Cette fin regrettable était déjà prévisible quand on sait les multiples antagonismes entre les parties autour de la table. Malgré le retrait ce mardi des partis membres du CST, l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement) et l’ADDI (Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral), et la Coalition Arc-En-Ciel, les travaux du dialogue politique se sont visiblement poursuivis entre UNIR (Union pour la République) et l’UFC (Union des Forces de Changement) pour aboutir à l’adoption d’un rapport final. Si le facilitateur s’est refusé d’être
excessif en parlant d’échec des discussions, il reconnait néanmoins qu’« Il y a eu beaucoup de points de vue divergents mais aussi des points qui ont suscité une certaine convergence ».
Voici l’intégralité de sa déclaration à la fin des travaux Nous venons de terminer donc ce soir les travaux du dialogue entre partis politiques parlementaires et avec l’adoption d’un rapport final comme c’est la mission qui nous a été confiée nous allons remettre le rapport au premier ministre pour les suites à donner à ce document. Par rapport non seulement à un rapport d’étape, mais un rapport dans lequel nous avons mis des points de discussion, avec ce qui a fait l’objet de consensus et ce qui a fait l’objet de positions divergentes. Vous savez, chacun peut apprécier à sa manière. Mais c’est un dialogue, c’est une étape qui n’a pas permis d’arriver à toutes les conclusions auxquelles les uns et les autres s’attendaient, mais ce serait excessive de ma part parler d’un échec. A un certain moment de ce dialogue, lorsqu’il s’est agi de faire le point sur les positions des uns et des autres concernant le mandat présidentiel et le mode de scrutin, on n’arrivait toujours pas à trouver le consensus, certains partis politiques ont estimé que si on ne parvenait à cela, le dialogue n’aurait plus de sens et donc ils n’ont pas voulu signer le rapport.
Ils ont donc nourri des protestations par rapport au fait qu’on n’a pas parvenu à un accord sur des points aussi importants. J’imagine que donc suite à ce dialogue, il y aura de la part du gouvernement une réflexion qui peut probablement à l’Assemblée aussi permettre d’ouvrir
des débats concernant des sujets qui ont fait l’objet des discussions.
Je crois que ça a été mentionné dès le départ que le dialogue que nous avons mené n’avait pas comme vocation de se substituer à toutes les institutions et de prendre des décisions qui allaient s’imposer d’elles mêmes à tout le peuple. Il était convenu que nous devions au sortir de
ce dialogue, faire le point sur la situation gouvernement, indiquer là où convergent les opinion des uns et des autres. Et c’est au gouvernement d’apprécier, à l’Assemblée après de prendre des décisions les plus importantes.
J’ai comme l’impression que le fait d’avoir pendant longtemps des difficultés à dialoguer, cela a continué dans une certaine mesure. Vous savez, très souvent, la différence entre un débat et un dialogue… Quand on va à un débat, on veut convaincre celui qui est là comme facilitateur, mais quant on va à un dialogue, ce n’est pas à un facilitateur qu’on parle. Ce sont ceux qui sont concernés qui doivent se parler. J’ai parfois l’impression que nous menons les dialogues comme s’il s’agissait de débat. Comme si on est à la recherche de tribune pour exposer nos points de vue. Au Togo, c’est la caractéristique habituelle des dialogues. Alors je profite encore pour dire que si on va à un dialogue politique, on doit s’attendre à un cheminement ensemble pour trouver un terrain d’entente.
Lorsqu’on a commencé les discussions, il y eu beaucoup de points qui ont été examinés. Et, à ce stade je crois qu’il n’est pas bon, alors que je n’ai encore rien remis au premier ministre qu’il apprenne comme ça sur les médias ce qui a fait l’objet de nos travaux. C’est pourquoi je m’étais gardé jusque là de dire bon voilà il y a eu un accord sur tel point ou un accord sur tel autre. Mais je peux vous garantir quand même qu’il y en a eu. Je vais d’abord remettre le rapport au premier ministre. Mais soyez sûr qu’il y avait eu des points évidemment ceux qui
intéressaient le plus, c’était la limitation de mandat présidentiel, le mode de scrutin, la réforme de la cour constitutionnelle… il y a eu des points de vue sur la question par rapport à l’armée…
Il y a eu beaucoup de points de vue divergents mais aussi des points qui ont suscité une certaine convergence ».