C’était attendu, la messe est finalement dite. La mascarade jouée au siège de Togotélécom a pris fin ce mardi, de la plus grotesque manière. Les délégués de l’ANC et de l’ADDI ont claqué la porte, excédés par les points de vue des délégués UNIR et UFC. Fin du vrai-faux dialogue.
La vérité a fini par jaillir de la bouche désabusée de Me Dodji Apevon, président national du CAR.
On peut considérer aujourd’hui que le dialogue a échoué. On n’a eu aucun accord sur les sujets inscrits au chronogramme. Il y a quelques broutilles mais, sur l’essentiel, on n’a rien obtenu.
Il impute la responsabilité de l’échec au parti au pouvoir et à l’UFC.
Finalement, le prélat facilitateur, la délégation gouvernementale, l’UFC et l’UNIR se préparent à adopter un rapport sur les désaccords.
Depuis deux semaines, dans l’opinion se dégageait un sentiment unanime de l’inanité de ce énième dialogue, le 25ème de l’histoire du processus démocratique. Seuls les délégués de l’opposition ont cru à la réussite de ce dialogue. Même le prélat facilitateur, faussement naïf avec son visage de Candide n’y croyait pas trop.
Il est de bon ton de trouver une autre stratégie pour l’alternance démocratique. En principe, on ne peut pas obliger le parti de faire les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Ces réformes allaient de soi, si le parti au pouvoir ne veut pas les entreprendre, c’est qu’elles ne servent pas ses intérêts de conservation du pouvoir.
En signant l’Accord politique global (APG), l’opposition comptait amener Faure Gnassingbé à conduire une transition démocratique, qui paraissait inévitable vu les conditions d’accession du fils d’Eyadèma au pouvoir.
Dans l’esprit des opposants qui ont signé l’accord, il fallait accorder deux mandats à Faure Gnassingbé, le temps de régler les conditions de l’alternance. Mais l’opposition a perdu par extraordinaire les législatives d’octobre 2007, c’est depuis cette date que l’alternance est reléguée aux calendes grecques.
L’échec du dialogue fait peser de sérieux risques sur l’élection présidentielle prévue l’année prochaine au Togo. Depuis 1993, le Togo a tenu plusieurs négociations politiques ainsi que des consultations électorales qui n’ont guère permis de parachever la mise en place d’un système réellement démocratique.