Scène de désolation et d’émotion, samedi dernier à Amadanhomé, localité située dans la banlieue nord-ouest de Lomé. En fait, c’est de façon impuissante que les populations de cette localité ont assisté à la démolition de leurs maisons (plus d’une dizaine selon les informations recuiellies) par des bulldozers dépêchés sur les lieux par l’administration des différents services en charge du foncier au Togo. Rencontré sur les lieux, un des occupants qui s’est confié a dit avoir cru en voyant les engins et véhicules de la gendarmerie en une decsente habituelle. Ce n’est que lorsque les membres de l’équipe qui s’est déplacée sur les lieux, les informeront de la mise à exécution des précédents avertissements qu’ils se sont rendus compte de ce qui les arrivait.
Bien que déplorant la situation, ces responsables de l’administration des services en charge du foncier disent n’avoir trouvé autres moyens que de procéder à la démolition de ces maisons qui seraient construites dans une réserve administrative et dont les occupants ont été à plusieurs reprises avertis depuis 2009. La dernière sommation a été faite le 30 février 2013. Selon des informations fournies par Atsoutsè dotsèvi, Chef section des travaux généraux et contentieux à la division des cadastres, et confirmées par le Directeur des Affaires Domaniales et Cadastrales Toyi Abbi, ce domaine qui a fait l’objet de déblayage par les bulldozers, d’une superficie d’environ 5 hectares (plus précisment 4 ha 91a 99ca), « a été approuvé en 1983 par le schéma directeur de la ville de Lomé. Et cette réserve a été régulièrement constituée en 1983 par l’Arreté 006 du 23 février 1983 / ministère de l’Equipement, des Postes et Télécommunications / Direction générale de l’Urbanisme et de l’Habitat ». Ainsi, outre les panneaux d’avertissements et aussi les bornes qui y ont été installés depuis plusieurs années, les occupants, s’ils ont suivi les voies ou procédures normales, sont à même de se rendre compte qu’ils sont en train d’envahir une réserve de l’Etat. C’est donc l’interprétation que l’on pouvait faire de ces propos.
M. Abbi a toutefois déploré le fait que « les victimes ne soient pas les vrais auteurs. Les victimes ce sont peut-être les locataires, les acheteurs qui n’ont pas vérifié ».
Selon toujours ses explications, l’espace ainsi débarrassé de ces maisons doit servir à « ériger la maison des jeunes pour la préfecture et toute la nation togolaise ». Ce qui est déjà entamé sur l’espace non occupé et qui doit évoluer sur le terrain autrefois occupé illégalement, selon ses dires, par la population. Il s’est refusé à envisager un quelconque dédommagement dans la mesure où il ne s’agissait pas d’une expropriation. « Depuis 2009, les gens se sont entêtés. Parfois de ces cas arrivent et il y a l’accompagnement qui se fait. Mais, dans ce domaine il n’y en a pas. Il n’y a plus de dédommagement à faire. Sinon on aurait pu le faire si c’est dans de bonnes conditions. Dans ces conditions on est obligé d’aller par la force », a lâché le Directeur des Affaires Domaniales et Cadastrales.
Face à une telle scène de désolation comme vécue samedi dernier dans cette banlieue de Lomé, l’on ne peut-être amené qu’à appeler une nouvelle fois à la vigilance des acheteurs de terrains afin qu’ils puissent vérifier avant d’acheter. Ceci non pas seulement pour éviter d’être dans une réserve administrative mais aussi pour éviter d’être dans un domaine public ou privé. Pour procéder à de telles vérifications, il faudra dès lors se déplacer vers les services techniques qui sont l’urbanisme, l’agro-foncier et la direction des affaires domaniales et cadastrales.