Maltraitances, violences corporelles, abus sexuelles, privations de toutes sortes, séquestration, humiliation au quotidien. C’est le vécu quotidien des filles togolaises domestiques au Liban. « Je travaille de 5h du matin à minuit, le temps de me reposer en ce moment c’est le temps de prendre l’ultime repas quotidien », a déclaré en sanglots, Adonko Akouvi revenue au pays, le 1er juin dernier. Le Mouvement Martin Luther King exige des actions urgentes en faveur de ces jeunes filles encore piégées dans ce pays.
Comme Adonko Akouvi, elles sont plusieurs jeunes filles togolaises qui vivent cette situation au Liban. Pour trouver le « mieux être », la plupart des compatriotes en général et les jeunes filles en particulier quittent le Togo pour d’autres pays, sans même savoir réellement le sort qui leur est réservé.
«Moi je suis informaticienne de métier, et c’est à l’aéroport qu’on m’a fait signé un contrat de trois ans m’informant que je partais pour être domestique », s’est indignée Tchedré Gado, une autre jeune fille revenue au pays. « Le bonheur peut se trouvé ici au Togo, je déconseille le Liban à toute mes sœurs togolaises », poursuivi-t-elle.
La situation des domestiques togolaises au Liban suscite émoi. Elles sont obligées de travailler 24H sur 24H, sans repos et confrontés à des travaux forcés, sous forme d’esclavage moderne. La plupart sont parties d’un réseau de démarcheurs dont la mission est de convoyer les candidates à l’emploi à destination, moyennant leurs salaires perçues sur une période.
Humiliée, maltraitée par les couples d’accueille, il ne leur reste souvent comme seul recours : le pénible retour au pays. Selon le Pasteur Edoh Komi, des actions seront intentées en justice pour interpeller les acteurs de ce réseau mafieux.
Le Mouvement Martin Luther KING a organisée une rencontre d’information sur la situation ‘’alarmante’’ des jeunes filles domestiques au Liban ce jeudi 6 juin 2014 à Lomé. « Aux grands maux, les grands remèdes », a affirmé le responsable de la Voix des sans Voix, le pasteur Edoh Komi. Il appelle instamment les autorités togolaises à prendre des mesures d’urgence pour que celles restées piégées au Liban rentrent en sécurité au bercail.