« L’organisation appropriée, la stratégie idoine, l’action concrète et efficace, peuvent décider de tout » Par Godwin Tété
À mes compatriotes de la diaspora togolaise qui ne me connaissent pas, je crois devoir dire deux mots pour me présenter. J’ai foulé le sol français pour la première fois le 11 octobre 1947… Après quinze longues années en France et en Tchécoslovaquie, j’ai trimballé ma bosse dans la galère des Nations Unies, effectuant une carrière internationale de vingt et un ans. Ayant pris ma retraite professionnelle au début de 1984, j’ai jugé plus sage… pour moi de m’installer en France. J’aurai, cependant, participé à notre mémorable Conférence Nationale Souveraine (08 juillet/28 août 1991), et œuvré comme membre du HCR issu de ces fameuses assises… Depuis lors, Gnassingbé Eyadéma ayant réussi à récupérer la totalité de son pouvoir monarchique, par le bout du fusil, j’ai dû continuer à vivre au pays d’Émile Zola…
Je me retrouve donc aujourd’hui, de facto, sans aucun doute, tel l’un des plus anciens éléments de cette diaspora. De plus, depuis l’an 2000, je suis l’un des rares à pouvoir séjourner, chaque année, six mois d’affilée en France et autant au bercail. Cela me permet de prétendre être d’assez près au parfum des réalités politiques, économiques, sociales et culturelles actuelles de la Terre de nos Aïeux : le Togo. En outre, cela m’autorise, j’ose l’espérer, à m’adresser à mes concitoyens de ladite diaspora.
Alors, de retour à Paris le 31 mai écoulé, après six bons mois jour pour jour, je souhaite vivement informer… ces compatriotes de ce que j’estime nécessaire (!) et utile (!) de leur raconter – relativement à la situation politico-sociale qui prévaut présentement dans notre pays d’origine.
I. LE RÉGIME ÉYADÉMAO-GNASSINBÉEN CONDUIT INÉLUCTABLEMENT LE TOGO À LA DÉRIVE !!!
De propos délibéré, je ne serai point bavard ici. Je convie seulement l’aimable lecteur à se référer à mes plus récents livres et articles de presse relatifs à ce sujet – notamment à : (i) « Autopsie du développement pernicieux. Le cas du Togo (1963-2013) ». Ed. L’Harmattan, Paris, 2013. (ii) « L’an 2015 !!!: Épargnons !!! au Togo une terrible tragédie !!! politico-sociale » (In journal Liberté, n° 1678 du 14 avril 2014, p. 6). J’exhorte instamment le lecteur à consulter aussi l’article du journaliste français Michel Gaby, intitulé « Togo, une dictature à bout de souffle » (In Le Monde diplomatique, n° 723 de juin 2014, p. 9).
Alors ressurgit la sempiternelle question : que faire ?!
II. LA SEMPITERNELLE QUESTION : QUE FAIRE ?!
À cette interrogation, je répondrai par les huit points suivants :
1) Nous nous devons d’être, le plus constamment possible, en contact étroit… avec les réalités concrètes… de notre pays. Et ce, afin d’éviter, autant que faire se peut, des critiques non-pertinentes et plus ou moins blessantes pour nos braves combattants du terrain. Combattants dont la tâche s’avère loin, très loin d’être facile !!!
Oui ! La théorie et la critique sont, sans doute, nécessaires ! Mais, détachées de leurs contextes concrets, elles ressortent, à coup sûr, comme contre-productives !!! Oui !
Il nous incombe de surveiller, toujours, la forme de nos observations et/ou suggestions – comme du lait sur le feu !
Il va sans dire que nos camarades du terrain ne devraient pas non plus prendre, automatiquement, toute remarque et/ou proposition venant de notre part comme «inutiles » et/ou des expressions d’un « complexe de supériorité » qui serait né du simple fait que nous vivons en dehors de notre pays. La vérité est que nous de la diaspora, nous souffrons moralement autant que nos combattants du terrain. Nous sommes victimes du « syndrome de Nehru ».
À l’étranger, nous pâtissons d’une sérieuse nostalgie de la Terre de nos Aïeux. Au bercail, nous nous sentons carrément (!) malheureux en raison de la piteuse gouvernance éyadémao-gnassingbéenne. Un fossé entre le Peuple togolais au bercail et sa diaspora, même involontairement creusé, ne peut pas ne pas être préjudiciable à notre commun combat…
2) Il nous faut nous organiser là où le sort a bien voulu nous placer les uns et les autres. Oui ! Nous organiser et agir, de toutes les façons possibles !!! Même si nous ne sommes que trois ou deux !!! [Oui ! De notre temps, le bulletin trimestriel de notre « Jeune Togo » s’appelait « AGIR »…]
3) Nous avons, avant toute chose, à servir de relais du combat épique qui se mène chez nous au Togo ! Nous avons, avant toute chose, à nous faire l’écho de ce combat ! Au plan international… Ici, la Communication devient cruciale !
4) Cela implique un lobbying systématique !!! pour ne pas dire systémique !!!
5) « L’argent est le nerf de la guerre », dit-on. Alors, des sous !!! encore des sous !!! toujours des sous !!! Pour nos vaillants combattants du terrain ! Par exemple, en vue de soutenir les actions envisagées par le CST pour les 26, 27 et 28 juin courant, nous devrions envoyer, sur le terrain, tout ce que nous pouvons en termes de fonds !!!
6) En tout état de cause, toute action légitime de nos combattants au pays doit être soutenue par nous, ne serait-ce que par le truchement de messages d’encouragement (!) à lire au Peuple.
7) Chers compatriotes de la diaspora togolaise ! Un énième « dialogue » (à la chez-nous) vient encore de capoter !!! En effet, sur tous les douze points (dont six recommandés par le RPT/UNIR !!! lui-même), ce dernier a gaillardement et tout bonnement proclamé qu’il « réserve sa position !!! » Pour qui ?! Jusques à quand ?! Et à quelle fin ?! Dieu seul sait…
Au demeurant, l’un des plus truculents protagonistes zélés de ce pouvoir : M. Gilbert Bawara n’y est pas allé par quatre chemins, ni avec le dos de la cuillère ; il y est allé sans ambages, sans vergogne. Il aura déclaré, à haute et intelligible voix, que « le RPT/UNIR n’a nullement besoin !!! de dialogue, contrairement à l’opposition ». Que celui qui a encore des oreilles entende !!!
De surcroît, le pouvoir suranné RPT/UNIRiste vient d’arrêter – sur simple injonction d’un préfet – le député Arc-en-ciel de Dankpen, sans aucune forme de procès, sans respect aucun de la procédure requise par les lois et les règlements que ledit pouvoir a lui-même !!! adoptés. C’est là un message fort… à notre endroit !!!
Ainsi donc, chers compatriotes de la diaspora togolaise ! Nous nous devons d’aider !!! notre Peuple à se débarrasser, au plus tard… en 2015 !!!, à tout prix !!!, du système éyadémao-gnassingbéen qui n’a que trop !!! nui à notre pays.
8) Certes, les tenants du RPT/UNIR sont, naturellement, traumatisés par la frousse de perdre les colossaux privilèges bassement matériels et matérialistes – illégalement et illégitimement accumulés !!! Cela se comprend bien aisément ! Mais nous ne saurions admettre qu’une infime clique d’oligarques s’accapare – comme Faure Essozimna Gnassingbé lui-même l’a reconnu !!! à cor et à cri – ad vitam aeternam, des ressources de la Terre de nos Aïeux…
Ces gens-là sont, par ailleurs, hantés par l’idée de se retrouver un jour devant des TPI ou des CPI… Mais le Peuple togolais n’est pas fait de coupeurs de gorges. Le Peuple togolais n’est guère assoiffé de vengeance. Non ! Le Peuple togolais n’entend point s’embarquer demain dans quelque chasse à l’homme que ce soit !!!
Mes très chers compatriotes de la diaspora togolaise ! Je vous adresse les meilleures salutations patriotiques du Peuple togolais ! Par notre Foi, notre Courage et nos Sacrifices, la Nation togolaise Renaîtra !!!