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Akébou: Conflit foncier entre autochtones et allogènes
Publié le samedi 31 mai 2014  |  Le Temps


© Autre presse par DR
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Les localités de Yalla et de Gbendé, dans la préfecture de l’Akébou et à une vingtaine de km au nord-ouest de Kougnohou, sont-elles désormais animées entre elles par l’esprit de haine ? A en croire les dernières dépêches venant de cette préfecture qui l’est devenue seulement en 2009, des différends à la rigueur irréconciliables opposent les populations dites autochtones (Akébou) et celles dites allogènes (essentiellement kabyè) sur les contrats d’exploitation des terres du milieu.


Les deux communautés sont liées par des contrats respectivement entre propriétaires terriens et métayers. Les autochtones exigent unilatéralement de la revue de ces contrats alors que les allogènes opposent la thèse que ces contrats sont tacitement reconductibles et séculaires. Les contrats avaient été signés par les parents des fils d’aujourd’hui.

Le différend ne date pas d’aujourd’hui et ce dans toute la région des Plateaux où la question allogène/autochtone existe. Dans les années 90, au plus fort des revendications des libertés, des communautés avaient été amenées aux affrontements violents et aux renvois et déplacements des populations entières. De nouveaux villages ont été créés par le déplacés. Cette haine revient apparemment au galop et commence par la préfecture de l’Akébou.


Les autorités tentent de la circonscrire, à travers l’approche du Préfet de l’Akébou, Yovo Koffi-Kuma qui a présidé une réunion de resserrement de liens entre les autochtones des cantons de Yalla et de Gbéndé et leurs hôtes Kabyè. Ici les assises ont été consacrées à l’examen des problèmes socio-culturels et à la non application des contrats d’exploitation qui perturbent la coexistence pacifique entre ces deux communautés. Il est question aujourd’hui d’appeler les principes de bases et les règles qui unissent deux communautés mais aussi comment humaniser les relations sociales afin de les assainir.

Les questions foncières sont à l’origine de ces conflits. La Commission Vérité-Justice-Réconciliation (CVJR) en a fait un gros morceau dans ses recommandations. Les Akébou reprochent aux kabyè de ne pas respecter les termes de contrats et de partage des ressources issues de l’exploitation des sols comme cela se faisait au temps des premiers allogènes et leurs «patrons».

Devant le Préfet les parties ont passé en revue des comportements qui enveniment la vie harmonieuse dans la localité. La préfecture de l’Akébou est aussi confrontée à des problèmes fonciers à sa frontière avec la préfecture de Blitta.

En tout cas le pays est en train de s’encrer dans la démocratie qui promeut les valeurs citoyennes, républicaines éprises de respect de l’autorité et de la loi ; entre la fierté et l’arrogance il n’y a pas de choix à faire si l’on veut réellement participer au développement de sa localité.


Colombo

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