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Attention : Les sourds-muets à la tête du Togo affichent leurs biceps
Publié le mercredi 11 juin 2014  |  togo.infos


© aLome.com
Défilé militaire du 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo


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L’idéal pour une société policée et évoluée, c’est de voir ses dirigeants agir en hommes de pensées et penser en hommes d’action. Au Togo, c’est plutôt l’inverse que l’on observe.

Le peuple se montre particulièrement pacifique et courtois, pétri d’immenses valeurs morales et éthiques, pendant qu’à contrario, ses dirigeants à tous les niveaux, s’affirment grincheux et fondamentalement bruts.

Ils ont choisi délibérément d’éteindre brutalement toutes leurs facultés intellectuelles pour ne travailler qu’avec des muscles.

Les preuves en la matière sont vraiment légion et l’on se demande où va finalement le Togo avec de tels types de dirigeants qui se proclament sourds-muets pour n’agir que par les biceps et la force brute.

Hier, c’étaient les représentants du parti au pouvoir qui avaient refusé de formuler des propositions concrètes de réformes au dialogue politique pour se réduire au statut de sourds-muets. Ils ne proposent rien mais ils bloquent tout. C’est ce qui s’est passé au dialogue Togotelecom II qui, naturellement a fini par capoté sans donner un seul acquis consensuel.

Les leaders politiques de l’opposition ont suffisamment râlé pour dénoncer avec véhémence cette attitude irresponsable du pouvoir en place, mais ceux-ci ont choisi le silence, un silence narquois qui se joue de tout égard vis-à-vis du peuple et de ses aspirations.

Et lorsqu’un d’entre eux a choisi de parler sur Kanal FM à Lomé, notamment Komi Klassou Sélom, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, c’est pour s’illustrer en ridicule par un faux-fuyant et un dilatoire absolument immoral et irresponsable.

Il a affiché clairement son incapacité à se prononcer en toute responsabilité, sur des sujets de portée nationale, sur une vision pratique et pragmatique qui donnerait la preuve que ceux qu’il a représentés à ce dialogue savaient effectivement où aller.

En somme, l’on s’est rendu compte, à travers les vas-et-vis de Klassou, que ce dernier comme nombre de ses amis, n’était rien qu’une broutille, un vrai larbin qui ne sait que chanter les morceaux entonnés maladroitement par le Prince.

L’on pardonnerait une telle attitude lâche de la part du régime si celui-ci se montrait lucide et responsable dans la gestion quotidienne du pays. Or il se trouve que cette faiblesse congénitale dont souffre le sommet de l’Etat, s’est largement métastasée au point d’entacher tous les compartiments du pouvoir.

L’arrogance, l’insolence, la force brute sont systématiquement érigées en style de gouvernance au Togo au point où les lois n’ont plus aucune valeur, aucun intérêt.

C’est ainsi que de force, l’Assemblée Nationale au Togo lève l’immunité parlementaire des députés ou exclus des élus du peuple du parlement sans procédure orthodoxe.

Le cas de l’ancien Président de cette institution Agbéyomé Kodjo ou celui récemment de Targone ou encore le sort réservé aux neuf députés de l’ANC par cette Assemblée illustrent parfaitement cette affirmation.

C’est aussi ainsi que le droit et la raison sont littéralement incendiés au Togo pour laisser place à une forme de piraterie et de forfaiture judiciaire.

Là aussi des dossiers sensibles comme ceux des incendies, de Kpatcha Gnassingbé ou de Pascal Bodjona démontrent à suffisance combien nos dirigeants ont perdu la voie de la lucidité et de la raison pour se noyer dans la perdition juridique et judiciaire.

C’est encore ainsi que des policiers et gendarmes zélés peuvent, par des tirs tendus, tuer froidement d’innocents élèves manifestant pacifiquement dans les rues sans que cela n’émeuve un seul dirigeant de ce pays.

L’usage abusif et quotidien de la force brute a fini par blaser ceux qui de fait, dirigent ce pays. Ils ont été tellement blasés qu’ils ne sont plus perméables à quelque douleur que ce soit, venant du peuple.

L’essentiel en effet, est pour eux de s’assurer que rien de dangereux ne va leur arracher le fauteuil dont ils ont gracieusement hérité et qui leur procure toute la jouissance nécessaire à leur vie opulente.

Mais le comble de ce recours systématique à la déraison et aux biceps vient des îlots d’empereurs que le pouvoir a fini par fabriquer dans les préfectures et qui font office de représentants du pouvoir central. C’est un vrai scandale dans les préfectures. Permettez que nous prenions à cet effet deux petits exemples pour éclairer ce point.

A Dankpen, la préfecture est depuis 13 ans, sous la tutelle d’un lieutenant-colonel du nom de Dadja Manganawé, une vraie calamité qui se mêle de tout, use de tout pour terrifier les populations et les mettre aux pas. Personne ne lui en voudrait si ce zèle visait à faire avancer la préfecture.

Malheureusement, il s’agit pour lui, en bon militaire brut, de flatter son égo et de se convaincre de ce que lui aussi est un quelqu’un.

Il ne comprend rien, ne raisonne guère, mais agit, brutalise et invente des faits pour neutraliser tous ceux qui tentent de lui tenir tête. C’est ce qui est arrivé avec le député Targone Sambiri qui vient d’être mis aux arrêts après la levée scandaleuse de son immunité parlementaire.

Tout cela se fait au vu et au su de tout le monde y compris ses chefs hiérarchiques sans que personne ne cherche à l’amener à la raison, sans doute parce qu’au-delà de tout, la brutalité de ce dernier participe à servir d’une manière ou d’une autre le pouvoir qu’il est censé représenté dans ce bled.

Le deuxième exemple vient de la préfecture de la Kozah. Là c’est le comble. Le préfet, Didier Bakali, un autre lieutenant-colonel est plus qu’un empereur.

C’est le super préfet qui surplombe tous les autres préfets de la région et à qui il dicte, par coups de fils les conduites à tenir face à tel ou tel fait. Honnêtement le colonel Bakali est une vraie déception.

Attaché militaire à l’ambassade du Togo en France, directeur général des douanes pendant des années, aide de camp du président de la République…en réalité l’homme a un bag-round consistant pour être droit, élégant, intelligent, policé et raffiné. Mais il n’en fait rien.

Ses multiples lectures, sa longue expérience de la gestion de la douane, une des premières régies financières du pays, ne lui servent à rien. L’homme de Lama a choisi de s’abrutir sans raison pour se réduire aux petites choses, notamment à la vengeance et aux règlements de compte personnels. Quel gâchis !!!

Tenez, c’est à ce préfet que rien n’échappe dans la préfecture de la Kozah, ou mieux dans la région de la Kara. Il se mêle de tout, confond tout et intervient le plus maladroitement possible dans tout.

Et c’est à se demander s’il s’est au moins interrogé une seule fois sur ce qui a poussé Faure Gnassingbé à le larguer dans cette préfecture lui qui a eu un profile aussi reluisant qu’enviable par le passé.

Sa dernière prouesse en effet, vient de l’Assemblée générale frelatée que quelques abrutis de la ligue de football de Kara viennent d’organiser ce mardi pour élire un soi-disant nouveau bureau en violation systématique de tous les textes aussi bien de cette ligue que de la Fédération Togolaise de Football.

Mais c’est justement le colonel Bakali qui a pris son téléphone pour appeler ses collègues préfets et leur intimer l’ordre de faire venir les délégués de leurs districts pour cette Assemblée Générale illégale. De quoi se mêle-t-il ?

Sa seule motivation malheureusement, est d’en découdre avec son cousin, Hervé Piza, l’actuel président de cette ligue et premier vice-président de la FTF qui refuse de se plier aux désidératas du tout puissant empereur de la région de la Kara. Mais dis donc !!!

C’est encore lui qui avait procédé de la même manière, par des coups de fils aux autres préfets, pour empêcher la tenue en décembre de la finale du tournoi de cette ligue à Kara comme dans nombre de préfectures de la Kozah.

Ses collègues préfets s’en plaignent partout mais ne peuvent guère lui opposer une quelconque résistance puisqu’il s’affirme comme le représentant personnel du Président de la République, lui qui a été tant proche de ce dernier en qualité d’aide de camp. Et de ce fait, le colonel Bakali s’affiche finalement comme l’incarnation achevée de l’arrogance et du mépris vis-à-vis d’autrui.

Voilà comment nos dirigeants laissent apparaître leurs faiblesses à la place publique par un mélange malsain de leurs problèmes personnels au rôle régalien qu’ils sont appelés à jouer au nom de la République.

Comment peut-on faire avancer un pays avec cette façon hasardeuse et empirique d’assumer les charges de l’Etat ?

Le monde évolue et du fait même qu’ils sont au faîte du pouvoir, les mentalités de nos dirigeants doivent suivre ce rythme. Autrement, ils tombent tous dans la désuétude qui les ridiculise aux yeux du monde.

A quoi cela sert-il d’avoir des médiocres grincheux et bruts au style éculé aux postes de décision alors que le pays dispose de tant de talents illuminés et pétris de compétences qui peuvent en un trait, faire bouger les lignes du développement ???

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