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Togo: Etat de terreur, des bérets rouges intimident les populations de Dankpen
Publié le mercredi 11 juin 2014  |  togo infos


© Autre presse par DR
Célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo
Dimanche 27 avril 2014. Lomé. Un grand défilé militaire et civil a marqué la célébration du 54ème anniversaire de l’accession du Togo à l’indépendance en présence du président Faure Gnassingbé.


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C’est pratiquement dans un sommeil profond qu’un coup de file venant de Kouka dans la préfecture de Dankpen nous a réveillé ce lundi matin. La nouvelle ?

Un important contingent de bérets rouges du camp Landja à Kara serait déversé dans cette petite ville ciblée par le pouvoir du prince comme étant en voie de se rebeller. Et pour cause !!!

Toute la préfecture de Dankpen serait quasiment en ébullition après la levée à la volée de l’immunité parlementaire de l’honorable Targone sambiri N’wakin.

L’acte avait été posé en début de la semaine dernière où les députés UNIR, instigués par des bruts du régime en place, ont pris le risque abscond de procéder, de la manière la plus cavalière et la plus irrégulière possible, à la levée de l’immunité parlementaire du député du PDP suite à une sollicitation formulée par le procureur de la Réplique du parquet de Lomé.

En effet et en temps normal, le président de l’Assemblée Nationale une fois saisie d’une telle demande du parquet, se devrait de mettre sur pied une commission d’enquête parlementaire qui devrait investiguer sur les faits allégués, effectuer une mission sur les lieux, disposer des éléments irréfutables de culpabilité de l’honorable mis en cause, avant de procéder à cet acte grave de levée de l’immunité.

Mais qu’avons-nous constaté dans le cas d’espèce ? Le président de l’Assemblée Nationale, Damma Dramani a eu recours à un raccourci pour le moins curieux.

A peine avait-il reçu la demande du parquet qu’il a mis sur pied une commission non pas pour enquêter au sens propre du terme sur les faits reprochés à l’honorable, mais pour écouter, avec un empressement effarant, l’honorable et ensuite pondre un rapport plus que léger qui recommande la levée de l’immunité de ce dernier.

Il n’en fallait pas plus pour que les députés de l’opposition se désolidarisent du projet suicidaire fomenté de bout en bout par les bruts du système qui redoutent à jamais la percée de l’opposition dans cet ancien bastion du pouvoir.

Faut-il rappeler que les élections législatives de juillet 2013, ont révélé une lézarde inquiétante dans les milieux autrefois réputés acquis au pouvoir en place. Cela fait naturellement peur.

A Dankpen précisément, le régime du prince n’a pas du tout digéré la levée d’un siège dans cette localité par le PDP de Bassabi Kagbara appartenant au groupe Arc-En-Ciel. Mieux, le député Targone qui venait ainsi d’arracher cette victoire, n’est pas du genre à se laisser intimider aisément. Le zélé commandant-préfet Dadja Manganawé en sait naturellement quelque chose.

Récemment encore, l’homme a fait une tournée remarquable dans sa circonscription électorale qui a fait trembler les tenants du pouvoir. Tant la population s’est montrée mobilisée dernière Targone qui s’affirme ouvertement comme l’homme du peuple, parfaitement dressé contre l’injustice sociale criarde qui se joue à Dankpen.

Tout cela n’est pas du goût des tenants du pouvoir. Du coup, ils ont trouvé l’artifice qui consiste à coller à l’élu, des charges immorales lui imputant la responsabilité de certains faits graves qui ont eu lieu dans cette préfecture, des mois et des années avant l’élection de ce dernier à l’Assemblée Nationale.

Voilà qui dit tout sur la cabale politique dont l’honorable Targone fait aujourd’hui l’objet.

Pire, l’on fait porter à l’honorable, des accusations sur des faits dont les auteurs avaient déjà été formellement identifiés, jugés et condamnés plusieurs mois avant l’élection de celui-ci à l’Assemblée Nationale. Mais on est où là ?

C’est exactement de cette manière que le pouvoir est géré dans ce pays, notamment par la force brute, rien que la force brute. C’est la terreur pure et dure. Tout se fait avec approximation, dans une injustice sans pareille. C’est aussi de cette manière tout à fait légère et hasardeuse que l’immunité de l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Agbéyomé Kodjo avait été décrétée en janvier 2013 dans l’affaire des incendies de Lomé et de Kara.

C’est également de cette manière hasardeuse et délirante que beaucoup d’autres dossiers signalés sont gérés par la justice togolaise.

Et en posant un tel acte aussi grave que celui de la levée de l’immunité de l’honorable Targone, le pouvoir militaire du prince avait pertinemment conscience du courroux que cela soulèverait au sein de l’électorat de ce dernier à Dankpen.

Les bérets rouges qui ont pris position dans ce milieu ont alors un rôle dissuasif et intimidant puisque c’est le seul recours qu’il reste à ce régime qui se cherche et se confond dans tout. Mais cela suffira-t-il pour réduire cette vaillante population au silence alors qu’elle fait l’objet d’une injustice flagrante ?

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