Tripoter le secteur des télécoms au Togo. C’est finalement à ce jeu que se livre Cina Lawson la ministre des postes et Télécommunication du Togo.
Depuis son arrivée à tête de l’économie numérique, toutes les promesses, devenues de belles paroles se succèdent: assurer l’extension du téléphone et de l’internet à coût réduit sur toute l’étendue du territoire, finaliser le projet de la fibre optique, doter le gouvernement d’un système numérique d’administration appelé le e-gouvernement, inviter des entreprises à investir dans le MVNO, et aujourd’hui, une nouvelle redondance, doter la téléphonie togolaise d’un troisième opérateur.
La ribambelle de promesses étalées a été du déjà vu chez la ministre, mais à ce jour, la connexion internet, la communication téléphonique et l’accès à l’Internet à un coût réduit ne sont jamais entrées en réalité.
A son arrivée à tête du ministère, un projet d’appel d’offre de troisième opérateur téléphonique était déjà mis en œuvre. Le Ministre de l’économie et des finances, Adji Otheth Ayassor a d’ailleurs mené des missions dans plusieurs pays et reçu plusieurs dossiers de candidature dont celui du français Orange jusqu’en février dernier.
Malgré les dépenses faites dans ce sens, ce projet a été abandonné au profit du projet d’opérateur virtuel, MVNO imposé par la ministre. D’après le système, l’opérateur virtuel en question va se contenter de louer le réseau chez Togotélécom pour acheminer les appels de ses abonnés. Il va disposer de la gestion d’une palette d’outils commerciaux, comme l’émission de ses propres cartes SIM.
Et, surtout, il bénéficie de sa propre base de données «HLR», qui gère les droits des abonnés. Pour ce projet, malgré la rallonge du deadline de l’appel d’offre à fin novembre 2012, aucune candidature n’a été enregistrée : Nouvel échec.
Entre temps, l’opérateur MOOV a décidé de doter son système du 3G mais s’est confronté au refus systématique de la ministre. Les patrons arabes d’Etisalat ont passé toute une matinée dans la salle d’attente de la ministre qui a quitté le bureau sans leur faire part de son départ. Ce qui les oblige à plier bagages, n’ayant pas d’interlocuteur pragmatique auprès du gouvernement.
C’est dans cette confusion que le gouvernement lance encore un nouvel appel d’offre pour un troisième opérateur. A ce jour, rien n’est sûr que ce soit du sérieux. Nouveau ballon d’essai, sans doute selon les acteurs du secteur, pour berner ceux qui croient encore aux promesses de la ministre.
Un rapport de l’UEMOA a conclu il y a quelques mois que le Togo est l’un des seuls pays de la sous-région où la communication et l’Internet coûtent la peau des fesses.
Mais les promesses virtuelles de la ministre, au lieu d’aider à résoudre le problème contribuent plutôt à perpétuer le Togo dans cet état de léthargie.
Un point en moins, surement pour accéder au Millenium Challenge Account du gouvernement américain.
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