Au lendemain des législatives de 2013, l’exécutif togolais a refait peau neuve. Ce nouveau gouvernement est caractérisé par l’entremêlée des dénominations ministérielles et la disparition de certaines dénominations.
Mais le comble a atterri au ministère de la santé où le portefeuille n’a pas trouvé de preneur. Dans le conclave entre le Président de la République et le Premier Ministre, aucun Togolais digne n’a été ciblé pour présider ce secteur primordial. Au départ l’opinion nationale croyait qu’après quelques jours, le Chef de l’Etat allait nommer le Ministre de la santé, mais hélas ! Depuis le 17 septembre 2013, le ministère de la santé est resté dans son statut de rattachement.
Officiellement rattaché à la primature, il a fait un tour dans les dossiers du Ministre Adji Ayassor au ministère de l’économie. Actuellement, M. Ahoomey-zunu, l’a repris à son retour. Voici le jeu de ping-pong auquel est livré le ministère de la santé. Pour un département clé, de souveraineté appelé à gérer la santé des Togolais, cela fait froid au dos.
Voici le profil administratif de la santé du Togo
Echec dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développe-ment (OMD), très faible subvention du secteur de la santé, moins de 4%, fuite des médecins vers l’étranger, système de santé inefficace et dysfonctionnel, hôpitaux surendettés et dysfonctionnels, grogne du personnel médical, faible consommation des fonds de subvention, mauvaise gouvernance, pas de ministre de la santé depuis plusieurs mois, organigramme mis en veilleuse, le ministère de la santé devenu un fauteuil roulant qui circule d’un ministère à l’autre. Ce profil dénote d’une manière générale de la place accordée à la santé dans les priorités du Gouvernement. Pour un pays qui veut des résultats en matière de santé publique, c’est la stratégie la plus improductive qui est appliquée.
Les conséquences de l’acéphalie du secteur de la santé
Dans une telle situation, la collaboration avec les institutions partenaires est très difficile et ne peut donner les résultats escomptés. Elle ne permet pas aussi à certains partenaires d’appuyer le pays qui n’a pas de répondant direct dans le domaine de la santé.
Aujourd’hui, le cabinet du ministère de la santé est inexistant. Le Directeur du cabinet est parti siéger au parlement. Aucune décision ne se prend actuellement au siège connu du ministère de la santé.
Seuls, quelques dossiers expéditifs sont gérés au niveau de la direction générale de la santé. Pour traiter un dossier, tous les services de santé, les organisations de la société civile, le secteur privé doivent passer par la primature.
Les dossiers sont traités dans une lenteur légendaire, ou ils demeurent sans suite. Depuis septembre 2013, plusieurs activités n’ont pas été mises en œuvre à cause de ce statut accolé au ministère de la Santé.
Vite réagir
Il est l’heure que le ministre de la santé soit nommé. Certaines rumeurs disent que le ministre de la santé sera connu dans un prochain remaniement ministériel. Quand arrivera ce prochain gouvernement ?
L’urgence dont tient le dossier de la santé ne doit pas être une affaire d’un prochain gouvernement. C’est ici et maintenant. Soit ce ministère est totalement encré à la primature, et le premier ministre prend un second titre du ministre de la santé, soit ce ministère existe et il lui faut son coordonnateur. Le Togo dispose d’éminents médecins et autres technocrates pour gérer ce ministère.
Le chef de l’Etat doit rapidement prendre ses responsabilités et nommer un homme ou une femme à la tête du secteur de la santé.