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Justice: Où l’on reparle de l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara
Publié le vendredi 23 mai 2014  |  Le Temps


© Autre presse
Les ruines d`un bâtiment du grand marché de Lomé après l`incendie de janvier


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Alors qu’elle est inscrite au dialogue politique, l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé vient d’être relancée par une invitation des leaders du CST à se présenter pour des examens psychiatriques. Jean-Pierre Fabre, président national de l’ANC, Me Zeus Ajavon, président du CST, Claude Ameganvi, premier responsable du Parti des Travailleurs, et Eric Dupuy, Secrétaire national à la communication de l’ANC, sont invités à subir des examens pour savoir si au moment des faits, ils étaient sains d’esprit. Les assisses auront lieu le 2 juin prochain; précédemment, elles devraient se tenir le 19 juin. Incompréhension.

La résurgence de cette affaire inscrite dans l’agenda du dialogue politique surprend les personnes inculpées.

Personnellement, cela ne me fait ni chaud ni froid, puisque nous n’avons rien à nous reprocher. Faire ressortir cette affaire au moment où le dialogue politique a débuté, c’est très déplacé, je ne vois pas où le pouvoir veut en venir.
A notre initiative, nous avons eu des discussions avec le chef de l’Etat qui a mis deux mois à répondre. Les discussions s’enclenchent et voilà que tombe cette affaire. Le font-ils pour nous intimider ? Je crois qu’ils doivent se détromper parce que nous ne céderons pas à ce genre d’intimidations, déclare Me Zeus Ajavon, au cours de la conférence de presse.


Le 9 janvier 2013, un incendie d’origine suspecte a dévasté le marché de Kara. Trois jours plus tard, le 12 janvier, un autre incendie ravage dans les conditions similaires le bâtiment principal du Grand marché d’Adawlato. S’en suit une série d’incendies partiellement maîtrisés dans plusieurs marchés du Togo. La nature criminelle du phénomène ne fait aucun doute. Plusieurs leaders politiques proches de l’ANC et du CST sont interpellés et détenus dans le cadre de cette affaire, au grand étonnement de l’opinion.

Des experts français commis par l’Etat pour enquêter sur la nature du produit inflammable utilisé pour incendier le bâtiment principal du Grand marché de Lomé, ont conclu à la présence du kérosène, carburant hautement inflammable qu’on ne trouve que dans le domaine de l’aviation.


Mais, à la surprise générale, le Gouvernement a rapidement fait part d’un autre rapport d’experts israéliens qui a conclu à la thèse contraire : l’utilisation de l’essence comme carburant pour déclencher l’incendie. En réalité, le gouvernement n’a jamais fait état de la commandite d’une expertise israélienne jusqu’à la publication du rapport des experts français, lequel rapport n’est d’ailleurs que très partiellement porté à la connaissance du public.

De son côté, le CST a également sorti un rapport dans lequel il accuse certains officiers et proches du régime d’être les instigateurs des incendies criminels.

Manifestement, le CST accuse le gouvernement d’avoir volontairement mis le feu à ces marchés en vue d’éliminer son opposition radicale, plutôt dérangeante, qui refuse de reconnaître l’élection de Faure Gnassingbé à la présidentielle de mars 2010. Ou en réalité en vue de tarir ses sources de financement ? Car on suppose à tort ou à raison les richissimes femmes du Grand marché de Lomé de soutenir financièrement l’opposition.

En inscrivant l’affaire des incendies à l’ordre du jour du dialogue politique, l’opposition comptait peut-être sur un règlement politique de l’affaire.

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