Lorsque l’UFC se fissurait en 2010, nombreux sont ceux qui avaient cru que Jean-Pierre Fabre et ceux qui l’ont suivi étaient des renégats. Près de quatre ans après, les faits sont là pour témoigner que Gilchrist Olympio avait choisi le mauvais chemin, ou du moins, qu’il s’y était mal pris.
Longtemps considérée comme le principal parti de l’opposition togolaise, l’Union des Forces de Changement, UFC, avait offert à l’opinion nationale et internationale un vilain spectacle en 2010, juste au lendemain de l’élection présidentielle qui a consacré la réélection de Faure Gnassingbé. Les cadres du parti du « fils de l’indépendance » ont retourné les talons en guise de protestation contre la signature, par le président du parti, d’un accord dit historique avec le RPT devenu UNIR. Jean-Pierre Fabre, Patrick Lawson, Isabelle Améganvi, Georges Lawson, Ruben Doe-Bruce etc. ont créé dans la foulée l’Alliance nationale pour le Changement, ANC.
Le mythe Olympio s’est écroulé, l’UFC est morte…
Mais à vrai dire, Gilchrist a cessé d’être l’opposant charismatique qui drainait des foules, depuis l’entrée en accord avec le parti au pouvoir. Les élections législatives de juillet 2013 ont naturellement mis les choses à leur place : trois députés pour l’UFC et seize pour le parti des « renégats ». Monsieur Olympio le paye cash ! Son parti n’aura plus que trois ministres dans le gouvernement contre sept auparavant.
A cela, s’ajoutent les querelles intestines qui couvaient au sein du parti mais dont personne n’osait parler ouvertement. Mais comme un feu qui ne peut continuer longtemps sous un habit, le mal a fini par pinter le nez dehors. Ses derniers lieutenants sont entrés en collision avec « Fo Gil ». Nicodème Habia, bras droit du patron mais hélas non élu aux dernières législatives, Djimon Oré, l’un des sept chanceux à entrer au gouvernement au nom de l’attelage RTP/UNIR-UFC, ont été radiés d’un parti qui, en réalité, n’est que l’ombre de lui-même.
Non content de cette attitude de son ex mentor, Oré crée son propre parti politique. Un parti dont l’opportunité reste à démontrer. Soit ! Une certitude en tout cas : Djimon Oré et son parti seront mis devant le fait accompli aux prochaines échéances électorales.
De tout ce qui précède, il est clair que l’UFC est au fond du gouffre et est même appelé à disparaitre tôt ou tard, tant elle est vidée de toute sa substance ou presque. De quoi donner raison à Jean-Pierre Fabre et les siens qui ont su sortir de la barque avant le naufrage.
Cependant, il ne suffit pas d’avoir triomphé de Gilchrist Olympio et ceux qui lui sont restés fidèles. Le plus important, c’est de pouvoir capitaliser cet atout afin de relever le défi de l’alternance, principal cheval de bataille de l’opposition. Cela passe par une approche politique méthodologique basée sur l’écoute des autres, l’effacement de soi si nécessaire. 2015 approche, et UNIR ne vous attendra pas messieurs les opposants !