Le prélat d’Atakpamé, Monseigneur Nicodème Barrigah-Bénissan, est le facilitateur désigné pour le dialogue politique intertogolais. Ce n’est pas une nouvelle surprenante depuis que l’on sait que le médiateur sera de nationalité togolaise. Mgr Barrigah-Bénissan a le mérite de connaître la classe politique.
Il a dirigé avec tact et doigté la Commission Vérité Justice Réconciliation (CVJR), dont les travaux constituent la preuve de ce qu’une commission nationale peut travailler en toute indépendance. LA CVJR est une commission sur la justice transitionnelle qui s’est planché sur l’histoire du Togo 1958-2005. Les recommandations de la CVJR font encore autorité, même si elles ne sont pas encore exécutées par un pouvoir fébrile.
Le prélat d’Atakpamé a également conduit les négociations pouvoir-opposition à la veille des élections législatives 2013. Avec une issue plus ou moins heureuse, car les élections se sont déroulées sans violences, même pas dans des conditions libre, démocratique, et transparente.
L’Eglise catholique romaine, deuxième puissance sociale la mieux organisée du pays, après les Forces armées togolaises (FAT), est toujours intervenue dans les affaires politiques. Elle n’a pas toujours eu la main chanceuse. En 1991, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, prélat d’Atakpamé à l’époque, a dirigé la Conférence nationale souveraine (CNS). Il s’est révélé à l’œuvre totalement déconnecté des réalités, ce qui a pu engendrer certains dérapages connus à la Conférence nationale.