Il ne serait en être autrement surtout quand on est en discussions avec un régime tentaculaire vieux de 50 ans et qui n’a pas inscrit dans son agenda, que dans une république les dirigeants doivent se relayer. Mais la situation du Togo est telle que, pour l’opposition, y aller dans ces conditions où l’un des protagonistes veut gouverner éternellement reste un problème ne pas y aller aussi est un casse tête chinois. L’opposition togolaise qui s’est laissé affaiblir au fil des ans faute de réalisme, de méthode et d’objectivité participe à ces discussions, qui se passent selon les désirs des apparatchiks, en dindon de la farce.
L’autre problématique est le rôle du facilitateur, Monseigneur Nicodème Barrigah qui donne l’impression comme s’il y a une bonne dictature. La dictature made in Togo serait-elle si bonne au point qu’il faille supplier le pouvoir d’admettre l’évidence et le bon sens qui sont entre autre le retour à la limitation du mandat présidentiel et au scrutin uninominal à deux tours ?
La gangrène est tellement profonde qu’en écoutant les défenseurs du régime on pourrait faire un infarctus. L’un d’eux soutenait il y a quelques heures que nul ne peut empêcher Faure Gnassingbé d’être candidat. ‘’Comment peut-on demander au président faure de ne pas être candidat’’ ? A-t-il dardé. Heureusement que la majorité des togolais en a plus que marre de ce régime usé et ils sont forcément très peu pour des raisons qu’on peut imaginer à réfléchir comme ce citoyen l’a fait à haute voix sur une des radios de la place.
Il faut rappeler que le régime Gnassingbé ne s’offusque pas du tout d’empêcher d’autres citoyens à se présenter aux élections. Gilchrist Olympio qui est devenu un militant zélé du parti UNIR en a peut être une vague souvenir quand il se présentait comme un vrai opposant au régime. Combien de fois pour des raisons de limitation d’âge, de séjour au pays et autres ne l’a-t-on pas empêché de concourir ? Koffi Yamgnane en a fait les frais en 2010. Agbéyomé Kodjo l’a échappé d’un millimètre et les exemples sont légions.
Sans doute, le pouvoir en place depuis belle lurette a le droit à tout et tout le reste du peuple n’a le droit à rien.
Un autre de ces défenseurs hors série, estime que la loi ne rétro agit pas. Le principe de la non rétro activité de loi est bien connu sauf qu’au Togo elle doit rétro agir si les intérêts de la famille Gnassingbé sont en jeu. Ainsi après le toilettage de la constitution que le peuple s’est librement donné, la loi a rétro agit pour permettre à Gnassingbé Eyadèma d’être candidat alors même qu’il a vociféré que sa parole de militaire l’engageait à ne plus se présenter. Il a ravalé sa parole qui ne valait en réalité rien pour se présenter à vie jusqu’à ce que mort s’en suive.
En 2005 à la mort de Gnassingbé premier, la constitution a subi des coups de canif au nom des intérêts du clan cette fois-ci pour permettre à un autre Gnassingbé, le fils et séance tenante de capter le fauteuil présidentiel. Là encore, la loi à rétro agit pour imposer le fils du soldat Eyadema au peuple togolais.
Autant prendre une loi pour certifier que seuls les Gnassingbé et compagnie ont le droit de faire rétro agir la loi ou non, tout le reste du peuple n’a pas d‘avis à donner.
Pour revenir au dialogue Togotelecom 2, il est opportun de rappeler que la salle des discussions est truffée de micros à dessein. Ce qui a permis aux gardiens du temple toutes tendances de suivre depuis la présidence ce énième match de la parole. L’une des raisons, qui ne tient d’ailleurs pas, mais qui expliquerait selon certaines indiscrétions le silence des lieutenants d’UNIR.
Il ne tient pas cet argumentaire puisque le très zélé ministre de l’administration territoriale, Gilbert Bawara qui a pris l’habitude de narguer les togolais comme si c’était un crime de ne pas faire partie de la minorité qui s’accapare de tout et dont il fait partie intégrante, a eu le toupet de réitérer aux dialogueurs de l’opposition à bâtons rompus: ‘’C’est vous qui avez besoin de ce dialogue, pas nous’’.
En clair, nous somme scotchés au trône nous y restons et ce n’est pas un dialogue qui nous fera partir.
Un autre non moins zélé, le député Selom Klassou qui fait partie des membres d’Unir à ce cirque de Togotelecom et qui ont pris l’option de manquer de respect aux autres participants en gardant un silence sépulcral sur tous les sujets, a pu affirmer qu’ils sont ‘’des sourds muets à ces discussions’’.
Même si après Monseigneur facilitateur comme à son habitude et pour polir le scandale soutien que monsieur Klassou s’est exprimé dans un contexte bien précis, toujours est-il qu’à ce jour tout en voulant désamorcer cette bombe Monseigneur Nicodème Barrigah ne peut nier que cette phrase a été bien prononcée et dans le contexte du dialogue.
Il est clair à ce stade que les tenants du pouvoir qui estiment n’avoir pas besoin de dialogue et qui soutiennent être des sourds muets à ces discussions sont dans une logique et la déduction saute aux yeux.
Plus tard, au sortir des discussions, un autre du pouvoir, indiquait à ses camarades de l’opposition qu’ils ont eu tort de sortir de la salle sans signer le pseudo rapport. Et l’opposition de lui demander si sa délégation qui avait gardé un silence assourdissant sur toutes les questions a-t-elle été forcée à parler? A ce dernier de rétorquer que l’opposition sait très bien leur position et ce que le régime veut, à savoir rester au pouvoir.
Finalement tout le monde dans le pays sait que le régime n’a pas inscrit même dans un agenda lointain et dans un futur bien éloigné son départ. Même le facilitateur le sait puisque tout au long du dialogue malgré que les représentants d’UNIR en total irrespect pour sa personne et son rang n’ont daigné faire connaitre leur position, c’est plutôt Monseigneur Barrigah qui donnait l’impression de connaître les désirs des émissaires du parti au pouvoir, à moins qu’il a le don de sonder les cœurs étant un serviteur du DIEU omniscient. Dans ce cas il pourrait informer les togolais à cet effet pour que des intentions ne lui soient prêtées.
La seule réaction d’UNIR sur l’importante question de la limitation du mandat est celle-ci. ‘’Nous invitons le dialogue à étudier avec attention et sans passion les conclusions du CPDC ‘’. Monsieur klassou qui fait cette invitation n’a pas voulu rappeler ce que le CPDC a proposé à cet effet. Néanmoins on sait que le cadre a acté le principe de la limitation du mandat mais à ajouter qu’il faut trouver une formule transitoire. Autrement dit permettre à Faure Gnassingbé à continuer à s’imposer aux togolais une quinzaine d’années de plus dans le meilleur des cas.
En mettant bout à bout les différentes attitudes et la seule réaction officielle du parti au pouvoir, il faut être vraiment un ‘’sourd muet’’ pour ne pas comprendre que dialoguer avec les dirigeants togolais reste une perte d’énergie, de temps et un rendez-vous pour ridiculiser une opposition qui de plus en plus à une infime marge de manœuvre face à un pouvoir trop ‘’Faure’’, trop riche, très armé et trop tentaculaire.
Impossible à ce jour de faire comprendre à la dynastie régnante que le pouvoir, dans une république s’exerce par des citoyens à qui le peuple donne onction au cours d’élections démocratiques et que dans une république le pouvoir ne peut être dévolu éternellement à une famille et à un clan.
Le message du pouvoir à l’endroit de l’opposition est le même. ‘’Vous voulez nous voir partir, cherchez les moyens pour nous faire plier bagages’’.
Le même pouvoir a vidé les dialogues de leur sens, ces pourparlers sont devenus pour Faure et sbires des promenades de santé et des occasions pour mieux humilier l’opposition. Les élections sont devenues des champs d’expérimentation de fraudes inouïes et des holdups grandeur nature vidant ainsi de leur quintessence ce mode dévolu aux peuples pour choisir en liberté leurs dirigeants.
Face à ce constat amer, l’opposition togolaise doit-elle continuer à participer aux élections dont les résultats sont programmés et aux dialogues dont les échecs sont plus que sûrs juste pour faire plaisir à un peuple qui a besoin de ces rendez vous pour s’y accrocher comme un ultime espoir, pour se réveiller tel dans un cauchemar plus malheureux que jamais ? Doit-elle continuer à vouloir prouver à une communauté internationale sa bonne foi et qu’elle est ouverte aux discussions puisqu’elle à participé à pas moins de 25 dialogues?
A l’analyse de cette situation, l’opposition togolaise à l’impérieux devoir de répondre au message que lui envoie ce régime depuis au moins 24 ans ce qui implique qu’elle doit reposer la problématique de la grave crise politique et y trouver des solutions appropriées en connaissance de cause, sans pression, ni passion, ni émotion et sans calculs mesquins. ... suite de l'article sur Autre presse