Togo - Plusieurs jours après la reconduction à la Primature du Premier Ministre sortant, Arthème Ahoomey-Zunu, le nouveau gouvernement n’est toujours pas formé. Annoncée pour le milieu de semaine puis pour le week-end dernier par plusieurs sources, l’équipe gouvernementale sera rendue publique dans les prochaines heures, selon certaines sources. Ce sont les exigences de l’UFC (Union des Forces de Changement) qui seraient à l’origine de ce retard.
D’après nos informations, le parti de Gilchrist OLYMPIO exigerait le maintien au minimum des 7 portefeuilles qu’il détient aujourd’hui. Mais surtout, que cette deuxième phase de collaboration soit inscrite dans un nouvel accord qui définirait une base de partenariat, les modalités de son entrée au gouvernement et aborderait d’autres sujets dont l’attribution de postes dans les différentes administrations ou sociétés d’Etat.
Ces demandes dont la prise en compte pèserait sur la composition de la future liste, sont soutenues par une parti des cadres de la formation politique qui estiment que l’application de l’accord de 2010 a été mitigée. Ils disent en avoir tiré les leçons mais aussi celles des élections législatives. Pour eux, vu la nouvelle donne politique et la disparition du RPT ( Rassemblement du Peuple Togolais) au profit d’UNIR ( Union pour la République), sont autant d’éléments qui plaideraient pour une convention new look ; au risque sinon que l’opinion ne comprenne pas la démarche. « En tant que grand parti et formation politique responsable, nous ne pouvons pas participer à l’action gouvernementale sans une base minimum ; c’est –à-dire un accord de partenariat à défaut de celui de gouvernement » , résume ainsi un de ces cadres.
LA MAIN TENDUE :
Dans l’entourage du Chef de l’Etat, on indique que l’idée générale qui va gouverner la composition du prochain gouvernement est l’ouverture : « Pour Faure GNASSIGNBE, il s’agit de tendre la main à toutes les sensibilités désireuses de s’engager sur l’objectif de développement de notre pays ; mais pas seulement. Le Président veut allier l’ouverture à la compétence » confie un des conseillers.
Partenaire du pouvoir depuis 2010 suite à l’accord postélectoral, l’UFC bénéficie donc de cette démarche du Chef de l’Etat qui souhaite un gouvernement inclusif, pour peu que les acteurs politiques soient prêts à y mettre des leurs. Pour autant, les exigences du parti Détia, notamment sur le nombre de portefeuille paraissent démesurées relativement aux conséquences politiques des dernières élections. En effet, avec 3 députés alors qu’elle en avait obtenu 27 précédemment, il est sorti très affaibli du scrutin. Il lui est donc politiquement difficile, d’avoir des prétentions d’une formation charnière, à fortiori en position de force. Une nouvelle participation au gouvernement renforcera l’image d’une cohésion et d’une réconciliation sur les rails, décrispera davantage le climat politique. Mais cela devrait peser peu au final devant une majorité aussi forte, devant qui se profilent des échéances électorales importantes comme celles des locales ou majeures comme la présidentielle de 2015.
En tout état de cause, les divergences sont en voie d’être aplanies et la liste serait imminente, avec un jeu de chaises musicales entre les ministres actuels et « 2 à 3 surprises » à en croire certaines indiscrétions.
Source