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Quelle est la place de la communication dans la promotion de la santé au Togo?
Publié le samedi 14 juin 2014  |  Sante Education


© Autre presse par DR
Mark Dybul, patron du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme avec le Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu


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Lors de la 67e Assemblée Mondiale de la Santé tenue à Genève dans la semaine du 19 mai 2014, le Premier Ministre Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu, a fait une déclaration capitale pour la promotion de la santé au Togo. Il atteste que la communication est un élément capital dans toutes les actions de santé publique. Cette franchise de M. Ahoomey Zunu, vient relancer le débat sur la place de la communication dans le système de santé du Togo.

Sans détours, la communication est léguée à la dernière place dans le secteur de la santé. Une dernière place qui porte un préjudice grave à la santé des populations et qui matte les efforts des acteurs. Ce phénomène a une cause principale: la prise en otage du système de santé.

La prise en otage du système de santé

Le premier obstacle pour une pleine communication dans le système de santé, ce sont les médicaux. Malheureusement. Une grande partie des médecins et leurs auxiliaires ont créé un mystère autour de la santé, qu’ils se voient les seuls acteurs à conduire les actions de la santé publique. Ainsi tous ceux qui viennent à la santé et qui n’ont pas un titre médical, sont automatiquement rejetés. C’est souvent le sort qui est réservé aux communicateurs et journalistes.

Quand il faut rédiger un document stratégique dans la santé publique, seuls les médicaux se retirent pour pondre un document médicalisé et dépourvu de toute action d’information et d’éducation pour le changement de comportement. La norme demande que, depuis l’élaboration jusqu’à la mise en œuvre d’une politique de santé, il faut l’apport de plusieurs compétences à l’instar des sociologues, anthropologues, communicateurs, économistes, journalistes, géographes, historiens. Mais au Togo, ce n’est jamais le cas, les médicaux seuls se vautrent sur les actions de santé et négligent l’essentiel : la communication. Elle n’est pas la publicité, comme la plupart des médicaux le conçoivent. La communication est cette activité permanente d’éveil qui incarne la stratégie préventive.

Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS 2012-2015) met en exergue quatre actions prioritaires : la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, la réduction de la mortalité infantile et infanto-juvénile, le contrôle des principales maladies transmissibles, y compris les maladies tropicales négligées et la lutte contre les maladies non transmissibles. Comment peut-on arriver aux résultats si l’information et l’éducation des populations ne sont pas faites ? Selon l’OMS l’information et l’éducation en matière de santé réduisent à 43% la vulnérabilité des populations par rapport aux maladies surtout celles qui sont évitables. En France, au moins 10% du budget de la santé est consacré à la communication. Mais en observant le PNDS en cours au Togo, il est impossible d’y trouver la stratégie de communication définie pour atteindre les résultats. Il est aussi impossible de savoir quelle est la part de la communication dans le budget du Ministère de la Santé. C’est l’une des raisons du vertige dont est victime actuellement le système de santé.

Que faire?

Le Premier Ministre a promis que le Togo va désormais s’engager dans les actions de communication pour une meilleure promotion de la santé. Il y a lieu de croire, ceci n’est pas une promesse qui n’engage que son déclarant, mais plutôt que le Gouvernement a compris l’importance de la communication dans la santé des communautés. A ce titre, il fera les reformes qui s’imposent et mettra les moyens qu’il faut pour que les actions préventives à travers les médias soient réelles et pérennes. Car c’est de cela qu’il s’agit prioritairement, l’éducation de masse par les médias.

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