Près de huit mois après son lancement, le parti CLE (Cercle des Leaders Emergents) était une face à la presse ce dimanche dans un hôtel à Lomé. Cette fois, pour présenter à cette dernière et par leur biais au peuple togolais, la première édition d’un document intitulé « Nos priorités ». Toutefois, la présentation de ce document a été l’occasion pour le président national de ce parti et les membres du bureau de se prononcer sur l’actualité politique au pays.
Parlant du dialogue devant enclencher de manière consensuelle les réformes, Me Yacoubou Agnina après avoir regretté l’échec de ces assises entre les partis politiques parlementaires, appelle les acteurs à « ne pas désespérer ». Il suppose que c’est peut-être parce qu’on n’a pas pris les choses du bon côté. Le conseil donné par les responsables de CLE aux acteurs qui étaient autour de la table est de « tirer chacun sa responsabilité de l’échec ». Un échec qui fait dire à Me Agnina que l’on n’a pas but à « la bonne source qui est la crainte de Dieu ». C’est d’ailleurs cet appel à se rapprocher de Dieu qui fonde la suite de la pensée politique de CLE qui juge d’ailleurs que tout n’est pas question d’obtenir un scrutin à deux tours, la limitation du mandat présidentiel, d’avoir un candidat unique de l’opposition, mais plutôt « d’avoir à son côté, le plus fort avec soi et le plus fort, c’est Dieu », pour entériner l’alternance.
Et pour les interrogations qui veulent déterminer leur position vis-à-vis des deux grands regroupements politiques (Arc-En-Ciel et le CST) de l’opposition au pays, la réponse est sans détour : « Nous sommes CLE et pour l’instant nous restons CLE ». « Nous voulons le changement mais nous ne sommes pas forcément d’accord avec la façon de faire de ces regroupements. Nous sommes d’une opposition non alignée », a indiqué le premier responsable du parti.
Quant au livret de 80 points répartis en 11 rubriques, il émet des idées portant sur l’élaboration d’une vision pour le Togo, l’éducation, l’enseignement supérieur, la santé, l’agriculture, l’économie, l’emploi, l’administration publique et la bonne gouvernance, les institutions, le social et le religieux, la sécurité, l’environnement et les mœurs. On peut retenir entre autres priorités émises par le parti au symbole de la clé, « la suppression du BAC I », « l’organisation d’une session de rattrapage pour le BAC II », « l’institution de crédits d’étude (garantis par l’Etat) », « la construction de trois nouvelles universités », « l’étude des possibilités d’introduction de l’assurance maladie universelle », « la facilitation de l’accès des jeunes à l’emploi et à l’entreprenariat », « étude des modalités d’institution d’une journée continue de travail », « la soumission de la nomination aux hautes fonctions à l’avis de l’Assemblée nationale », « l’augmentation du délai de validité des documents d’identification en les portant à 15 ans », « la suppression du sénat (ce qui est pour le moment en projet) », « la revitalisation de la médiature de la République », « la mise en place d’une administration électorale indépendante, permanente et neutre », « la création d’un ministère du culte » et la « réalisation des réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par l’APG (Accord Politique Global) ».
En attendant que ce parti de l’opposition ne parvienne au pouvoir et mette à exécution des plans et programmes de réalisation de ces priorités, Me Agnina et se collaborateurs entendent mettre ce livret à disposition des gouvernants, en espérant que certains de ces points trouveront échos favorables.
