développer et améliorer l'éducation dans les zones ravagées par le terrorisme au Nigeria.
Le chômage aussi est un problème à prendre à bras-le-corps
Faut-il le rappeler. "Forger une croissance inclusive, créer des emplois" a été le thème central du forum. Il donne la pleine mesure de la prise en compte d'un phénomène dévastateur pour le continent. Pour preuve, il touche plus de 200 millions d'Africains, et ce, malgré la croissance notée dans beaucoup d'économies africaines au cours de la dernière décennie. Quoi qu'il en soit, du point de vue des experts, les différents engagements pris par les investisseurs étrangers, les agences donatrices, les hommes d'affaires et les partenaires au développement devraient se traduire en termes concrets pour créer des emplois. Cela dit, la vigilance est toujours de mise.
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