Togo - Le facilitateur du dialogue entre partis parlementaires togolais sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles, Monseigneur Barrigah se dit déçu par les résultats des discussions entre les parties prenantes, mais se refuse à parler d'échec, dans une interview publiée mercredi par la presse locale.
Le prélat déplore le fait que les travaux se sont achevés mardi sans aboutir à un consensus sur les sujets abordés.
Selon Mgr Barrigah, les délégués des partis d'opposition, à savoir l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC), l'Alliance pour la Démocratie et le Développement Intégral (ADDI) et la coalition Arc-En-Ciel (regroupant 7 partis dont le Comité d'Action pour le Renouveau), ont très tôt claqué la porte du dialogue mardi en raison de la persistance du désaccord sur la question du mandat présidentiel et le mode de scrutin.
Les partis de l'opposition sont intransigeants sur la limitation du mandat présidentiel assorti d'une disposition qui n'autoriserait pas le chef de l'Etat actuel, Faure Gnassingbé de se représenter à sa propre succession pour un 3ème mandat de 5 ans. De plus, l'opposition demande que le scrutin à deux tours pour l'élection du président de la République avec la majorité absolue soit réhabilité comme l'a institué la Constitution d'octobre 1992.
Si la majorité présidentielle n'est pas visiblement hostile à la limitation du mandat, il n'en demeure pas moins qu'elle est en désaccord avec sa rétroactivité qui n'est point favorable à la candidature de Faure Gnassingbé en 2015.
Des juristes analystes de la situation politique togolaise relayés par la presse locale estiment que la question de la rétroactivité risque de se heurter à des débats juridiques sans lendemain, du fait de la complexité de l'application de la rétroactivité de la loi à la chose politique.
Dans cette impasse sur la question du mandat présidentiel qui paraît le point le plus crucial de l'agenda du dialogue, des analystes politiques proposent la piste d'une solution politique, mais d'autres se disent sceptiques sur un accord éventuel sur le désistement de l'actuel chef de l'Etat au prochain scrutin présidentiel pour lequel se prépare déjà activement son parti l''Union pour la République (UNIR).
Le rapport final des travaux qui n'a pas été signé par les formations de l'opposition, selon Mgr Barrigah, sera soumis au Premier ministre pour suite à en donner. Pendant ce temps, des spéculations sont nourries sur une éventuelle retrouvaille des parties prenantes sous la même facilitation pour arriver à un minimum de consensus.