La terreur, on la trouve partout dans le monde. Ainsi aux Etats Unis, un lycéen vient d’abattre un de ses camarades. En Irak, les Jihadistes agrandissent leur Etat islamique devant un gouvernement qui ne sait plus comment faire.
Au Nigéria, Boko Haram vient encore d’enlever 20 jeunes femmes alors que les 200 lycéennes sont toujours ses otages. Au Brésil, pays du football par excellence il y a foule quand il s’agit de dénoncer la coupe du monde qui va s’y dérouler dans quelques jours, pour réjouir les cœurs généralement stressés d’un monde terriblement instable.
Au Togo, le député Targone arrêté dimanche dernier met en garde les Togolais contre une guerre civile en pays konkomba, et on sait ce que firent les Konkombas dans l’histoire du pays, chaque fois qu’ils ont estimé qu’on se moquait d’eux.
Les parents, dont les enfants tuent leurs camarades refusent-ils la terreur dans l’éducation qu’ils leur donnent ? Les gouvernements qui ne savent pas imaginer les solutions générant et consolidant la paix entre les différences la refusent-ils assez ? Les organisateurs de la coupe du monde ont-ils suffisamment pensé aux exclus de l’émergence et de la croissance ? Les régimes politiques où la justice n’inspire pas la confiance de tous et est suspectée d’abandonner sa liberté refusent-elles la terreur ?
Se libérer du poids de l'histoire
A ne pas refuser la terreur, on finit par la subir. Murés dans leurs palais, retranchés derrière la discipline et l’obéissance aveugles de ceux qui sont censés les servir, que de représentants des Etats modernes croient être à l’abri de la terreur, parce que d’autres meurent pour les protéger. Si l’on peut se croire libre quand d’autres meurent pour que l’on soit protégé, c’est qu’on n’est pas digne d’être libre, c’est qu’on n’est pas libre, c’est qu’on subit la terreur de la conscience chargée, qu’on subit par anticipation la terreur du procès de l’histoire.
On peut oublier l’histoire, mais elle rattrape toujours dans un cours d’histoire ou dans l’indifférence et l’oubli des générations qui ne gardent rien des frasques de pouvoirs dont les détenteurs n’ont pas su penser à une pyramide pour y dormir du sommet de la mort. Ces derniers témoignent ainsi de l'inconscience qu'ils ont de l'histoire et de la nécessité de ne pas s'en moquer.
Les pauvres et les faibles peuvent oublier l'histoire, puisqu'ils la font ensemble pendant qu'ils vivent et qu'ils sont l'histoire ensemble quand ils meurent. Mais les riches et les puissants ne doivent pas l'oublier, car ils n'entrent dans l'histoire qu'après leur mort. A condition d'y être acceptés par les pauvres et les faibles réunis ensemble dans la force de l'expérience et de la science, qui condamnent toujours l'ignorance surtout quand elle vient de ceux qui ont la charge d'apprendre à être les autres.
Dy GILID