Les choses sont allées vite. Et comme on pouvait s’y attendre, puisque
depuis jeudi dernier, après la levée de l’immunité du députe de la Coalition Arc-En-Ciel et membre du PDP (Parti Démocratique Panafricain), Targone Sambiri, plus rien n’arrêtait la justice togolaise d’amorcer
une procédure contre lui. Ainsi, depuis ce dimanche matin, des éléments de la gendarmerie nationale sont allés l’interpeller à son domicile dans
un quartier de Lomé. Regrettant et dénonçant cette façon de faire, le député de la même coalition et avocat de métier, Me Dodji Apévon a indiqué que son collègue « n’a pas été convoqué. La gendarmerie est
allée le chercher. On a enlevé son immunité, il demeure député jusqu’à ce que une décision ne soit prononcée contre lui ». « Attendre un dimanche matin pour aller le chercher, c’est là ce qui participe à la
conspiration », a dénoncé cet avocat.
Il fait au passage un rapprochement entre ce dossier et celui des
incendies des marchés du Togo en janvier 2013. Selon lui, « dans
l’affaire des incendies, il y a des choses qu’ils (des membres du
pouvoir en place, ndlr) ont montées de toutes pièces », et c’est de la
même ruse que l’on est en train de procéder dans le dossier Targone.
Il est à noter que ce dossier émane de la circonscription électorale
de Dankpen où Targone est l’élu. Le préfet de cette préfecture du Togo
profond, aurait donc porté plainte contre lui, près du tribunal de Lomé
qui serait son lieu de résidence, pour divers formes de violences
auraient entrainé mort d’hommes et destructions de biens.
Face à cette situation qu’il juge issue d’une conspiration contre la
personne de Sambiri Targone et partant toute l’opposition togolaise,
tout comme celle de l’échec du dialogue qui a eu lieu entre les forces
politiques du parlement togolais du 19 mai au 03 juin dernier, Me
Apévon, également président national du CAR (Comité d’Action pour le
Renouveau), trouve qu’ « à certaines périodes, le fait d’être divisé
favorise le pouvoir ». « En allant à ce dialogue, des gens ont montré la
mauvaise foi. Mais toujours est-il que c’est par le dialogue qu’on va
régler les problèmes. Il faut créer les conditions pour faire en sorte
que ceux qui sont en face puissent nous respecter. Créons les conditions
d’une nouveau rapport de force », pour amener ceux d’en face de nous
respecter, a-t-il conseillé.