Une déclaration inquiétante concernant la transition au numérique en Afrique dont le délai a été fixé à juin 2015 par l’Union internationale des télécommunications (Uit). 50 pays du continent, c’est-à-dire la quasi-totalité, manqueront cette échéance. C’est ce que pense Russell Southwood (photo), le Dg de Balancing Act, une société de consultance basée au Royaume Uni. Il l’a dit lors d’un discours au Congrès mondial des télécommunications rurales en Afrique, SatCom2014, qui s’est tenu du 19 au 21 mai à Johannesburg en Afrique du Sud.
«15 pays ne feront pas du tout la conversion numérique», a soutenu M. Southwood, expliquant que l'industrie du satellite n'a pas connu les mêmes niveaux de développement en Afrique comme le téléphone mobile et l’Internet. Bien qu’existent plusieurs initiatives pour fournir les services satellitaires à faibles coûts, a-t-il précisé.
Russell Southwood a surtout rappelé les cas de pays où la transition numérique fait l’objet de contentieux. Il y a le Kenya qui n’avance pas, car l’Etat est en justice avec trois groupes médias. En Afrique du Sud, plusieurs opérateurs du secteur ont accusé le ministre de la Communication de profiter du projet de transition numérique pour servir ses intérêts personnels. Des accusations que le ministre Yunus Carrim a rejetées. Pendant ce temps, le Rwanda a reporté au 31 juillet prochain la migration numérique à la suite des problèmes d’approvisionnement en décodeurs.