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Question de la chefferie traditionnelle sur le Continent africain/ Cas du Togo
Publié le samedi 7 juin 2014  |  Le Télégramme du Togo




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Togo - Sa majesté Tchiffi Zie, roi des Chefs traditionnels d’Afrique : « La chefferie traditionnelle est politisée … Dès lors où le leader traditionnel se promène de bureau en bureau ce n’est plus un leader traditionnel. Il est devenu un aventurier »




L’avenir de la chefferie traditionnelle, de nos jours, est une question préoccupante qui défraie de plus en plus la chronique sur le continent africain. Tant de délits sont constatés dans le milieu et cela est la source de certains conflits dans certains pays d’Afrique. Les leaders traditionnels perdent leur crédibilité et n’ont plus de valeur d’antan devant leurs peuples. Et pour certains, c’est à cause de la politisation de la chefferie traditionnelle. Rencontré lors de notre passage à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Sa majesté Tchiffi Zie, Roi des Chefs traditionnels d’Afrique, Secrétaire permanant du Forum des Rois, Sultans, Princes et Chefs traditionnels d’Afrique, s’est prononcé sur la question. Dans une interview accordée à notre rédaction, il a partagé avec nous son point de vue, et des actions qu’ils mènent au niveau du Forum pour relever le défi. Il n’a pas passé sous silence le cas du Togo. Lisez plutôt…


Vous êtes sa majesté Tchiffi Zie, secrétaire permanant du Forum des Rois, Sultans, Princes et Chefs traditionnels d’Afrique. En tant que Roi des Chefs d’Afrique, quelles sont concrètement vos actions dans le domaine de la chefferie sur le continent ?

Merci pour la question. En Afrique aujourd’hui, pour ce qui concerne la chefferie, je dirai que c’est une révolution que nous sommes entrain de vivre, c’est la renaissance de nos valeurs culturelles. Nous menons beaucoup d’actions pour ça. Il faut retenir trois grands points : d’abord le sommet de Malabo le 9 septembre 2013, qui a regroupé toutes les chefferies du continent africain. Après ce sommet, on a connu l’arrêté au Cameroun qui a donné un statut aux Rois, Chefs traditionnels. Maintenant, nous avons un plan pour soutenir nos Chefs d’Etats africains pour développer l’Afrique, pour répondre à la mondialisation. Pour y parvenir, nous avons un projet que nous appelons « Royal found of Africa » qui est un projet pour faire assoir un guichet unique africain. Dans ce projet, nous mettons l’accent sur l’agriculture. Il a été lancé pour rassembler toute la production de l’Afrique et la transformer nous-mêmes et le commercialiser. L’idée c’est d’aider les Chefs d’Etats à aller au devant de certaines choses. Ils ont des accords avec l’occident ce qui fait qu’ils sont bloqués. Nous devons les appuyer en prenant des initiatives innovantes qui peuvent les aider à pouvoir réaliser le développement que nous souhaitons tant. Et chez nous, nous disons que dans sept ans l’Afrique doit être une Afrique émergeante. Nous les chefs traditionnels nous devons créer une synergie sur le continent pour épauler les Chefs d’Etats dans la continuité, la suivie, pour le développement de l’Afrique. Donc je suis sûr et certain qu’aujourd’hui l’Afrique est entrain de décoller sur le plan économique, surtout sur le plan culturel.


Dans votre mission, vous suivez de près les Chefs traditionnels dans les pays africains. Que pensez-vous de la chefferie traditionnelle au Togo ?

Le Togo qui est un pays stratégique, est pour le simple fait de sa situation géographique un port très important pour la sous région. Pour sa tradition, je suis au courant qu’il y a quelques difficultés. Nous suivons de près tous les problèmes dans le domaine de la chefferie togolaise. Et moi je dis que ces difficultés doivent être surmontées. Le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, que je connais est un leader traditionnel et ça c’est une très bonne chose parce que cela signifie qu’il a beaucoup de respect pour la chefferie traditionnelle, mais toujours est-il qu’il y a toujours d’amalgame et quand un leader traditionnel est avec un homme politique on a toujours interprété mal. On pense que le leader traditionnel est corrompu. Et à notre niveau, nous sommes entrain de travailler pour relever ce défi, donner une autonomie à chaque chefferie en Afrique pour que nous puissions devenir des vrais repaires. Et sur ce point, le Togo est une priorité pour nous afin de réussir à séparer la politique de la tradition.


Êtes-vous en contact avec certains leaders traditionnels du Togo ?

Oui, je suis en contact avec certains. D’ailleurs, il y a eu le président de la maison des rois, chefs traditionnels du Togo qui a été tout le temps aux sommets avec nous en Libye que je connais très bien et qui m’avais déjà invité chez lui au Togo, mais c’était coïncidé avec une mission que je devais effectuer, et donc je n’ai pas pu arriver. Mais actuellement je suis entrain d’échanger avec certains rois et je crois que ce mois de mai j’ai un d’entre eux qui sera chez moi, sa majesté Roi Lawson. Lui, c’est un roi très indépendant et ce sont des rois comme ça que nous prenons comme exemple pour essayer de vendre pour que les autres puissent copier.


Que représente la crédibilité des leaders traditionnels pour vous ? Et comment faire pour ressusciter cette crédibilité que nos Chefs traditionnels perdent de plus en plus de nos jours ?

La question de crédibilité des Chefs traditionnels est un réel problème sur le continent. De plus en plus, les leaders traditionnels n’ont aucune crédibilité aux yeux de leurs sujets. La cause, c’est qu’aujourd’hui, la chefferie traditionnelle est politisée par certains hommes politiques et c’est un sérieux problème. Un leader traditionnel doit être défini non seulement par sa sagesse et son comportement, mais dès lors où le leader traditionnel se promène de bureau en bureau ce n’est plus un leader traditionnel. Il est devenu un aventurier et c’est malheureusement ce que nous rencontrions de nos jours dans certains pays. Un roi quand il se déplace cela doit être vraiment pour une cause noble. C’est une fonction très noble. Ce n’est pas pour aller dans un bureau pour demander de l’argent. Et je suis sûr qu’au niveau de notre mouvement, nous allons aider à transformer cela sur le continent pour que chaque leader traditionnel reprenne sa place. Il faut qu’on redevienne des vrais repaires. Aujourd’hui le constat est là, nos enfants ne savent plus ce qui est la royauté et ils la confondent à la politique. Mon combat n’est pas de dicter la loi aux autres, mais de passer à l’action, de créer des infrastructures dans chaque chefferie, de donner une possibilité économique aux Chefs traditionnels des pays pour pouvoir se retirer de la politique et être des conservateurs de nos us et coutumes. C’est une lutte de long à laine. Nous sommes nés depuis 2008 et nous sommes encore jeunes, mais nous avons des acquis et nous allons persévérer et continuer la lutte.

Interview réalisée par D.A

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