Le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-En-Ciel viennent de donner une belle leçon de conduite aux vautours du pouvoir.
Aucun des deux regroupements ne veut prendre part au gouvernement que souhaitent former Faure Gnassingbé et son Premier Ministre Ahoomey-Zunu. C’est ce qui ressort des consultations initiées en début de semaine par l’homme de Kpélé Tchavié sur instruction de son mentor.
Finalement désemparés, ils tournent en rond pour trouver des candidats crédibles susceptibles de donner une présence et une aura au prochain gouvernement. Quelle merde !!!!
Pour être honnête, aucun intellectuel fiable et abouti ne voudra vraiment s’associer à une équipe dont les meneurs tanguent au gré du vent. C’est une évidence.
L’exercice du pouvoir requiert des valeurs et imposent aux dirigeants un sens aigu du sacrifice et une vision pragmatique pour le devenir de la nation.
En clair, bien plus qu’un simple instrument de jouissance et de règlement de compte politique, le pouvoir est avant tout un piédestal dont les pieds reposent sur le don de soi, le supplément d’âme et l’élévation permanente au-dessus de l’ordinaire.
En rigueur de terme, il faut juste retenir que le pouvoir exige un parallélisme de forme. Sa nature étant par essence extraordinaire, il ne peut être exercé par des gens qui mènent une vie ordinaire, c’est-à-dire une vie dominée par les penchants instinctifs, donc du niveau primaire.
Dans la situation actuelle du Togo, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les valeurs dont nous parlons sont des denrées les moins partagées possibles dans la caste dirigeante.
Les balbutiements répétitifs que l’on note dans la prise de décision et dans la conduite des affaires de l’Etat sont la preuve éclatante que la gouvernance actuelle du fils du feu général Eyadema a du plomb dans l’aile, faute d’un rayon lumineux qui pourrait éclairer sa lanterne.
Toujours retranché dans sa tour d’ivoire et peu enclin à l’inspensable contact humain, le Président de la République a du mal à prendre le pouls réel du terrain surtout que sa seule et réelle source d’informations reste ses services de renseignement qui caricaturent, biaisent et filtrent allègrement les informations qu’ils lui fournissent, ce qui fait que très souvent, ses décisions sont en déphasage complet avec le réel.
Du coup l’on tombe dans un schéma où les esprits éclairés évitent littéralement de s’associer à l’exercice d’un tel pouvoir. Bref, dans le contexte actuel, il faut effectivement être un myope politique et un irrésistible assoiffé du bien matériel pour accepter rentrer dans l’équipe gouvernementale qui est en voie de prendre corps.
Au final, l’on va s’acheminer manifestement vers une équipe gouvernementale qui ne comprendra que les « ventrocrates » de UNIR et ceux de l’UFC de Fo Gil. C’est logique. Car tout le monde sait, à la lumière des résultats des dernières élections législatives que Fo Gil et son parti n’ont plus d’assise politique au Togo. Ils ne peuvent alors avoir du salut qu’en s’adossant à UNIR et à son Chef.
Mais Faure Gnassingbé aurait pu se passer de Gilchrist Olympio et de son UFC qui lui sont finalement plus encombrants que vraiment utiles. Seulement voilà, dès lors que son Premier Ministre n’a pas pu réussir à mettre la main sur des gens crédibles à enrôler au gouvernement, il se voit bien obligé de les utiliser, encore une fois, comme une béquille pouvant donner un semblant d’ouverture à cette équipe gouvernementale en voie d’être mise sur pied.
Au regard de tout ce qui procède, l’on est fondé à se poser la question suivante : Ce colmatage pourrait avoir la chance de durer encore combien de temps sur la terre de nos aïeux ?