Une nouvelle journée a été perdue hier au dialogue de Togo Telecom. Comme la semaine passée a été entièrement passée juste à chercher un facilitateur. Qui dit que les uns et les autres veulent vraiment aborder les questions de fond ? Chaque patrie organise, du mieux qu’il peut, sa fuite en avant.
D'ailleurs au moment où le médiateur qui a parrainé l’Accord Politique Global, le Président Blaise COMPAORE du Burkina Faso, veut lui-même faire réviser la constitution chez lui pour faire sauter le verrou de la limitation des mandats, croyez vous que ce soit sérieux de se prévaloir encore de l’APG pour construire la Démocratie togolaise ? Il faut être sérieux et inventer de nouvelles voies pour cela. Et tout dépend du pouvoir. Il gouverne, et comme on dit « gouverner, c’est prévoir », et Maurice Genevoix complète la formule en ajoutant que "prévoir, c’est imaginer".
Le chantier de l'intérêt général
Le pouvoir a déjà commencé à imaginer le Togo en 2030. Sait-on seulement ce qu’il a imaginé comme institutions ? Il faut lui rappeler que la vision du Togo de 2030, c'est avant tout une constitution, où chaque Togolais se reconnait, pour laquelle chaque Togolais serait prêt à mourir. Pour l'instant on est loin du compte. Il a bien fait d'anticiper avec son projet de vision de 2030, mais la fondation sur laquelle doit s'élever ce Togo n'a pas été revisitée. Voilà ce qu'il convient de faire. Posé ainsi, le problème permet d'envisager l'élargissement de ceux qui vont aider le pouvoir à imaginer concevoir ou renforcer cette fondation à MM. Zeus AJAVON et WOLOU. Reconnaître d'abord au pouvoir sa responsabilité historique dans le processus d'imagination des institutions répondant à l'intérêt général, adaptées pour un Togo apaisé, stable et prospère, ensuite lui laisser le soin d'organiser ce processus, enfin y participer de bonne foi, c'est la voie royale pour l'avenir.
D'ailleurs 2030, c'est presque insignifiant.Faut-il rappeler que la constitution américaine vogue vers ces 300 ans et qu'aucun Américain n'en est vraiment mécontent? C'est la vision ambitieuse que le Togo, voire l'Afrique doit se donner. Et la clé, c'est de penser d'abord et avant tout à l'intérêt général, c'est à dire celui des Togolais du passé, des Togolais d'aujourd'hui et des Togolais de l'avenir. C'est un vaste programme.