Le Conseil des ministres a validé hier l’introduction d’un troisième opérateur avec une licence 3G et “la mise en place de dispositions réglementaires pour une saine concurrence”. Selon le gouvernement, ceci devrait : permettre au secteur des télécommunications de réaliser tout son potentiel et de réaliser ainsi l’essor économique et de l’économie numérique. Le Togo entend adopter une stratégie axée sur la création d’une nouvelle dynamique concurrentielle et de relèvement du niveau des investissements dans les infrastructures de la téléphonie mobile.
La téléphonie mobile couvre 5% des recettes de l’Etat et occupe 4% du PIB. Cette décision du gouvernement intervient à un moment critique du marché des télécommunications au Togo. Le pays est le plus cher de la région ouest-africaine et l’opérateur public, Togocel et le privé, Moov, sont en situation de quasi monopole.
Une étude de veille de Pyramid Research, une agence spécialisée dans les études sur les marchés des télécommunications, a rendu un rapport dans lequel on épingle le Togo, en retard dans de nombreux domaines, notamment le taux de pénétration qui est de 54%, contre 75% pour une moyenne régionale. La médiocrité de l’offre est encore plus aggravée au niveau de l’opérateur public Togocel, très protégé par l’Etat. Et pourtant, les perspectives de croissance sont prometteuses en cas d’amélioration des infrastructures.
En 2013, Il est attendu un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 7% sur les cinq prochaines années, soit 363 millions de dollars US en 2018, fruit essentiellement de la demande de services de données (data demand) et de l’amélioration des infrastructures par le déploiement de nouvelles technologies de réseau sur l’étendue du territoire, selon le rapport de Pyramid Research.
Et ce rapport encourageait vivement l’Etat en ce qui concerne l’attribution d’une troisième licence. Reste à savoir quel opérateur choisira le Togo.