Le Togo, un pays qui se cherche dans une nuit profonde...
Comme d’habitude, les acteurs politiques se retrouvent de nouveau autour d’une table de discussion à l’orée d’une échéance capitale : l’élection présidentielle de 2015.
Qualifié de déjà vu par des Togolais, ce dialogue dénommé Togo télécom 2 est vu comme une occasion fortuite qui va permettre aux participants d’éplucher toutes les questions liées aux réformes institutionnelles et constitutionnelles. Ce qui semble être utopique à certains leaders d’opinion qui doutent non des résultats du dialogue mais de la mise en œuvre des résolutions qui sortiront de cette occasion dite de trop par certains.
La recherche permanente de solutions aux crises sans fin qui secouent le Togo est devenue plus qu’une priorité. Les acteurs mettent en avant le dialogue et en la matière, le Togo bat le record. On peut citer entre autre accord cadre, Lomé 1, Lomé 2, Ouaga 1, Ouaga 2, Bruxelles ... et le dernier sur lequel ils se basent tous aujourd’hui, Accord Politique Global (APG). Sauf qu’aucun de ces dialogues n’a pu connaître une mise en œuvre réelle.
Ce qui amène certains observateurs à dire que la solution à la crise sociopolitique togolaise ne passera plus par un dialogue. Mais comme un style propre au Togo voire un rendez-vous programmé, il a lieu à l’approche de chaque échéance électorale pour détendre l’atmosphère et éviter un bain de sang.
C’est dans cette logique que se situe le dialogue de quatre jours qui a précédé les élections législatives du 25 juillet 2013. Ce qu’on a refusé d’accepter en plusieurs semaines a été applaudit en quatre jours. Les acteurs ont tous souris sous les projecteurs des médias. Le Togo venait de gagner en maturité. Il a juste fallut que les Togolais s’alignent devant les bureaux de vote pour voire ressuscité les vieux démons : violence, dialogue, accord, élection, contestation, marche, répression, interpellation, arrestation, intimidation. C’est ainsi tracé le calendrier très respecté des hommes politiques Togolais.
Ce n’est donc pas étonnant de voire les acteurs s’agglutinés dans une pièce à la direction générale de Togo télécom pour divertir et pour ne pas dire amuser la galerie. Même dans le sillage du parti au pouvoir, UNIR, l’on n’a aucune confiance en ce dialogue très médiatisé.
L’essentiel de ce qui divise et qui pousse aux dialogues se résume en quelques portions de phrases : limitation du mandat présidentiel, retour au mode de scrutin à deux tours, définition d’un régime politique et retour à une armée républicaine.
Des besoins liés au principe démocratique. En toute sincérité, ces questions n’ont pas besoins de dialogue avant d’être redonné aux Togolais puisqu’il avait déjà été en 1992 voté massivement. Il suffira d’une volonté politique pour tourner les pages sombres de l’histoire du Togo. Au Sénégal, le président Macky Sall n’a eu besoin de dialogue avant de s’imposer un mandat de cinq ans au lieu de sept préalablement établi. Pourquoi alors les politiques togolais veulent que ce soit un dialogue qui rétablisse des questions dont dépend le développement du pays si tel est réellement leur grand souci ? Dans ce contexte, il est clair que le Togo, notre dégnigban, Terre de nos Aïeux se cherche dans une nuit profonde !
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