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Un dialogue pour rien ? !
Publié le samedi 31 mai 2014  |  Le Temps


© aLome.com par Parfait
Le parti au pouvoir UNIR estime que certains ne sont pas habilités á participer au dialogue qui ne réunit en principe que les partis parlementaires.


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Le dialogue togolais devrait théoriquement se terminer ce samedi. En tout cas, les protagonistes sont en train d’éplucher les 3 points à l’ordre du jour restants. 17 heures sonnant, la fumée blanche du facilitateur donnera les conclusions d’un dialogue marathon qui aura duré deux semaines, mais en réalité une, si l’on tient en compte que les débats proprement dits ont commencé avec l’entrée en scène de l’évêque d’Atakpamé.


Mais avant 17 heures, il n’est pas besoin de lire dans le marc du café pour supputer l’avenir ; le dialogue n’aura abouti à rien. Les rumeurs vont bon train de ce que la situation qui prévaut dans l’exiguë salle de Togotélécom n’augure rien de bon. En témoigne la curieuse attitude mutique des délégués de l’UNIR au pouvoir pendant ces négociations.


Si vous avez bien écouté le communiqué lu mercredi à la fin des discussions, vous aurez pu penser que les choses évoluent. Je peux vous dire qu’à ce jour, il ne s’est rien passé dans cette salle, rien du tout, affirme Me Zeus Ajavon, Coordinateur du CST, le 29 mai au cours d’un point de presse.
Sur les neuf points abordés, les représentants de l’UNIR (Union pour la République) n’avaient pas de position. Ils ne font qu’écouter ce que les autres et quand on leur passe la parole, ils disent qu’ils n’ont rien à dire. On ne sait pas ce qu’ils pensent, ajoute encore Me Ajavon.


Et l’universitaire avocat de tout résumer grosso modo : ce qu’il se passe au siège de Togotélécom est un “monologue”. Certes, les députés UNIR ont donné un semblant de dialogue- pour qu’on ne les accuse pas de s’être enfermé dans un mutisme assourdissant : “Les seuls acquis de ces jours de discussion consistent portent sur le financement des partis politique et le retrait de l’adverbe « exclusivement »dans l’article qui énonce que pour être président de la république, il faut être togolais de naissance. Il s’agit en fait de sujets qui avaient déjà été réglés depuis 2006 par l’APG.



Echec annonciateur
Apparemment, au lieu d’un monologue, il s’agit d’un dialogue de sourds voire de sourds-muets. Le silence a un sens. Il y a une éloquence du silence qui pénètre plus que la langue ne saurait faire. Cela n’étonne presque pas, sauf qu’on n’imaginait pas que les délégués d’UNIR allaient jouer la comédie jusqu’à sa caricature extrême, comme dans un théâtre d’Eugène Ionesco. L’absurde. On ne saurait mieux représenter le théâtre obscène joué par l’opposition et le pouvoir, avec la complicité du prélat d’Atakpamé, placé idéalement dans un rôle de Ponce Pilate. Il savait pourtant sur quel terrain il s’aventurait, lui qui a déjà initié une espèce de dialogue à la veille des législatives de juillet 2013.
Comment cela pourrait-il en être autrement ? A peine annoncé que l’on a senti que le dialogue est un échec. L’opposition voulait un dialogue avec le pouvoir, ce dernier lui a donné un dialogue avec ces députés, des caciques du RPT, imprégnés des vieilles méthodes du temps d’Eyadema : quand on est en position de force, il ne faut céder sur rien du tout.
Le pouvoir a toujours refusé le dialogue et réitéré sa volonté de faire les réformes par le parlement. Il entendait ainsi appliquer la règle dans toute démocratie digne de ce nom : la majorité gouverne, l’opposition s’oppose. Point barre.
Il va sans dire qu’on va droit dans le mur, que l’échec du dialogue est inévitable. Le prélat pompier n’y pourra rien du tout. Le pouvoir veut ramener l’opposition à l’Assemblée nationale. On ne voit pas comment l’opposition pourra se soustraire à ce retour au pouvoir législatif. Certes, il y a le CST qui menace de recourir à la rue, mais cette stratégie a fait ses preuves par le passé : les manifestations du CST sont des zéros qui multiplient pour le simple fait qu’elles sont gigantesques. Vaines manifestations, quelquefois suivies d’inutiles décès et de blessés traumatisés à vie. Faut-il encore courir le risque ?




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