Le Togo est secoué depuis quelques années par des inondations. Les togolais se souviennent encore des inondations qui ont endeuillé les populations de Kpendjal (nord) en septembre 2007: 23 morts, 58 blessés, plus de 22.000 sans abri pour 130.000 sinistrés.
Des milliers d’hectares de champs de cultures vivrières et plus de 29.400 cases avaient été détruites.
Après ce drame, plusieurs autres localités ont subi encore les affres de ces inondations, situation qui a poussé les autorités à prendre le taureau par les cornes.
Tout récemment, le gouvernement a encore pris des mesures “urgentes”, afin de prévenir d’éventuelles inondations cette année.
Voici une note des mesures prises par le gouvernement:
La lagune de Lomé constitue l’exutoire naturel privilégié d’une grande partie des eaux pluviales des différents bassins versants de la ville de Lomé. Elle divise la ville en deux (2) grands entités: la zone située entre la mer et la lagune (basse ville) et la zone des plateaux de Tokoin au nord de la lagune (haute ville).
Les années 1960 ont connu une très grande pluviosité avec un pic de 575,9 mm de pluie au mois de juin 1967 qui a été la plus pluvieuse des cinquante dernières années.
Suite à cette pluviométrie de 1967, la lagune a connu un débordement extrême entraînant une inondation qui a coupé la ville en deux. Les conséquences de cette inondation ont conduit à l’aménagement de la lagune en 1976 sur toute sa partie ouest, qui correspondait à la limite nord de la ville à l’époque. Ces aménagements ont abouti à la création de:
Trois (3) lacs de 80 ha (lac ouest, lac est et lac de Bè);
Un grand canal d’équilibre (GCE) et autres canaux;
Des émissaires de vidange;
Une station de relevage sur le lac Est;
Des déversoirs;
Des zones remblayées.
Le canal de Bè, en direction de l’est, permet la connexion au lac de Bè avec le reste de la lagune demeuré à l’état naturel (l’état sauvage). Mais, les aménagements des années 76 ont rompu le système d’écoulement naturel des eaux vers l’océan Atlantique au niveau de Kéta (Ghana).
Par ailleurs, en fonction de sa position en contrebas par rapport à la basse et la haute ville, le système lagunaire a manqué longtemps d’entretien courant. Il subit, non seulement d’importants apports telluriques, mais aussi et surtout, des rejets d’eaux usées, de matières fécales et d’ordures ménagères, accentuant son envasement récurrent ces derniers temps avec un degré d’eutrophisation élevé. Tout ceci occasionne des odeurs nauséabondes pendant les saisons sèches.
L’état actuel du grand canal d’équilibre au niveau du marché d’Ahanoukopé indique le niveau d’envasement alors que les travaux de curage ne remontent qu’en 2013.
Cet envasement induit d’importants volumes d’eau à évacuer vers la mer lors des averses par les émissaires existants qui se trouvent aujourd’hui, sous dimensionnés. Les exutoires des émissaires gravitaires de décharge du lac ouest se retrouvent constamment obstrués par du sable de mer sous les effets des hautes marées et des houles. Tout ceci provoque des débordements sur la lagune, surtout dans les quartiers riverains au sud du lac ouest à Nyékonakpoè ces dernières années. En vue de trouver des solutions à cette situation générale de l’assainissement de Lomé, le gouvernement a fait actualiser, en 2004 le plan directeur d’assainissement (PDA), en vigueur depuis 1986, pour mieux drainer et maîtriser les différents bassins versants de la commune de Lomé.
Ce PDA actualisé a fait des propositions d’aménagement de 24 bassins de rétention (BR) pour un volume total de 1,35 million de mètres cubes d’eau à stocker, de construction de canaux de différents types, dont 30 km de canaux primaires sous formes de conduites de gros diamètres, de dalots et de caniveaux à ciel ouvert.
Le coût total des travaux prévu par le PDA, estimé à 150 milliards de FCFA, est échelonné sur 10 ans (2004-2015).
Faute de moyens financiers liée à la longue crise socio-économique qu’a connue le pays, les travaux n’ont pas été exécutés conformément aux prévisions du PDA.
Ainsi, avec l’exécution des grand travaux de voiries urbaines et d’aménagement de certains bassins de rétention (BR) munis de réseaux gravitaires et de stations de pompage, les apports en débits instantanés seront énormes et la capacité de rétention (volume tampon) du système lagunaire serait insuffisantes pour contenir ces eaux pluviales, d’où la nécessité de mener certaines actions.